24- captivité

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PDV d'Heidna

Lorsque je m'étais réveillée, Ascian avait disparu. Les draps à mes côtés étaient froids ce qui m'éloignait d'autant plus de ce que j'avais pû vivre il y a à peine quelques heures.

Pourtant, mon esprit n'avait même pas eu le temps de me faire regretter, que j'entendis le son brusque de l'eau de sa douche qui s'abattait sur le sol en ardoise.
Je fus instantanément rassurée, il était bien là. Il n'était pas parti et ne m'avait pas demandé de quitter sa chambre après m'avoir mise dans son lit.
En repensant aux derniers événements, le rouge me monta aux joues, et un sourire timide vint se dessiner sur mon visage, indépendamment de ma volonté.
Je me sentais si bien, comme si je n'avais plus peur de ce qui allait bien pouvoir m'arriver, maintenant IL était à mes côtés.
Tout commençait à avoir plus de sens.
C'est impressionnant l'effet que peut avoir une personne sur notre mental, comme si à deux, tout devenait plus simple.
J'avais enfin l'impression d'avoir un pilier contre lequel m'appuyer.

Avec ce sentiment de légèreté, je me mis à me diriger vers la salle de bain où se trouvait Ascian.
À un moment j'avais pensé à m'enfuir de cette pièce et de ce sentiment qui m'apparaissait comme un beau mensonge auquel je ne souhaitais pas croire, mais je me rappelais de cette promesse que je m'étais faite hier soir : de ne plus le fuir... J'étais bien trop fatiguée pour continuer à courir à contre sens, maintenant je suivrai le cours des choses et me laisserai porter.

J'avançais doucement en direction de la salle de bain et empoignais la poignée pour l'abaisser encore hésitante.
Je savais pas exactement ce que je faisais mais j'avais envie de poursuivre ce que lui et moi avions commencé hier.
Je poussais alors la porte et me faufilais dans l'espace que j'avais créé, puis je refermais la porte doucement.
Je pris une profonde inspiration et baissais la tête en direction du sol avant de prendre un petit air malicieux tout en laissant un petit sourire en coin se dessiner puis je relevais la tête.

Mais, au moment où je me retournais, je vis la douche vide et l'eau qui coulait violemment sur les parois en verre laissant de fines traces au travers la vapeur collait aux vitres. Une forte buée avait envahi l'habitacle et c'était répandue sur les miroirs et les vitres de la salle de bain jusqu'à même rendre le sol en carrelage glissant.
Laissant une atmosphère étrange s'installer au fur et à mesure que l'eau poursuivait son déclin. Seul le bruit des gouttes qui se percutaient brutalement contre les parois et le sol, se faisait entendre.

Je ne pû réprimer quelques frissons qui couraient le long de mon échine, cette situation me rendait bien trop anxieuse pour que se soit normal.
C'est à ce moment que je sentis un souffle froid se percuter contre ma nuque. Puis une voix grave me fit sursauter :
-Tu pensais qu'il ne t'abandonnerait pas cette fois ci ?
Oooh mon cœur, tu n'arriveras pas à le changer tu sais ?
Les murmures de cet homme me firent serrer la machoire, son ton faussement attristé me donnait envie de vomir, aucun homme ne me dégoutait autant que cet individu. Pourtant il allait bien falloir que je me confronte à lui.

Je me retournais et le fixais avec autant de rage que je le pouvais.
-Ares, tu me plaisais plus quand je te croyais mort! Qu'est-ce que tu viens faire là ?

-Oooh mais je le suis depuis des centaines d'années déjà, ma douce. Je viens pour toi. Soit une gentille fille et suis moi sans résister tu veux...

- Où est Ascian ? Je ne crois pas qu'il apprécierait.

-Ascian t'a dénoncé mon cœur. Il t'a échangé contre sa liberté puis il est parti pour ne pas avoir à se confronter à toi. Quel lâche pas vrai ? Mais ça tu le savais déjà n'est ce pas.

-Ascian ne m'aurait jamais fait ça ! Je te suivrai si tu me laisses le voir.

- Salle petite pute! Tu crois vraiment que l'avoir laissé coucher avec toi fait de lui un homme bien qui restera à tes côtés? Tu es bien plus naïve que je l'aurai crû! Tu le verras bien assez tôt ce connard et tu comprendras à quel point on ne peut compter que sur soit dans la vie !

Je n'eu à peine le temps d'assimiler ses mots, qu'une main vint s'abattre sur mon menton et ma mâchoire, les agrippant fermement. En une fraction de seconde ma tête fût violemment poussée sur le côté hors de son axe.
J'entendis un bruit sourd, celui de ma nuque qui se brise et puis se fût le noir complet. Plus aucun son, plus aucune image, plus rien.

.

