20. Miracle

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Le début est le même, je sais, mais j'avais d'autre inspi avec ce début. TW : tentative de suicide.

Le pied de Rooster tapote sur le sol au gré de la chanson dans son casque alors qu'il attend son métro.

Il va rejoindre ses amis, comme souvent depuis qu'ils sont en congé. Il aimerait bien ne pas avoir à y aller, avoir quelqu'un à la maison, mais ce n'est pas le cas.

Son regard parcourt le quai et il sourit presque quand il entend le train au loin. Enfin... Il commençait à avoir froid.

Il observe quelques instants un homme proche du bord. Très proche.

Ses sourcils se froncent alors qu'il le voit chanceler, il paraît bourré, mais il est de dos alors Rooster ne peut pas valider son hypothèse.

Le pilote entend le métro s'approcher de plus en plus et le voyageur ne cesse de bouger légèrement.

Son cœur accélère, il ne sait pas s'il est trop altruiste ou pas mais il a le sentiment que ce n'est pas normal.

Soudain, le blond se tourne un peu vers lui alors qu'il piétine au sol et Rooster voit ses yeux fermés.

Rooster le prend comme un signal, s'élançant à toute allure pour l'attraper de justesse. Il le tire contre lui, haletant de choc et de soulagement alors qu'il sent les battements du cœur de l'autre.

Ce dernier semble se réveiller en sursaut, prenant brutalement conscience de ce qu'il faisait.

Ses yeux trouvent leur place dans ceux de Rooster, reconnaissant et presque larmoyant.

- Merci.

Sa voix se grave dans l'esprit de Rooster qui se redresse, aidant le voyageur au passage.

- Ouais. Faites attention la prochaine fois. Vous devez être somnambule.

L'homme face à lui ricane, choqué même si Rooster serait presque à parier qu'il a déjà fait face à la mort.

Le blond fait un mouvement gracieux de la main, un mélange entre un geste pour le saluer et une révérence.

- Si vous avez besoin de moi un jour. Je vous suis redevable.

Rooster sourit en lui tapotant l'épaule, ressentant le besoin de s'assurer de sa présence. Il ne sait pas pourquoi, mais son cœur bat encore bien trop vite à l'idée que l'autre ait fini sous les rails.

- Pas besoin. Votre merci suffisait. Bon, je vous laisse ? Sauf si vous avez besoin de quoique ce soit d'autre ? Mes amis m'attendent.

Celui face à lui hoche la tête de nouveau et Rooster regrette qu'il ne le retienne pas.

- Ouais, allez-y, bien sûr. Passez une bonne après-midi.

L'inconnu passe une main dans ses cheveux, clairement étonné quant à tout ce qui vient de se passer. Rooster n'est pas en reste, montant dans le métro dans un état second.

Wow. Il vient de sauver quelqu'un. C'est beaucoup.

Finalement, sa soirée se passe bien même s'il reste souvent silencieux, trop perdu dans ses pensées pour répondre clairement.

Il espère que l'autre ira bien. C'est dangereux.

Le soir, quand il s'endort, l'image de l'autre réapparait et il regrette de ne pas avoir pris son numéro, ou quoique ce soit pour le contacter.

Il aurait voulu savoir s'il allait bien.

Le pilote soupire en se retournant dans son lit, fatigué. Quand il s'endort, le visage de l'autre reste imprimé dans son esprit sans qu'il ne réussisse à s'en défaire.

Il ne sait pas pourquoi, il est obsédé par ce visage. Ces cheveux blonds, ces yeux bleus. Il a plus peur pour cet homme que pour lui-même.

Rooster grogne en se frottant les yeux et finit par s'endormir.

Le lendemain, il se décide finalement à aller acheter les cadeaux qu'il compte offrir. A quelques jours de Noël, il était temps.

Il enfile rapidement l'une de ses chemises, pas besoin de se mettre sur son trente-et-un, avant de quitter sa maison.

Au moment où il pose son pied dans le centre commercial, il sent qu'il y a quelque chose.

Il ne sait pas quoi, il ne sait pas si c'est grave, mais il se passe quelque chose, il le sait. Ou il va se passer quelque chose.

Son regard passe de gauche à droite alors qu'il fait ses courses, ne réussissant pas à ne pas être plus que vigilant.

Et il remarque finalement quelque chose.

Il est actuellement au troisième étage, au centre duquel il y a un trou entouré de barrières de verre. C'est la même chose au premier et deuxième étage et les yeux de Rooster se posent sur un homme un peu trop penché.

Il a le sentiment de reconnaître ces cheveux mais voir le même homme, deux fois, dans ce genre de situation, est plus qu'étrange.

Il hésite moins longtemps que la veille et attrape la taille de l'inconnu qui oscille entre le vide et le sol.

- Hein ? s'écrit le blond, se débattant légèrement.

Rooster utilise sa force pour le tirer, le menant dans un coin où il ne le lâche pas.

- Deux fois dans ce genre de situation, c'est pas vraiment un hasard, si ? T'es pas du tout somnambule.

L'autre semble reconnaître sa voix puisqu'il se détend dans ses bras. Le pilote n'ose cependant toujours pas le lâcher, trop effrayé qu'il reparte tomber.

- C'est quoi la prochaine étape, te pendre ? demande Rooster, un brin énervé.

Il ne sait pas pourquoi ça le blesse autant que l'autre pense à la mort mais ce dernier ricane froidement.

- Non, c'était ma première tentative. Même la branche n'a pas su me supporter, j'aurais mieux fait de me défenestrer.

Rooster resserre son étreinte sur le blond. Il ne veut pas le lâcher. Il a peur.

- Arrête...

- Wow, merci, ça y est, j'ai plus envie ! T'es fort toi !

L'inconnu ricane comme si ce n'était pas grave et Rooster renchérit rapidement.

- S'il te plaît. Je suis là. Tu vas t'en sortir.

- On s'est rencontrés hier, t'as pas envie de rentrer dans la vie.

Le plus vieux lui lance un regard de défi et l'autre secoue la tête de gauche à droite.

- Quoique t'en dises...

- Viens chez moi ce soir ! Je vais prendre soin de toi.

Rooster ne sait même pas son nom, l'autre a l'air arrogant, hautain, insupportable, mais il veut le maintenir en vie. Même si ça veut dire être la raison pour laquelle il reste en vie, ça lui va.

- Et si t'étais un psychopathe dont le but est de me tuer ?

- Je pense pas que tu serais à ça près.

L'autre ricane de nouveau avant de lui sourire plus honnêtement.

- Et bien essaye toujours. Jusque là personne n'a réussi, seras-tu une exception ?

Rooster se sent si bien contre lui, comme si c'était sa place, alors il acquiesce. Oui, il va le faire.

- Au passage, je m'appelle Jake.

Rooster hoche la tête, attrapant la main du blond.

Et bien il allait courtiser Jake, dans ce cas. Ils finiraient ensemble, Rooster le savait.

Après tout, c'était un miracle qu'ils se soient revus, et c'était un miracle qu'il l'ait sauvé deux fois.

Ils seraient un vrai couple, unis et forts. Rooster s'occuperait se dégager ces idées suicidaires de l'esprit de l'autre.

Top gun : Calendrier de l'AventOù les histoires vivent. Découvrez maintenant