2. Chocolat chaud

293 16 11
                                    

Rooster laissa Hangman l'asseoir sur le canapé alors qu'il grelottait.

Il baissa les yeux, conscient de sa bêtise, et laissa le blond poser un plaid sur ses épaules. Il savait qu'il allait se faire gronder.

- D-désolé ? tenta-t-il alors que ses dents claquaient.

- Tais-toi, Rooster, vraiment.

Le plus vieux ferma la bouche, honteux, avant d'accepter le chocolat chaud que lui tendait son amant et mari.

- Tu es un putain d'enfoiré, Rooster, tu le sais ?

La mâchoire d'Hangman était serrée de colère et ses yeux lançaient des éclairs.

L'autre se recroquevilla sur lui-même et la gifle partit.

- Tu n'imagines même pas à quel point je me suis inquiété !

Hangman passa une main dans ses cheveux, énervé.

- Toi et tes crises de colère ! Un vrai gosse de cinq ans ! C'est pathétique !

Rooster baissa encore plus la tête, si tant est que ce soit possible, cachant son visage à l'autre homme qui était toujours debout.

- Je commence à en avoir sincèrement ras le bol.

Une larme coula sur la joue de Bradley sans que l'autre ne puisse le voir et ce dernier continua de protester avec véhémence, faisant les cent pas.

- Et dire que je te faisais confiance ! Que je te fais confiance à chaque fois ! Cette fois, tu t'es vraiment mis en danger, Rooster ! Ça t'arrive pas de penser aux autres ?

Le plus vieux ferma douloureusement les yeux. Hangman avait raison. L'autre allait probablement juste le quitter et c'était tout ce qu'il méritait.

- D'habitude tu t'abstiens de faire des trucs aussi dangereux, il t'est passé quoi par la tête, là ? Putain !

Hangman se tut, perdu dans ses pensées, dos à l'autre homme. Le froid n'était plus la seule raison des tremblements incontrôlables de Rooster et il but une gorgée de son chocolat chaud, se brûlant la langue sans pour autant y faire attention.

Il ne savait plus quand était la dernière fois qu'il avait pleuré, mais les larmes dégringolaient le long de son visage comme s'il avait fait ça toute sa vie, dans une litanie régulière.

Il avait honte. Tellement honte.

Hangman finit par se tourner vers lui, sur le point de reprendre la parole, énervé, mais il se tut en voyant son corps prit de secousses.

- Tu pleures ?

Rooster tressaillit, faisant de son mieux pour se figer pour ne pas que l'autre ne le voit dans cet état.

Quand le blond vit que, en effet, son mari pleurait, ses yeux s'écarquillèrent.

- Merde, désolé Brad'...

Le surnom rassura un peu le plus vieux qui eut le sentiment que sa situation n'était finalement peut-être pas si définitive.

Hangman vint s'asseoir à côté de lui et un soupir soulagé échappa à Rooster quand il sentit la chaleur de l'autre contre son épaule.

- Je t'aime, Roo, c'est tout. Tu m'as inquiété. Je vais pas te quitter, divorcer, ou quoi que ce soit, hein, tu le sais, ça ?

Hangman posa une main sur la cuisse de son homme avant de redresser le visage de ce dernier pour l'essuyer.

- Je suis tellement désolé... souffla Rooster.

Hangman ne l'avait jamais vu ainsi et il culpabilisa instantanément. Il avait juste eu si peur de le perdre.

- C'est pas grave. Bois une gorgée.

Rooster obéit sans se poser de question et même s'il ne laissa presque rien échapper, Hangman fronça les sourcils.

- Attends, c'est trop chaud ?

- Non, ça va, fit piteusement Rooster, trop inquiet de poser des problèmes.

- Passe moi ça.

Rooster secoua la tête de gauche à droite et le blond lui prit délicatement la tasse des mains.

- Eh, tout va bien Brad', t'as pas à paniquer, ok ? Et t'as encore moins à faire ce genre de choses parce que tu t'en veux et que tu essayes de te faire pardonner.

- J'ai tellement merdé...

Le blond lui embrassa délicatement la joue en soufflant sur le chocolat chaud. Il en but finalement une petite gorgée avant de sourire en rendant la tasse à l'autre homme.

- Tiens. Juste assez chaud pour te réchauffer mais pas assez pour te brûler.

- Merci.

La voix de Rooster était faible et Hangman posa sa tête sur l'épaule de l'autre.

- On va apprendre à gérer ta colère, ok ? On y arrivera, ensemble, dit le blond.

Le plus vieux se retint de dire qu'avec quelqu'un comme lui, ils n'allaient pas réussir à grand chose. Après chaque crise de colère venait une de regret et de culpabilité où Rooster se sentait atrocement mal.

En effet, Rooster s'énervait pour pas grand chose et agissait ensuite sans mesure.

Ce qu'il venait de faire, aujourd'hui, avait simplement consisté à aller à l'extérieur, sous la neige, en t-shirt et en jogging, pieds nus.

Autant dire que le temps que sa colère retombe et qu'il se décide à faire demi-tour, il était déjà arrivé à la sortie de la ville et le temps de revenir, il était à moitié congelé.

C'était furieux que Hangman l'avait fait rentrer, faisant en sorte de ne pas le faire mourir de froid.

Rooster but une gorgée de chocolat chaud et il ne sut si la chaleur qui se répandait dans sa poitrine était due à sa boisson ou au bras qu'Hangman passa autour de ses épaules, accompagnant le tout d'un "je t'aime" sincère.

Le blond ferma ensuite les yeux douloureusement en se penchant plus vers son mari.

- Imagine si tu ne revenais pas à temps la prochaine fois.

Ce fut au tour des yeux de Hangman de se remplir d'eau et Rooster se blottit contre le torse du blond, désolé. Lui-même refusait d'imaginer cette douleur si un jour il venait à perdre son amant.

Il n'arrivait pas encore à parler clairement mais il se promit que dès qu'il aurait retrouvé des forces, il ferait un pavé à Hangman sur à quel point il regrettait d'avoir agi ainsi et à quel point il l'aimait.

Il se promit aussi de se guérir. Il ne voulait plus que ce genre de situation se reproduise, il ne voulait plus inquiéter autant l'autre.

- Moi aussi, je t'aime, souffla juste Rooster, les lèvres tremblantes.

Hangman sourit doucement en le voyant se coller contre lui et s'endormir.

Il était soulagé, Rooster allait bien, et c'était le plus important.

Top gun : Calendrier de l'AventWhere stories live. Discover now