6- enfin une réponse?

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Hier soir, j'avais enfin réussi à trouver un moyen d'obtenir une réponse, c'était déjà ça. Cependant, la manière dont les choses allaient se passer semblait particulièrement floue. Lui savait ce qu'il voulait, il savait ce que je voulais, il savait quand il allait commencer ce petit jeu et comment. Moi, je ne savais rien, ni quand il allait avoir besoin de moi ni pour quoi il aurait besoin de moi. Autrement dit il avait toutes les cartes en main, en plus de pouvoir contrôler l'image qu'il voulait me donner de lui, pour l'instant il me donnait l'impression d'être un connard manipulateur et vaniteux, mais j'étais convaincu qu'il le faisait exprès, ça l'amusait de jouer avec mes nerfs, ma patience, mes émotions, avec MOI finalement. Mais on va pas se mentir, je tombais volontairement dans ses petits jeux, en espérant réussir à inverser les rôles. Un jour je finirais par avoir toutes mes réponses et là il ne pourra plus jouer avec moi!
Le problème c'est que je ne savais pas vraiment si ce jour allait arriver puisque depuis notre petit combat de hier soir, il ne s'était plus présenté de la soirée.
J'avais entendu quelques bruits à son étage, la demeure est âgée, le parquet grince donc j'ai entendu chacun de ses pas toute la nuit... Autant dire qu'il m'a empêché de fermer l'oeil pendant des heures ce connard. En plus il tapait dans je ne sais pas quoi, je pensais qu'il devait faire de la boxe vu le bruit qu'il faisait. Mais qui fait du sport à cette heure là, il pouvait pas attendre le lendemain comme toutes personnes normalement constituées.
Ce qui est positif dans tout ça c'est que j'ai bien eu le temps de ressasser ma haine et de mûrement réfléchir à mes questions, une énième fois. Sauf que cette fois serait la bonne et je n'aurais le droit qu'à une seule phrase interrogative formulée de la façon la plus précise possible !

Allez, il était temps d'arrêter de réfléchir et de passer à l'acte.

Je récupérais quelques vêtements d'équitation pour aller me changer dans la salle de bain, en vu de mon premier cours du weekend. Le samedi matin, c'était équitation, avec les années je savais parfaitement monter à cheval alors je n'avais plus de professeurs, mais comme le cours était maintenu en temps que simple sport et exutoire, j'allais tout simplement me promener dans le domaine et m'occuper des nombreux chevaux des écuries du manoir de 8h à midi. Je me plaignais pas, ce cours était plutôt amusant, tout comme le piano le dimanche matin, mes seules activités obligatoires le weekend.
Après avoir tressé mes cheveux et les avoirs attaché en un chignon bas, je dévalais les escaliers avant de continuer ma course dans le couloir qui menait à la salle où se tenait le petit déjeuner. Je commençais déjà à ralentir en vu de faire mon entrée dans la pièce et de croiser ce personnage mystérieux que je désirais tant connaître et tuer également depuis cette nuit... mais il fallait que j'instaure des priorités. D'abord les réponses ensuite on s'amusera.
Cette idée me fit rire puisque je savais pertinemment qu'il était beaucoup trop fort pour se laisser tuer par une jeune fille aussi facilement mais il m'agaçait tellement, et ce n'était que le début, j'en venais presque à regretter son absence de ces 5 dernières années...
Je m'arrêtais nette devant l'entrée de la salle pour calmer ma respiration et me décidais à passer le pas de la porte en marchant d'un pas assuré mais calme.
Il était de nouveau installé au bout de la table, le journal du jour à la main, un expresso encore intact posé à ses côtés dont la vapeur s'échappait,  mais surtout il était vêtu d'un superbe costume trois pièces en laine d'un gris foncé presque noir et d'une chemise grise d'une nuance plus claire, il ne portait pas de cravate et le col de sa chemise était déboutonné de trois boutons laissant apparaître la naissance de son torse. La même montre en argent et en détails noirs que hier, trônait encore à son poignet, en regardant de plus prêt, il me sembla reconnaître un modèle vintage, sûrement un bijou de famille qui se donnait depuis de nombreuses générations.

- T'as fini de me mater ? Dit-il, tout en continuant de lire la page de son journal.
Son ton provocateur était accompagné d'un air fier, il savait qu'il était beau et ça l'amusait de voir que je m'intéressais à lui aussi facilement. Mais ce qu'il ne savait pas c'est que je ne faisait qu'admirer sa présence si rare, et ses vêtements, pas sa petite personne.

La Protégée du Vampire. Where stories live. Discover now