25- Un ange

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Je sentis une vive douleur parcourir mon échine, juste une fraction de seconde suffit pour que je commence à me sentir flotter.
Ils venaient surement de m' injecter par seringue un calmant dans la nuque.

Je ne sentais plus la douleur qui avait pris possession de mes deux bras, ni celle de mon sang qui n'arrivait plus à atteindre mes mains, je ne ressentais plus rien.
Seul mon mal de crâne persistait, j'avais même l'impression qu'il c'était dupliqué depuis l'injection.
Ma tête était si lourde que je ne parvenais plus à la porter, je la laissais retomber face à moi, en direction du sol. C'est là que je vis un petit faisceau de lumière s'immiscer dans le faible espace qui c'était créé entre le tissu qui masquait mes yeux et ma peau.
Certe l'espace était minime mais je pouvais tout juste apercevoir mes chevilles engourdies qui traînaient sur un carrelage blanc parfaitement laver dans lequel se reflétait la vive lumière blanche des néons qui devaient se trouver au dessus de ma tête. De plus, une odeur entêtante de produits d'entretiens mais surtout de détergent me monta au nez.
J'avais l'impression de me trouver dans un hôpital, ce qui était impossible étant donné l'endroit où je me trouvais quelques minutes auparavant...

-Déposez son corps sur le siège, ici... et disposez !
Je reconnus la voix de l'homme à la blouse blanche. Il avait demandé à ses bêtes de foire de partir, peut être que j'allais pouvoir m'enfuir, il me fallait juste un crayon ou un scalpel idéalement...
Même si je parvenais à obtenir un quelconque objet qui pourrait me servir d'arme, je ne savais même pas où j'étais ni comment sortir de cet endroit.

Je n'eu à peine le temps de réfléchir à un moyen d'enlever le bandeau de mes yeux, que je sentis des sangles de resserrer autour de mes poignets, puis autour de mes épaules, me plaquant contre le siège sans aucun moyen de m'échapper.
Une dernière sangle passa autour de mon abdomen.
J'étais parfaitement immobile, je ne pouvais rien tenter et je le savais, alors je ne tentais rien, j'attendais simplement la suite en tentant de me convaincre que tout cela allait forcément avoir une fin, je l'espérais simplement rapide.
Le bandeau qui couvrait mes yeux jusqu'à présent, me fût ôté.

Je fus un moment ébloui par la lumière bien trop blanche et forte de cette pièce, puis je me précipitai de croiser le regard de l'homme qui se trouvait en face de moi.
C'est tout ce que je pu voir de son visage car il portait un masque.
Son regard était vide et froid, le regard d'un homme qui avait bien trop vu et fait de choses pour avoir sa place auprès de Dieu...
Il ne m'inspirait certainement pas confiance.
Il semblait bien trop peu ébranlé par la situation pour avoir une quelconque forme de pitié pour moi. Je ne pouvais plus qu'espérer que quoi qu'il prévoit pour moi, se soit rapide et indolore si possible.
Je sentis une larme couler seule sur ma joue, je ne m'en étais pas rendu compte jusqu'à ce qu'elle soit à mi chemin de son déclin.
J'étais tellement préoccupée à fixer cet homme dont j'avais tenté de sonder l'âme alors que je ne faisais que me perdre dans les abysses de l'humanité. Je ressentais ce froid, cette noirceur, je sentais que cet homme avait passé sa vie à marcher dans le sens inverse du reste de l'humanité, et sa morale avait dû se perdre en route.

Je n'avais plus peur, je savais maintenant ce qui m'attendait et d'une certaine manière je venais d'accepter mon sort. En fixant cet homme qui n'en était plus un, je faisais exactement la même chose qu'un conducteur qui voyait un camion lui arriver en face à face, vivant les dernières secondes de sa vie et pourtant on ne pouvait rien faire d'autre qu'observer la mort inévitable et lâcher prise.

- Ne vous inquiéter pas, le patron ne veut pas que je joue avec vous, ni avec votre cadavre, alors vous ressortirez en vie de cette pièce. Je vais simplement m'assurer que vous soyez en bonne santé pour porter son enfant, se ne sera pas très long.

Il se baissa et m'accrocha les chevilles à des espèces de jambières qu'il releva mécaniquement jusqu'à ses cuisses.
Il se tenait assis sur un petit tabouret à roulettes, face à moi, entre mes deux jambes sur élevées.
- Non ! Mais que faites-vous, vous êtes complètement malade! Détachez moi immédiatement et amenez moi à votre patron, je refuse de faire cet examen ni quoi que ce soit d'autre !

La Protégée du Vampire. Where stories live. Discover now