Chapitre 23 : Pour une nuit

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Je pleurais.


Je pleurais, la pluie se rajoutant à mes larmes qui se déversaient sur mes joues déjà rougies par mes pleurs inarrêtables. 


Je venais de quitter le commissariat, et tentait d'oublier la douleur sur ma joue gonflée par la gifle, sans compter la douleur omniprésente dans mon cœur, et toutes ces pensées négatives qui ne semblaient pas vouloir 


J'avais fais une connerie. Une énorme connerie. 


J'avais beau me dire que Tanjiro n'était pas dans son état normal, qu'il passait juste des nerfs sur la première personne qui lui tombait sous la main, j'avais toujours cet intense sentiment de remord et de culpabilité qui me rongeait de l'intérieur. J'avais l'impression de n'avoir rien fais comme il le fallait, que tout était de ma faute, que si j'avais étais plus réactif, tout ça aurait pu prendre fin il y a bien longtemps. 

Je me détestais.


Après tout, je m'appelle toujours Zenitsu Agatsuma. Celui qui fuit les responsabilités comme on fuit la peste, celui qui ne fait jamais rien comme il le faudrait, celui qui rejette toujours la faute sur les autres pour ne pas avoir à assumer, celui qui est juste un sale lâche égocentrique et égoïste. 

Je marchais à pas hasardeux dans les rues, éclairé seulement par la lumière des quelques lampadaires présents au bord des trottoirs, sans but, sans destination, sans idée de là où j'allais. Juste, je marchais. Je tournais un coup à droite, un coup à gauche, sans faire attention à où je me rendais, tentant juste de faire le vide dans ma tête.

Je pouvais entendre le doux son des gouttes de pluie qui venaient retomber sur le béton caillouteux de la route, coulant le long de mes cheveux et trempant mon corps jusqu'aux os. 

Je séchai mes larmes, reprenant mes esprits : il se faisait tard, je ne devais pas trop traîner, mais j'avais encore tellement mal... Je voulais passer la nuit dehors, sans l'ambiance froide de ce qui semblait être mon chez-moi. 

Je regardai autour de moi, tentant de reconnaître la rue, quand mes yeux s'écarquillèrent de surprise. Mes pas qui devaient me mener nulle part m'ont mené où je devais aller : la maison d'Inosuke se tenait là, devant moi, comme signe d'un potentiel réconfort pour moi.

Je courus jusqu'à la porte, impatient, quand je m'arrêtai net au moment de sonner. Et si je le dérangeais ? Et si il ne voulait pas me voir ? Et si, comme tout le monde en ce moment, il allait commencer à mes faire reproche sur reproche et à remettre tout ce que j'entreprenais en question ?

Je secouais la tête, chassant toutes ces fichues pensées négatives de ma tête. Inosuke était mon meilleur ami, il ne ferait jamais une chose pareille... Et puis, tant pis si je refais une connerie, tant pis si ça dérape, tant pis si rien ne se passe comme je le pensais. Je voulais juste un soupçon de réconfort, un petit quelque chose qui pourrait m'aider à me relever, et à faire face aux problèmes qui me poursuivent sans cesse.

Je pris donc une grande inspiration et appuyai mon index contre la sonnette, faisant retentir un grand « dringgg » à l'intérieur de la maison.

Quelques secondes plus tard, je pu entendre les pas caractéristiques de mon meilleur ami venir dans ma direction. Il devait sûrement grogner, en se demandant qui pouvait bien venir le déranger à cette heure-ci. Je savais que ses parents n'étaient pas là, déjà parce qu'il n'avait pas de père et vivait seul avec sa mère, et parce que cette dernière était souvent en voyage pour son travail, et qu'elle était actuellement au Kenya pour encore deux semaines, laissant son fils se débrouiller seul. 

Papier à musique_/Tanzen/Where stories live. Discover now