Chapitre 2

26 3 2
                                    


L'Océan commençait à s'agiter. Le navire s'était mis à tanguer. Le vent soufflait au fur et à mesure de la traversée. Une averse éclata dans le ciel. Un jeune garçon d'à peine âgée d'une dizaine d'années observait la mer mouvementée, appuyé sur le plat bord en bois. Les matelots s'éparpillaient sur le pont, courant sur tous les fronts sous les ordres de leur Capitaine. Certains étaient placés aux niveaux des cordages, d'autres hissé près des grandes voiles. Le navigateur tenait fermement le gouvernail, le visage crispé et les dents serrées. L'équipage s'affolait.

Le jeune garçon n'avait pas bougé. Il observait toujours la mer se déchainait, commençant à angoisser. Une main se posa sur son épaule et une voix grave s'éleva, le sortant de ses pensées. C'était son père, l'Amiral de la Marine, l'Amiral de toute la flotte de la Marine d'Angleterre, Théodore Jones. Un homme fort charismatique avec ses cheveux foncés et son regard perçant.

- Va te mettre à l'abri dans la cabine, Amaury. Tout de suite.

L'enfant releva la tête et fixa son père intensément, une lueur d'admiration dans le regard. Ils traversaient une tempête et son père allait gérer cela. Comme il l'avait toujours fait.

Amaury s'exécuta et partit se réfugier dans leur cabine, sous le château arrière. Une fois à l'intérieur, il se faufila sous les couvertures d'un petit lit. Il ferma les yeux et se boucha les oreilles, redoutant le plus gros de la tempête. Les meubles vibraient, les objets se déplaçaient. Ce n'était pas agréable à vivre. Cette peur constante que le navire puisse couler, abattu par les salves des vagues en colère. Mais s'il fermait les yeux et se boucher les oreilles, rien de tout cela ne se produirait. Son père reviendrait le chercher et lui expliquerait que ça y est, la tempête était enfin derrière eux et ils pourraient repartir tranquillement vers l'Angleterre. La mission aurait été accomplie avec succès et ils retrouveraient leur foyer.

Le petit garçon abordait un petit sourire, soulagé par ses propres rêves. Sans s'en rendre compte et malgré l'atmosphère chaotique, il s'endormit. Peut-être trop fatigué après avoir tant rêvé.

Quelques heures plus tard, Amaury fut sorti brutalement de son sommeil après avoir entendu des dénotations de coups de feu. Des bruits de pas, des cris et des jurons. Un fracas.

Il se dépêcha de sortir du lit et enjamba la pièce pour atteindre la grosse porte en bois. Il posa sa main sur la poignée, attentif aux moindres bruits. Sa respiration s'accéléra, drôlement inquiet. Que se passait-il sur le pont ? Pourquoi tant de bruit ? Se faisaient-ils attaqués ? Des pirates ?

Décidant de mettre un terme au suspens, il ouvrit d'un grand coup la porte et traversa un petit couloir. Il pouvait à présent entendre des hurlements et des sons qui lui était inconnu. Des personnes se battaient. Le plus distinct des sons était le bruit des fers qui se croisaient.

Son cœur rata un battement. Une attaque ! Où était Père ? Il se hâta pour rejoindre le pont central et la découverte fut macabre. Des corps longeaient le sol humide et devenu écarlate. La pluie n'avait toujours pas cessé de battre. Elle n'aidait pas à distinguer correctement toutes les personnes, tous les mouvements. La tempête s'était stoppée mais cela n'empêchait pas qu'une autre se manifestait. Elle n'était plus destinée à être climatique mais humaine. Sûrement plus redoutable et effrayante.

Des hommes combattaient. L'équipage du navire dont le Capitaine et l'Amiral. Ils se battaient contre d'autres hommes, qui était encore inconnu jusqu'auparavant. Ils sautaient d'un grand navire au drapeau noir sur le navire anglais, brandissant leurs sabres en l'air. Les visages malfaisants et les ricanements intenses. A leurs allures, leurs vêtements, ils ne pouvaient qu'être des pirates. Des écumeurs des mers, des forbans, des hors la loi. Des monstres sans foi ni âme.

L'HorizonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant