Chapitre II

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En entrant dans mon nouveau chez-moi, deux pensées me traversèrent l'esprit. La première fut que ma colocataire avait déjà investi les lieux si on se posait quelques secondes pour admirer le bordel monstre qui y régnait. La deuxième, que ce petit appartement était plus spacieux et lumineux que ce à quoi je m'attendais.

Je pensais que j'allais devoir partager neuf mètres carrés avec une fille de mon âge, voire plus âgée, et que je devrais me doucher dans des espaces publics et me rendre au palier du dessous pour la commission. Or, cet appartement possédait sa propre salle de bain qui, de l'extérieur, me paraissait de taille correcte, de toilettes séparées, d'une cuisine avec un petit plan de travail, d'un coin salon et de deux chambres au fond.

Une tête brune apparut dans l'embrasure de derrière le comptoir de la cuisine. Dès qu'elle m'aperçut, elle sourit et vint à ma rencontre.

— Salut. Tu es ma nouvelle colocataire, alors ?

Son ton était d'une joie contagieuse qui me fit sourire en retour. Avec ses cheveux bruns noués en deux nattes et son haut de jogging moutarde, elle donnait l'impression d'être pleine de vie et de profiter pleinement de celle-ci.

— Normalement. A moins que je ne me sois trompée de chambre, dis-je tandis que son sourire s'accrût.

— Je l'espère pour toi, rit-elle. Je m'appelle Piper.

— Annabeth.

Je lui tendis ma main qu'elle refusa.

— C'est un truc de mecs, ça. Maintenant qu'on va vivre ensemble pour l'année à venir, tu m'autorises à te faire un câlin ?

Je fus étonnée par sa demande, mais hochai tout de même la tête. Il ne lui en fallut pas plus pour me prendre dans ses bras et je lui rendis son étreinte avec quelques secondes de retard.

— J'ai pris la chambre de droite, ça ne te dérange pas ? Elles font toutes les deux la même taille et ont la même constitution, c'est pour ça que je me suis permise de choisir avant que tu n'arrives.

— Non, non. Ça ne me dérange absolument pas.

Elle souffla de soulagement en posant sa main sur sa poitrine de façon théâtrale et me sourit une dernière fois avant de se rendre à la cuisine pour terminer ce qu'elle faisait avant mon arrivée.

— Tu sais, tout ce qui est à moi est à toi. Tu peux utiliser de tout ce dont je dispose, à part ma brosse à dents, dit-elle sur le ton de la rigolade.

— Merci, murmurai-je tout bas, embarrassée de tant d'attention d'une quasi-inconnue.

— J'ai ramené plein de vaisselles et de couverts. Tu sais cuisiner ?

— Je me débrouille, répondis-je en haussant simplement les épaules.

Elle hocha la tête et disparut derrière le plan de travail, me donnant l'impression de me retrouver seule dans mon nouvel appartement. Il y a quelques heures encore, je dormais dans ma chambre au fond du couloir, à côté de celle de mes deux demi-frères, en Californie, et me voilà maintenant à partager un kot étudiant dans l'Etat de Washington. Notre vie peut vite prendre un nouveau tournent auquel on n'est pas spécialement préparés.

Je me dirigeai vers ma chambre, tirant toujours mes affaires à ma suite et ouvris la bouche en forme de « O » lorsque je vis celle-ci. C'était donc là que j'allais vivre pendant l'année à suivre. Elle contenait un lit une place collé au mur de gauche, une petite table de nuit, des étagères sur le mur du fond et une armoire face à mon lit. Elle n'était pas immense, mais suffisamment spacieuse pour que je n'ai pas à me plaindre de mon logement d'étudiante.

Le voisin de palier (Percabeth AU)Donde viven las historias. Descúbrelo ahora