Chapitre 73

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Zhong Xing ne s'était pas attendu à voir débarquer le Seigneur Anbei et toute sa clique, une fois de plus en catastrophe et en grandes pompes. Le renard démon avait une certaine frénésie dans l'œil dont le vieux chef de secte ne comprenait pas la cause jusqu'à ce que Seimei apparaisse comme un diable sortit de sa boite, attrape le Seigneur démon par le col et le traine avec lui un peu à l'écart pour discuter. Le renard déjà frénétique avait semblé sur le point d'exploser. Puis il avait enfin salué Zhong Xing et Fangyue avant de demander une audience avec eux pour négocier enfin son mariage avec Boya.

Zhong Xing avait ouvert la bouche pour protester, Fangyue lui avait écrasé le pied avec sa petite botte (elle devait avoir une brique dedans. C'était sûr. Elle avait failli lui casser tous les orteils). Alors il avait souri, invité QingMing à le suivre dans son bureau pendant que Seimei, pour une fois utile, avait pris en charge la suite du renard-démon.

"- Alors vous êtes sur ? Vous voulez épouser notre Boya ?"

"- Je crois que les offrandes qui vous ont été faites sont assez parlantes pour exprimer mon intérêt."

"- Boya n'est pas à vendre, vous savez." Grinçait Zhong Xing. C'était QingMing devant lui. Le Yin Yang lui devait beaucoup. Mais il protègerait de son mieux le jeune homme.

"- Boya est un cœur qui n'est plus à prendre mais à honorer pour ce qu'il accepte de m'offrir. Quel meilleur moyen de lui faire prendre conscience de sa vraie valeur que par une dot généreuse ?" Souriait le renard.

Les neuf queues de QingMing s'agitaient mollement derrière lui, comme perpétuellement à la recherche de quelque chose. C'était le cas. Si Boya avait été là, il aurait été englué dans les poils du démon qui aurait refusé de le laisser partir.

Zhong Xing comme Fangyue devaient se rendre à l'évidence. QingMing avait raison. Malgré tous ses progrès, Boya avait toujours une estime de soi beaucoup trop basse et un désintérêt pour sa propre vie assez inquiétant. Si QingMing pouvait lui faire prendre conscience de sa valeur, ce ne serait pas un mal.

"- Combien êtes-vous prêt à proposer ?"

QingMing glissa un petit rouleau vers Zhong Xing qui s'en saisit pour le lire. Le chef de secte faillait s'étrangler avec sa salive lorsqu'il le lu.

"- J'imagine que c'est une offre de base ?"

"- Bien sûr."

Une offre "basse" mais qui suffirait à racheter la moitié de la capitale du nord probablement.

QingMing n'avait aucune notion de valeur ou quoi ? Soit il voyait Boya bien plus important qu'il n'était, soit la vie dans son Domaine était bien plus chère que dans l'Empire.

Fangyue penchait pour la première explication. Zhong Xing soupira. Comment voulait-on qu'il négocie pour plus quand ce qu'on lui proposait de base était déjà indécent? Qu'est-ce qu'il pouvait demander de plus ? QingMing offrait déjà de l'or, de la soie, des animaux, des rouleaux précieux.... Il ne pouvait pas demander des terres en plus. Ils n'auraient rien put en faire. Dans le Nord, on n'était propriétaire que de ce qu'on pouvait gérer. Sinon, c'était de la bêtise.

Fangyue prit le relais lorsqu'elle le vit hésiter. Elle n'eut aucun problème à demander des longueurs et des longueurs de tissus pour refaire la garde-robe de toute la secte. La soie, c'était joli. Mais pour se réchauffer, c'était limité. De la laine, c'était mieux. Et il leur fallait du cuir et des peaux retournées pour les bottes. Des couvertures, du bois pour les meubles, des tapis et des portières... L'or c'était bien, un magasin d'ameublement, c'était mieux.

QingMing était hilare. Comme souvent, les demandes des femmes étaient infiniment plus pragmatique et efficace que celles des hommes. Le paraitre ne tenait pas chaud.

Le Maitre-ChanteurWhere stories live. Discover now