Chapitre III

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Mon réveil sonna à dix heures. Ça faisait longtemps que je n'avais pas pu tant me reposer et je devais avouer que ça faisait un bien fou. Je m'étirai et m'emparai de mon téléphone où m'attendait un message non lu qui provenait de mon père. Je souris en voyant le destinataire et cliquai sur la conversation. Il me souhaitait simplement une bonne première journée sur le campus. Son message ne datait pas d'il y a longtemps, comme j'avais d'abord pu le penser à cause du décalage horaire. Quand il était dix heures du matin ici, sept heures sonnait en Californie.

Je quittai ma chambre et fis un détour dans la salle de bain où je me lavai le visage, attachai ma chevelure blonde en un chignon désordonné sur le haut de ma tête et enfilai un haut et un bas de jogging gris anthracite, la même couleur que mes yeux. Mon père aimait m'offrir des objets et vêtements gris pour me montrer qu'il aimait la teinte originale de mes pupilles.

Piper déjeunait dans la cuisine, un bol de céréales devant elle et un verre de jus entre les mains. Elle me fit un signe de tête en guise de salut et je m'installai à ses côtés après avoir pris un bol et une tasse que je déposai sur la table.

— Salut. Y a du café ?

— Non, faut en acheter.

Je hochai la tête et me servis du jus.

— On a une cafetière pour le café ?

— Non plus, mais ça peut s'avérer utile si tu veux en boire le matin, répondit-elle.

J'esquissai un sourire face à sa réponse et notai rapidement sur mon téléphone le nouvel élément à rajouter sur la liste des courses. Ça commençait à faire beaucoup et je ne savais pas si nous aurions assez d'argent pour tout nous offrir. J'attendrais le mois suivant pour la cafetière si ça ne suffisait pas étant donné que j'étais la seule à en consommer.

— T'as un truc de prévu ce soir ?, me demanda soudainement Piper, m'extirpant de mes pensées.

— Je comptais ranger et me mater un film.

— Parfait. Tu sors avec nous.

— Nous ?, répétai-je sans comprendre à qui elle faisait allusion.

— Les gars et moi. Tu sais, ceux que j'ai engueulé à trois heures du mat. On a prévu de se rendre à une fête d'avant-rentrée du campus. Ça peut être cool.

Je haussai les épaules.

— Je sais pas. J'ai jamais vraiment été à ce genre de soirées..., avouai-je.

— Parce que tu crois qu'on est des habitués ?, s'esclaffa-t-elle. On a été à quelques fêtes sur la plage cet été, mais en dehors de ça... Et puis, deux trois fêtes sur un été, ce n'est rien ! Enfin bon, ne crois pas qu'on boit jusqu'à se saouler. On n'est peut-être plus totalement sobres, mais on sait où sont nos limites.

— Oui, mais je ne suis pas fan de la foule. Avoir autant de gens autour de moi-

— Les garçons seront là, m'interrompit-elle. Il ne t'arrivera rien, je te le promets.

Je soupirai.

— Bon, très bien. Mais si je n'aime pas, je rentre.

— D'accord. Merci ! Enfin une fille dans notre groupe ! Je commençais à avoir ma dose de chromosome Y.

Je souris et enfournai une cuillerée de céréales, satisfaisant ainsi mon estomac qui criait famine.

~~~

Je poussais mon caddie à travers les rayons du magasin de meubles. J'avais décidé de commencer par là et de ramener toutes mes trouvailles à l'appartement avant de repartir acheter de quoi nous nourrir. Pendant ce temps-là, Piper monterait déjà les premiers meubles afin de nous alléger le travail. Son petit ami, Jason, le garçon qui lui avait ouvert la veille au soir, devait venir l'aider. Je lui avais d'abord dit que ce n'était pas la peine de le déranger, mais ma colocataire avait répliqué que c'était la moindre des choses après nous avoir réveillées.

Le voisin de palier (Percabeth AU)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant