Chapitre 17

18 4 0
                                    

Fangyue était comme tous les autres, avide de voir qui allait gagner les jeux. Comme tous les autres, elle avait placé ses paris. Et comme tous les autres, elle allait encourager évidemment ceux pour qui elle avait parié mais pas que.

Ainsi, si elle avait parié à l'épée sur un des démons du Seigneur Anbei, elle encouragerait bien sûr son fils, mais également le jeune Boya. Il n'avait bien sûr aucune chance de gagner, mais elle espérait qu'il gagnerait au moins son premier match. Il en avait besoin. Au point qu'elle avait été rendre une petite visite à son premier adversaire pour lui demander s'il n'accepterait pas de le laisser gagner.

Le démon avait eu l'air scandalisé. Quand elle lui avait expliqué la raison de sa demande, sa colère n'était plus aussi vive, mais il n'avait pas accepté. Ni refusé non plus.
Elle devrait attendre pour voir ce qu'il déciderait de faire.
Ce qu'elle ne savait pas non plus, c'était qu'elle était la quatrième à tenter de corrompre le pauvre démon pour laisser gagner Boya. A tel point que le pauvre garçon était allé se plaindre à son Seigneur. Qui était cet humain pour que les siens veuillent le voir à ce point gagner ? Et surtout, que devait-il faire politiquement ? Se coucher ? Il voulait bien perdre contre un adversaire supérieur. Mais se coucher ?? L'idée le scandalisait.

Le Seigneur Anbei l'avait rassuré. La demande des humains était née de leur affection pour l'un des leurs qui se débattait encore avec les restes d'une chasse qui avait mal tourné et qui ne s'était pas battu depuis. Le meilleur service qu'il pouvait lui rendre était, non de le laisser gagner, mais de se battre de toutes ses forces contre lui. Que l'humain gagne ou perde, l'important était qu'il se batte. Alors que les deux adversaires se respectent l'un l'autre et qu'ils se battent de leur mieux.

Le démon avait été rassuré. Il avait aussi accepté que la demande des humains n'était pas maligne mais née de leur inquiétude pour l'un des leurs. Si la demande avait été uniquement née de leurs paris, il aurait tout fait pour blesser l'humain. Là... Il acceptait l'angoisse de l'affection.

Les coursives autour de la grade enceinte d'entrainement, les gradins comme les bancs posés autour du grand espace de terre battue étaient remplis du plus vieil ancien jusqu'à plus jeune shidi, du plus petit shishen perché sur la tête d'un démon jusqu'aux soldats venus du Domaine.

Les combats à l'épée étaient toujours les premiers. La finale clôturerait également les jeux. Il y avait tellement de combattants à passer... Il y avait quelques décennies, il y avait des poules pour qualifier les meilleurs. Mais maintenant, les participants étaient trop nombreux pour autre chose que des qualifications directes.

La grande arène avait été coupée en quatre pour que quatre combats puissent avoir lieu en même temps. Les combats ne seraient individuels qu'à partir des quart de finale.

Zhong Xing se leva de son coussin avec le Seigneur Anbei pour ouvrir officiellement ce qui était pour eux des jeux mais pas que. Il n'y avait pas que l'aspect ludique mais aussi informatif.
Il y avait parfois aussi des amours qui se créaient fugitivement pendant ces rencontres qui participaient à apporter un peu de sang neuf aussi bien à la secte qu'au domaine.
Ceux qui s'adonnaient aux plaisirs de la chair le savaient. C'était le seul moment de l'année où les produits contraceptifs étaient remisés au placard.

Zhong Xing fit un petit discours dont Boya n'entendit rien, pas plus que de celui du Seigneur Anbei.

Il était trop perdu dans son angoisse et sa terreur pour ça. La poignée de son épée lui semblait le brûler, le poids en était trop lourd, ses bottes lui semblaient peser des tonnes et il avait juste envie de fuir aussi loin qu'il le pouvait.

Il sursauta lorsque huit noms furent appelés deux par deux. Il n'était dans aucun des couples de combattant.

Il aurait préféré passer dans les premiers.

Le Maitre-ChanteurTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang