Chapitre VII

246 11 42
                                    

En me levant ce matin, je ne pensais qu'à une seule et unique chose ; le lendemain. Si ça n'avait tenu qu'à moi, j'aurais sauté cette journée et serais directement passée à la suivante. Aujourd'hui, nous étions mardi et le mardi, j'avais rendez-vous avec ma mère dans un restaurant sur le temps du midi.

J'appréhendais cette rencontre. Je ne l'avais pas revue depuis mon bal de fin d'année de première, soit presque un an et demi. Elle n'avait pas cherché spécifiquement à me contacter et je n'avais pas fait le premier pas non plus. J'avais cessé de le faire depuis bien des années, sachant pertinemment que j'allais finir plus déçue qu'autre chose.

Je ne trainai tout de même pas à me lever et arrivai, vêtue d'une blouse blanche à manches trois-quarts et d'un jean mi-long, dans la cuisine où Piper prenait son petit-déjeuner en pianotant sur son téléphone.

— On n'a pas eu l'occasion d'en reparler hier.

— De quoi tu parles ?, demandai-je en me versant un bol de céréales avant de m'installer à ses côtés.

— Du fait que tu ne veuilles pas de petit ami voyons !

Je soupirai et mangeai une première bouchée.

— Je n'ai pas envie de parler de ça. Pas aujourd'hui.

Elle dut voir à mon expression que ce n'était vraiment pas le bon moment puisqu'elle céda à ma demande et changea de sujet.

— Tu manges avec nous ce midi ?

Sa question partait d'une bonne intention, mais elle ne pouvait moins bien tombée. N'étant pas au courant, Piper ne pouvait pas savoir qu'il s'agissait du sujet à éviter. Comment aurait-elle pu deviner ?

— Je peux pas. Demain peut-être ?

— Je ne pense pas que ce soit possible, mais on verra ça tout à l'heure car on va être en retard si on continue à papoter.

Un maigre sourire prit place sur mes lèvres et elle fit de même en s'en apercevant. Je terminai rapidement de déjeuner, me brossai les dents et rejoignis Piper qui m'attendait à l'entrée, prête à partir.

— Tu es sûre que ça va ?

— Je suis juste un peu fatiguée, mentis-je.

Piper fronça les sourcils et je déduisis qu'elle n'était pas convaincue par mon explication, mais elle n'insista pas, ce qui me soulagea. Je n'avais aucunement envie de parler de ma mère avec elle, ou avec quiconque d'ailleurs.

Ma colocataire regarda sa montre puis sourit, amusée par la pensée qui venait de surgir dans son esprit. Je ne compris pas très bien ce qui la mettait de si bonne humeur, mais je n'eus pas le temps de lui poser la question qu'elle commença un compte à rebours sans quitter les aiguilles de sa montre des yeux.

— Trois, deux, un, murmura-t-elle.

Elle releva le regard vers la porte de l'appartement des garçons qui s'ouvrît à la seconde qui suivit, comme s'ils avaient reçu le signal.

— On est là, ne crie pas !, hurla Jason en sortant, ses deux mains tendues devant lui, paumes ouvertes.

Percy et Léo sortirent à leur tour. Le latino se précipita sur nous et sauta sur Piper qui émit un cri de surprise face à son geste. Elle perdit l'équilibre et s'étala de tout son long sur le palier, Léo allongé au-dessus d'elle qui n'avait pas l'air pressé de bouger.

Percy ferma la porte à clé et me rejoignit.

— Ils font tout le temps ça, ne fais pas attention.

Je hochai la tête et croisai son regard. L'océan qui se déchaînait dans ses pupilles me captiva et je gardai mon regard dans le sien jusqu'à ce que j'entende Piper jurer sur Léo qui ne tarda pas à se remettre sur pied. Pendant tout ce temps-là, les yeux de Percy me détaillaient ouvertement le visage et de l'inquiétude prit place sur ses traits si joyeux la veille.

Le voisin de palier (Percabeth AU)Where stories live. Discover now