Chapitre 56

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La petite troupe était finalement rentrée au milieu de la nuit. Les enfants avaient été mis au lit alors qu'ils dormaient depuis déjà bien longtemps, roulés en boule sur les genoux des adultes. Le seul réveillé était le petit allergique qui ronchonnait à chaque fois qu'il devait avaler une gorgée du médicament que la guérisseuse lui avait préparé. Il était fatigué, lui !

Boya salua son shixiong et ses shidi avant de les abandonner à leur chambre. QingMing attendait dans son dos pour le raccompagner chez lui.
Les deux frères Shi les surveillaient bien sûr. Xie Weizhe et ses hommes avaient réintégrés leur caserne. Sha ShengShi avait décidé de rester avec eux pour le reste de la nuit. Un peu de compagnie ne lui ferait pas de mal et son maître l'avait encouragé à aller s'amuser un peu.

Zhong Xing les attendait tous en rongeant son frein. S'il ne hurla pas sur ses disciples, c'était uniquement parce que Boya et surtout QingMing était avec eux.

"- Je commençais à grandement m'inquiéter !"

"- Nous étions juste en ville. La soirée s'est prolongée."

La colère du chef de secte était palpable.

"- La prochaine fois que vous trouverez amusant de m'emprunter mes disciples, j'apprécierai grandement que vous me préveniez avant, Seigneur Anbei." Qu'il ne fasse pas référence à Boya était une insulte.

"- C'est ma faute." Voulu quand même apaiser Boya mais Zhong Xing claqua de la langue.

"- Anbei Furen devrait savoir où est sa place quand c'est une décision de son mari, n'est-ce pas ?"

Boya en resta la bouche ouverte, choqué par l'agressivité du chef de secte. QingMing aurait bien remis Zhong Xing à sa place n'eusse été la main de Boya qui se serra sur son poignet.

"- Dans ce cas, nous allons vous laisser à votre repos, Zhong Xing. Vous serez peut-être un peu plus gracieux après quelques heures de sommeil." Ne put quand même se retenir QingMing.

Il raccompagna un Boya dépité à ses appartements.

"- Je ne comprends pas ce qui lui arrive."

"- Vous devriez vraiment discuter avec lui, Boya. Je ne peux le rassurer à votre place. Je crois qu'il a peur de ce que je vous force à faire."

Le chasseur renifla. Le forcer. Ben voyons. Il n'acceptait de jouer les Anbei Furen que pour rendre service. Il n'était pas forcé.

"- Je lui parlerais demain."

Enfin, tout à l'heure quoi.

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Le temps semblait s'être ralentit pour Boya depuis son arrivée dans le Domaine du Seigneur Anbei, il en prenait soudain conscience. Malgré tout ce qu'il faisait, malgré son emploi du temps surchargé, il avait l'impression que le temps s'était non pas figé, mais qu'il s'étirait en longueur.

Sha ShengShi lui servit son thé, le front froncé par l'inquiétude.

"- Boya-di ? Tout va bien ?"

Boya s'était réveillé en milieu de matinée. La nuit avait été intéressante et le coucher tardif. Ou très tôt suivant qu'on était enthousiaste ou faignant. Il n'avait pas déjeuné avec le reste de la Maison, mais ce n'était pas rare. Kuang HuaShi l'avait excusé pour toute la durée du séjour des nordistes aussi avait-il pu dormir tout son saoul.

"- Pardon, Sha-ge. Je réfléchis juste un peu trop."

Le jeune shishen hocha silencieusement la tête. Boya s'ouvrirait à lui s'il en avait envie. Il lui approcha des petits gâteaux à la farine de lotus que le jeune humain picora d'une main machinale.

Le Maitre-ChanteurWhere stories live. Discover now