Chapitre VIII

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En rentrant de l'université le mardi soir, j'étais partie m'enfermer dans ma chambre et n'en étais ressortie que lorsque la faim s'était faite ressentir dans mon ventre. J'avais mollement salué Piper, puis avais posé mon casque sur mes oreilles le temps de me préparer un sandwich qui n'avait rien d'appétissant. J'en avais profité pour prendre la boîte de moelleux au chocolat surgelés et en avais mis un à réchauffer au micro-ondes avant de retourner m'enfermer dans ma chambre.

J'avais regardé un film triste et m'étais assoupie sans m'en rendre compte. Vers trois heures du matin, je m'étais réveillée en sursaut et, prenant conscience des récents événements, m'étais rendue dans la salle de bain afin de me brosser les dents. J'en avais également profité pour ranger ma vaisselle et avais rejoint ma chambre dès que j'avais fini.

J'avais ensuite passé mon mercredi à éviter Piper et les garçons, même Ethan. Quand il avait voulu s'asseoir à côté de moi le mercredi matin, je lui avais demandé d'aller s'installer plus loin et il avait dû comprendre à mon regard que je ne rigolais pas.

J'étais une déception pour ma mère, ce n'était qu'une question de temps avant qu'ils ne s'en rendent tous compte. Je préférais prendre les choses en main et mettre de la distance entre nous avant qu'ils ne le fassent par eux-mêmes.

Ma matinée se passa comme l'après-midi de la veille ; en solitaire à cogiter sur chaque petit détail de ma vie, de ma personne et à imaginer tous les scénarios possibles et inimaginables qui finissaient tous de la même manière, par un abandon de la part de mes nouveaux amis.

Je ne savais pas si être seule était réellement la meilleure option, mais c'était celle qui me semblait l'être en cet instant. Je voulais pouvoir me perdre dans mes pensées sans être interrompue par qui que ce soit, si bien que je dus fournir un effort surhumain pour ne pas perdre le fil de mes cours.

La professeure nous laissa partir, indiquant par la même occasion le début de la pause du midi. Je ne trainai pas à ranger mes affaires, ne voulant croiser personne. Je savais qu'Ethan allait essayer de profiter du moment pour venir me parler et je n'avais pas la force de le repousser aujourd'hui.

— Salut.

Je fronçai les sourcils et me tournai face à Percy qui m'attendait devant la salle, appuyé à une colonne.

— Salut, soufflai-je. Qu'est-ce que tu fais là ?

— Je suis venu te chercher, dit-il gaiement en s'approchant de moi pour venir me prendre le bras.

Il m'entraîna à sa suite, bras dessus bras dessous et je ne tentai pas de me dégager. J'étais épuisée, malgré que j'ai dormi cette nuit. J'avais passé plus de deux heures à essayer de me rendormir et mon sommeil était peuplé de rêves plus désagréables les uns que les autres, transmettant un message de mon subconscient qui prenait un malin plaisir à rejouer le repas avec ma mère en boucle dans ma tête.

— J'aimerais être seule, déclarai-je.

Il m'offrît un sourire espiègle avant de rétorquer :

— Je sais. C'est même pour ça que je suis venu.

— Tu es sûr d'avoir compris ce que ça implique d'être seul ? Ça veut dire que personne n'est là pour nous déranger, lui expliquai-je avec sarcasme.

— Je te dérange ?, me demanda-t-il en arquant un sourcil et ancrant son regard écume au mien.

— Non..., avouai-je dans un murmure en baissant la tête, ayant soudainement les joues rouges.

Il me sourit d'autant plus en entendant ma réponse.

— Le rouge te va bien au teint, me taquina Percy.

Le voisin de palier (Percabeth AU)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant