Chapitre 8

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( TW : violence, maltraitance, scène choquante et pouvant heurter la sensibilité )


En une journée grisâtre au sein du Q.G de la Marine d'Angleterre, situé à Londres, tous les soldats étaient au garde-à-vous. L'orage menaçait d'exploser dans le ciel et l'atmosphère était électrique.

James Doyen était devenu Amiral de la Navy après le décès de son collègue : Théodore Jones. Ses compétences et son autorité lui avait permis d'accéder sans mal à ce poste. L'homme avait repris les rênes d'une main ferme et appliquait une discipline de fer. L'armée maritime était cadrée. Les soldats devenaient des guerriers, destinés à parcourir les mers et à décimer les criminels. Néanmoins, protéger la population était superflue. A la botte de la Couronne, l'armée tenait de bonnes subventions et n'hésitait pas à collaborer avec des corsaires.

L'Amiral marchait le long de ses troupes, les mains croisées dans son dos. Ses cheveux blonds étaient parfaitement plaqués en arrière et ses yeux bleus balayaient l'assemblée tremblante. Les soldats présents étaient en majorité des adolescents, de jeunes individus qu'on formait pendant quelques années pour qu'ils atteignent un rang acceptable. Il n'y avait que des fils de politiciens, de nobles ou d'officiers.

L'homme âgé d'une trentaine d'année s'arrêta et se tourna vers les adolescents, tous vêtu d'un pourpoint bleu foncé et d'un pantalon blanc, ainsi que de hautes bottes noires. Le dos droit et le menton levé, il déclara d'un ton solennel.

- Que le coupable se dénonce ou la sanction sera générale.

Les adolescents tremblèrent. La veille au soir, un incendie s'était déclaré dans le bureau des renseignements. La pièce était partie en fumée, nombre dossiers réduit en poussières. Des fichiers sur des pirates, des personnalités de la Couronne ou encore des mercenaires. Le bureau des renseignements étaient essentiellement réservé aux rangs supérieurs dont les officiers, les commandants et l'Amiral. Les jeunes recrues s'y étaient aventurés pour récolter des informations. Même si James restait impassible, une rage folle l'animait.

Il se remit en marche et détailla chaque garçon du coin de l'œil. Son aura mordante tétanisait les corps.

- Je me fiche de passer la journée ici, en revanche, ça serait dommage pour vous. Vos familles étaient si ravies de vous revoir...

Les garçons blêmirent. En intégrant l'armée, les garçons ne pouvaient plus voir aussi souvent leurs familles. Les séparations étaient longues et dures. La Marine forgeait les hommes et la sensibilité n'y avait pas sa place.

- Je fais référence à vos chères mères, si heureuses de retrouver leurs garçons. A vos pères, si fiers de retrouver des hommes disciplinés. Réfléchissez, soldats. Réfléchissez-bien.

Un grand garçon releva la tête. Il parut hésitant un moment puis, d'une voix tremblante, s'écria.

- Je suis coupable Amiral ! Je tiens à m'excuser, l'incendie était involontaire !

L'adolescent d'une quinzaine d'années regarda droit devant lui, le teint blafard et les pupilles dilatées. La peur le terrassait. Il était en effet coupable. Coupable d'avoir fouillé en compagnie de ses camarades, en revanche il n'avait pas créé l'incendie.

James s'approcha de la voix et se posta en face du garçon. Il faisait deux bonnes têtes de plus que lui. Face à l'imposante posture dont il faisait preuve, le jeune garçon vouta le dos en abaissant les yeux au sol.

- Eh bien, voilà chose faite. Monsieur Stuart, vous pouvez dire adieu à la visite de vos proches et je ne vous apprends rien : vous allez être sanctionné pour ce délit. Maintenant.

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