Quand je repris connaissance, je compris que j'avais de nouveau perdu la vie et que, par je ne sais quel miracle, j'étais de nouveau revenu à moi.
Puis, me vint à l'esprit que je n'étais pas morte seule. Quelqu'un m'avait tué et cette fois-ci ce n'était pas Ascian mais son demi-frère...
Décidément cette famille avait un sérieux problème.

Un violent mal de crâne m'apparut tout de même ce qui me fit me redresser sur un de mes bras tandis que l'autre appuyé contre ma tempe.
Mes yeux papillonairent un instant avant de s'habituer à la faible luminosité de l'espace dans lequel je me trouvais.

Je perçus alors des murs en pierre recouverts de terre argileuse qui partait en miette et de quelques toiles d'araignées qui pendaient.
Une odeur forte d'humidité et de cadavre en décomposition me monta au nez violemment.
Je ne savais pas où je me trouvais mais je ne souhaitais pas rester à cet endroit...
Je tentais de me redresser mais je remarquais que le sol était lui aussi en terre et en pierre ce qui me perturba d'autant plus.
Je levais les yeux vers l'endroit d'où provenait la lumière et je compris rapidement que je me trouvais dans un cachot de château ou de manoir, à la vue des barreaux.
De l'autre côté du point de lumière se trouvait une énorme porte blindée noire en acier.
Je pris tout mon temps pour examiner la porte puis le trou qui me servait de fenêtre mais qui se trouvait à 1m au dessus de ma tête...
Je ne savais pas ce que je faisais là ni où je me trouvais par rapport au manoir mais il semblait que j'allais rester en ces lieux un long moment.
Je n'avais pas beaucoup d'options pour sortir, il fallait que j'attende qu'on m'ouvre la porte pour me nourrir entre autre, pour que je puisse m'échapper.
Il ne fallait surtout pas que je panique ni que je réfléchisse trop à ce qui m'arrivait car j'allais avoir qu'une chance pour sortir d'ici et si je me ratais, ils allaient doubler la sécurité et ça en serait fini pour moi...
Je me redressais et me levais pour me diriger vers la porte de ma nouvelle cellule.
Il fallait que j'entende les gardes passer ou si quelqu'un tentait de s'approcher de ma cage.
Mais je n'entendais rien ni personne pendant un long moment.

Jusqu'à ce qu'un bruit sourd retentisse et que la porte ne s'ouvre brutalement sur deux militaires d'1m95 armés de la tête au pied.
À ce moment là je me mis à reculer vers le mur opposé à la sortie tout en les fixant.
Je n'avais plus aucun espoir et ma panique monta en flèche.
Je tombais au sol le long du mur quand je compris que je n'allais sûrement pas leur échapper.
Ils commencèrent à avancer vers moi d'un pas lent mais lourd qui les rendait d'autant plus menaçant.
Je me mis à placer mes mains devant mon visage pour tenter désespérément de les éloigner ou de me protéger d'eux mais je paraissais juste minable et ridicule.
Une larme coula de chaque côté de mes joues et ma gorge se serra .
Je n'allais pas dû tout m'en sortir cette fois-ci...
Le fait d'être immortel allait faire durer mon supplice. J'espérais simplement que la mort pouvait durer de plus en plus longtemps pour me permettre d'échapper à la réalité dans laquelle j'allais devoir vivre, enfin survivre.

Ils me saisirent chacun un bras pour me tirer de ma cellule alors que je criais et me débattais comme si ma vie en dépendait...
C'est en arrivant dans le long couloir qui menait à d'autres cellules que je vis un homme de plus petite taille qui portait des lunettes et une blouse blanche de médecin.
Il semblait m'analyser de la tête aux pieds comme si je n'étais qu'un bout de viande dont on voulait choisir la meilleure partie.
Sauf qu'il semblait s'intéresser à ma santé et non à mon physique.

Puis un bandeau me tomba sur les yeux quelques secondes après que le médecin avait levé son crayon en direction des militaires qui me maintenaient fermement comme pour leur donner un ordre implicite.
On aurait dit des animaux de foire qui obéissaient au doigt et à l'œil à leur maître. C'était impressionnant, à croire que je devais plus avoir peur du petit homme en blouse blanche plutôt que des hommes baraqués qui prenaient un malin plaisir à m'arracher la peau de mes bras en tirant aussi fort sur mes membres.
Où étais-je tombée ?
Voulaient-ils me tuer ou allaient-ils me torturer au nom de la recherche ?
Une petite pensée pour Ascian se fraya un chemin dans mon esprit sans dessus dessous.
Où était-il? M'avait-il réellement abandonné au camp adverse ?
Mais alors est-ce que Marius allait venir me chercher ?

La Protégée du Vampire. Donde viven las historias. Descúbrelo ahora