14- jamais tu ne pourras me fuir

669 41 4
                                    

PDV de Ascian

Elle n'était pas dans sa chambre putain! Elle était partie, j'aurais dû m'en douter qu'elle ne me laisserait aucune chance de m'expliquer.
Je m'étais laissé emporter par ma colère quand je l'ai vu discuter avec Élias durant l'après-midi, il l'avait touché ! Il avait posé sa main autour de la taille de mon ange! Rien que d'y penser j'avais envie de le tuer une seconde fois... Il lui avait avoué ses sentiments et Heidna ne les avait pas refusé, ni accepté à vrai dire, elle c'était enfuie en prétextant que je l'avais appelé...
Elle était si maladroite et innocente dans sa façon d'agir et ça me rendait fou, je me sentais toujours obligé de la surveiller pour lui éviter qu'il lui arrive le pire à chaque fois, elle ne se rendait pas compte du danger constant qui l'entourait, elle était sans cesse dans son petit monde.
Après ça, j'avais bu, bien assez pour tuer un homme et tout juste assez pour que moi j'oublie un peu le présent, le problème c'est que mon corps récupère plutôt vite et au bout de quelques heures à peine, je me sentis revenir à moi-même et je compris rapidement l'ampleur des désastres que j'avais causé, mais il était trop tard, une rousse me déshabillait et deux brunes étaient déjà vidées de leur sang sur mon lit.
J'avais juste voulu qu'elle souffre comme j'ai souffert quand je l'ai vu rire aux éclats, donner ses magnifiques sourires à un domestique insignifiant alors que moi elle ne m'offrait que ses larmes.
Pourquoi elle ne voulait pas sourire avec moi ?
Pourtant je lui offrais des choses, les femmes aiment les bijoux et les robes n'est-ce pas ? Je l'ai vu porter la pince en or que j'avais posé sur son lit à son anniversaire, chaque année je lui déposai un cadeau dans sa chambre, pourquoi elle ne m'offrait pas un de ses beaux sourires en échange ?
Je ne comprenais pas ce que lui faisait de si bien pour qu'elle soit si heureuse à ses côtés, même le domestique c'était moi qui lui avais offert... Je pourrais lui acheter tout ce qu'elle désire, je crois bien que je ne recevrai jamais un de ses délicat sourire, qu'attendait-elle de moi finalement ?

Mon cœur se sera un instant, elle était parti me rappelais-je d'un coup... Je l'avais fait fuir.
Pourquoi mon demi frère avait fait une telle chose ? Lui montrer qui j'étais ? Elle n'était pas prête encore. C'était à moi de décider quand et comment je lui expliquerais. Ce connard venait de me voler ma seule chance de lui expliquer les choses convenablement. Mon sang bouillonnait dans mes veines, j'étais tellement en colère contre lui, contre elle, contre la terre entière en réalité.
.
Je dévalais les escaliers en direction du garage, jamais je ne la laisserai m'échapper. Elle était à moi et elle devait rester à mes côtés, c'était impossible autrement. Peu importe qu'elle choisisse de ne plus me regarder ou de me parler pendant des mois, elle allait devoir rentrer à la maison avant le levé du soleil...

En arrivant près de la grille je mémorisais les visages des gardes qui l'avaient laissé s'échapper. À mon retour ils seraient mort.

La seule route menant au village était sombre, aucun réverbère n'était installé. Nous étions sur une propriété privée et jusqu'à présent personne n'utilisait cette voie puisque je n'étais pas là et les domestiques habitaient dans les extensions autour du manoir alors jamais je n'avais installé un éclairage quelconque.
L'hiver, quand il venait à neiger, la route devenait impraticable sous plusieurs mètres de neige amoncelée et personne ne pouvait monter ou descendre de la colline pour aller en ville pendant plusieurs mois. Heureusement nous avions tout ce dont nous pouvions avoir besoin dans le manoir. Cependant, jamais je n'étais resté enfermé plusieurs mois dans la vieille demeure comme le faisait sans le savoir Heidna depuis des années à chaque période hivernale.
Mais cette année je comptais bien y rester bloqué avec elle pour seule compagnie, ainsi que quelques domestiques...
.

"Elle était partie" ... cette phrase tournait en boucle dans mon esprit comme pour me le rappeler chaque seconde qui s'écoulait, pour une fois, trop lentement.

La Protégée du Vampire. Where stories live. Discover now