Chapitre 2

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L

'examen se déroula une semaine plus tard. Mais Lucien n'arrivait pas à composer. Il était perturbé par les évènements de la semaine dernière, qui lui laissaient peu d'espoir dans sa quête vers l'amour.

Il ne lui restait plus qu'un quart d'heure et il n'avait toujours rien écrit. Il se décida donc et bredouilla une poésie de deux quatrains de longs, qui n'avait alors aucun intérêt.

Un peu plus tard, Marion lui demanda :

« Tu trouves que je vais bien avec lui ? »

- Qui donc ? murmura Lucien, qui était au summum de l'angoisse et de l'inquiétude.

Il transpirait.

- Je te parle de Martin, répondit-elle.

- Ah oui, j'en suis convaincu, dit-il.

Il voulait en finir avec cette conversation gênante. Il aurait voulu qu'il s'agisse de lui, mais c'était théoriquement impossible ; personne n'aurait jamais eu le courage de s'adresser à quelqu'un en lui parlant à la troisième personne. Il voulait l'épouser, et être heureux une bonne fois pour toute, mais il n'en serait pas ainsi, et il était décider à ne pas vouloir gâcher leur très probable idylle.

Puis il balbutia :

- Tu l'aimes ?

Elle ne l'entendit pas.

- Comment ?

- Rien du tout, oublie.

C'était un moment terrible pour Lucien. C'en était finit. C'était comme si l'amour de sa vie était en train de lui échapper des mains. Il ne savait que faire ; abandonner, ou bien lutter encore et toujours, pour au moins, obtenir un soupçon d'amitié de sa part. Mais il n'était pas du genre à vouloir insister lorsqu'une fille lui disait qu'elle n'éprouvait aucun sentiment pour lui. Il n'aimait pas ça. C'était une forme de malhonnêteté masculine qui était très présente à son époque. Malgré tout, il était décidé à l'aimer et à tenter le tout pour le tout, et à espérer que ses sentiments soient réciproques. C'était l'amour qu'il éprouvait qui l'empêchait de faire le contraire. Il savait qu'au cours de cette lutte, il affronterait très probablement d'immenses souffrances, mais il le fallait.

Une semaine plus tard se déroula une évaluation d'étude d'un passage du Horla de Guy de Maupassant. C'était un roman que Lucien avait lu, et qu'il considérait comme un livre très accessible. Il avait aussi un certain goût pour les romans de Marcel Pagnol, tel que ses Souvenirs d'enfance ou bien La trilogie marseillaise. Il aimait les romans descriptifs de beaux paysages du sud. Il rêvait d'y habiter. C'était, selon lui, des lieux propices à la composition de poèmes évoquant la nature ensoleillé. Cette rêverie littéraire lui faisait oublier le sujet qui le tourmentait depuis qu'il avait eu sa conversation fatale avec Marion. A vrai dire, cela faisait une semaine qu'il n'y avait pas pensé. Il voulait oublier. Il l'aimait au fond de lui, mais il savait que cela ne servait à rien puisqu'il ne l'épouserait pas et il préférait se concentrer sur ses études, qui l'amèneraient sûrement à devenir écrivain, son rêve depuis sa plus tendre enfance. Mais c'est là que les choses se compliquaient ; la concurrence allait bientôt arriver, car dans un peu plus de deux mois, un des dix élèves en classe A descendra en B à l'issu de l'écriture d'un roman. Lucien savait que cela pouvait tombers sur lui, mais il était confiant.

AmoureuxWhere stories live. Discover now