Chapitre 16

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 Après que le groupe ait été présenté au gérant du magasin par le duc, Sixir fut poussé devant pour s'excuser. Si Wendy s'attendait à ce qu'il n'y mette aucune volonté et qu'il les prononce comme une leçon apprise par cœur et récitée sans réfléchir, elle fut agréablement surprise de voir qu'il était sincère et avait bien compris à quoi servaient ces enchantements sur des outils de mauvaise qualité.

Les excuses acceptées, chacun se posa là où il y avait de la place et commença le travail. Si tous maîtrisaient la magie, ils n'y connaissaient rien en outils. Le fait qu'ils soient l'œuvre d'un amateur sautait aux yeux, mais personne n'était capable de dire exactement ce qui n'allait pas.

Heureusement, par soucis de transparence, à chaque produit était accrochée une étiquette. Celle-ci donnait le prix de la marchandise, mais aussi ses défauts et quels enchantements avait été placé dessus pour compenser.

— Nous n'avons sans doute pas les mêmes techniques d'enchantement, cela pose problème ? Questionna Agabir.

— Tant que l'enchantement tien dans le temps et que le résultat est similaire à ce qui était posé dessus avant, ça ne me dérange pas, répondit le duc. J'aimerais cependant en voir au moins un avant de vous laisser faire.

— Fréone, peux-tu lui montrer ? Demanda le Lutalicien.

— Hein ? Pourquoi moi ?

— Je suis bien plus expérimenté et Wendy a de grandes prédispositions. Si tu montres quelque chose de satisfaisant, cela voudra dire que nous pouvons tous y arriver.

— Tu sais que c'est extrêmement vexant ce que tu dis ?

— Peut-être, mais c'est la vérité, alors au travail ! s'esclaffa Sixircun.

— Sachant que tout ça c'est de ta faute, à ta place je ne dirai rien.

Prenant le premier outil qui lui tombait sous la main, Fréone examina l'étiquette, s'installa à une table et commença le travail. Le produit se mit rapidement à émettre de petites étincelles bleutées, puis redevint tout à fait normal quelques secondes plus tard. Satisfait de son travail, il tendit le résultat au duc et attendit le verdict.

— Cette magie est en effet très différente de celle qui est enseignée par ici, constata-t-il. Malgré tout, je peux tout de même dire que cet enchantement est au niveau de celui que j'avais moi-même placé. C'est du bon travail, surtout pour quelqu'un d'aussi jeune.

— Merci, sourit-il en acceptant le compliment.

— Il ne vous reste plus qu'à en faire de même pour le reste du magasin.

Ayant reçu l'aval du noble, le groupe se répartit dans le magasin et commença à réenchanter les outils. Cette corvée n'avait rien de compliqué, mais le côté répétitif la rendit vite lassante. Prendre un objet, lire l'étiquette, enchanter, reposer, recommencer avec un autre.

Chacun s'était attribué un coin du magasin pour avoir à bouger le moins possible et, bien qu'il s'agisse d'un problème causé par l'un des leurs, le duc se mit rapidement à les aider. Il ne restait plus que le jeune noble qui restait planté au milieu du magasin sans vraiment savoir quoi faire.

Non, à bien y regarder, une autre personne ne restait pas dans son coin. Sixircun ne cessait de faire des allers et retours entre sa partie et celle d'Agabir, à l'opposé. À quoi jouait-il ? Après l'avoir observé attentivement, Wendy comprit et faillit exploser de rage, mais se reprit au dernier moment.

— Sixir, tu vois cet outil ? Demanda-t-elle en tendant le produit qu'elle venait d'enchanter.

— Oui, c'est quoi ?

Wendy tome 3 : le pilier des dragonsOnde histórias criam vida. Descubra agora