Chapitre 5

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C

'était un beau matin de janvier. Lucien était de bonne humeur et marchait entre les pins du trottoir. Un doux vent frais caressait tendrement son visage. Soudain, il vit au loin une silhouette familière. Celle-ci avança en sa direction. Il reconnut son ami Martin.

« Il faut que je te parle dit-il. »

Ces mots retentirent aux oreilles de Lucien comme des boulets de canon. Il se doutait déjà de quoi il allait s'agir.

- Dis-moi, dit-il calmement.

Il était prêt. Prêt à subir la dure loi de l'amour. Martin attendit un instant, soupira puis dit :

- Je crois que je suis amoureux de Marion.

Ses oreilles sifflèrent. C'était comme si tout s'écroulait. Maintenant que cela était réciproque, il n'avait plus aucune chance. Enfin, c'était comme ça, il fallait l'accepter. Puis il se rendit compte que Martin le regardait, ce qui signifiait qu'il attendait une réponse.

- D'accord, dit-il simplement, la gorge serrée.

Son interlocuteur le dévisagea un instant, comme s'il avait des soupçons. Puis il reprit :

- 'Reste maintenant à savoir si c'est le cas de son côté...

Lucien ne voulait pas le lui dire, il n'en n'avait pas la force. Il avait envie de s'écrouler au sol et de pleurer comme un enfant.

- C'est tout ce tu voulais me dire ?

- Oui, répondit Martin, mais c'est déjà beaucoup.

Lucien respira profondément puis dit :

- Oui, je comprends.

Il était devenu un homme fragile. Il rentrait le soir tard et il lui arrivait de pleurer pendant plusieurs heures. Il fallait, il était nécessaire qu'il parte, qu'il change définitivement d'atmosphère. Mais son cœur amoureux ne le permettait pas. Il voulait rester, la voir tous les jours, à l'université. Enfin, pendant les vacances de février, il se décida à partir à la campagne afin de souffler un peu et d'y respirer le bon air. Peut-être même, se disait-il, qu'il y trouverait l'inspiration pour son roman Les roses de mon voisin, qu'il devait rendre un mois plus tard. 

AmoureuxWhere stories live. Discover now