Le voisin de palier (Percabeth AU)

Chapitre X

A peine eus-je franchis la porte d'entrée de mon appartement que la furie brune qui me servait de colocataire me sauta dessus. Piper m'attrapa par la main et me traîna de force jusque dans ma chambre sans que je n'aie le temps ni de protester ni de tenter d'échapper à sa prise autour de mon poignet.

— On a beaucoup de choses à faire et si peu de temps !, s'exclama-t-elle en s'éventant avec sa main.

— On a trois heures, Pips, soupirai-je.

— Mais tu dois te doucher, te maquiller, t'habiller, te coiffer et préparer ton sac !

— Et manger, rajoutai-je par peur qu'elle n'ait oublié ce détail qui me semblait tout de même avoir son importance, même si elle n'était probablement pas du même avis que moi.

— Ouais, manger, dit-elle d'un ton morne.

Qu'est-ce que je disais...?

— Va te laver, m'ordonna-t-elle en me lançant un essuie ainsi qu'un gant de toilette au visage.

— Oui, chef, répondis-je en faisant le salut militaire.

Elle sourit, mais ne me fit pas face pour autant et se plongea tête la première dans mon dressing, bien que petit, surtout comparé au sien. Piper était passée au magasin lundi pour acheter une deuxième armoire et, avec l'aide de Jason, avait réussi à agencer sa chambre pour que sa nouvelle trouvaille entre à l'intérieur de celle-ci.

Je profitai de ces quelques minutes de sérénité avant l'ouragan qu'était Piper et la longue soirée qui s'annonçait pour remettre mes idées en place. La première chose qui me vint en tête fut Percy.

Je n'avais pas revu mon voisin de palier depuis mercredi soir, à l'appartement des garçons. Jeudi midi, j'avais mangé exclusivement avec Piper et Percy n'était pas en cours aujourd'hui. Nous n'avions toujours pas échangé nos numéros et je n'osais pas le demander à ma colocataire par peur qu'elle interprète des sentiments qui n'avaient pas lieu d'exister. J'aurais pu aller sonner directement à leur porte, mais je craignais de m'imposer chez eux.

Je coupai l'eau chaude et m'enroulai dans ma serviette après m'être essuyée. Ensuite, je retournai dans ma chambre où Piper avait éparpillé mes habits sur mon lit et le sol, de sorte que je devais regarder attentivement où mettre les pieds pour ne pas marcher dessus et les chiffonner encore plus.

— J'ai trouvé une superbe robe dans ton armoire.

— Ok, passe-la-moi.

Elle secoua catégoriquement la tête.

— Si tu ne sais pas où il a prévu de t'emmener à un premier rendez-vous, ne mets jamais au grand jamais de robe. C'est réservé aux suivants. Il pourrait très bien t'emmener te balader en forêt et là, tu regretterais amèrement ton choix vestimentaire.

Je la regardais incrédule. Je ne savais pas qu'il était aussi compliqué que ça de choisir ce qu'on allait porter à un rencard avec un garçon.

— C'est pour ça que je suis là. Je sers à t'aiguiller, je suis un peu comme une coach.

— Une coach en amour ?, répétai-je amusée.

— Appelle-moi Cupidone.

Piper donna un coup avec sa main dans ses cheveux qui volèrent au-dessus de son épaule de manière théâtrale. Elle avait trouvé sa vocation, il n'y avait aucun doute possible à avoir là-dessus.

— Que me conseilles-tu de porter, Cupidone ?, lui demandai-je, sourire aux lèvres, insistant plus que nécessaire sur son nouveau surnom attitré.

— Ça, c'est une bonne question.

Piper chercha quelques secondes parmi mes vêtements celui qui allait devenir l'heureux élu.