Chapitre 23

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 Alors qu'ils montaient l'escalier du temple où était censé se trouver le dragon d'argent, Scyllia profita de la présence de son serviteur aux ailes grises pour avoir les dernières nouvelles. Le fait que sa maison ait été envahie par des dizaines d'anges aux ailes noires à la seconde près où elle en était partie ne la surprenait que très peu.

Ceux-ci ne faisaient que suivre les ordres et étaient plus que gênés de faire une telle chose. Comme Enzo l'avait déjà évoqué à Wendy, ça n'était pas la première fois qu'une telle chose arrivait et Alex savait parfaitement gérer ce genre de situation. Il avait réussi à marchander avec le dieu qui les avait envoyés et, finalement, avait autorisé Meracus ainsi que son frère à rester.

Ne comprenant pas en quoi cette différence était importante pour Scyllia, Sixircun lui demanda pourquoi eux étaient acceptés et pas les autres. La duchesse trouvait simplement qu'il s'agissait d'une ingérence dans sa vie de famille et qu'ils perdaient toute intimité avec tous ces serviteurs de ce dieu chez eux.

Cependant, les deux anges aux ailes grises étaient plus considérés comme des membres de la famille. Eux ne restaient pas stoïques à monter la garde sans rien dire, mais participaient à la vie dans la maison. Leur présence ne la dérangeait pas et, même, l'arrangeait parfois et permettait à leur autre maître d'être tout de même satisfait. De toute façon, elle n'avait pas vraiment le choix. Soit elle les acceptait, soit il se mettait à inventer des plans tous aussi stupides et saugrenus les uns que les autres pour veiller sur Tiphaine et Liam de manière bien trop outrancière. Cette surprotection était source de nombreuses querelles entre elle et ce dieu depuis la naissance de sa fille.

— C'est ici, finit par indiquer Scyllia en s'arrêtant devant une porte, faisant ainsi revenir tout le monde à la raison première de leur présence ici.

Après avoir frappé à la porte, une voix féminine les invita à entrer. La duchesse ne cacha pas un certain étonnement, mais ouvrit tout de même avant d'entrer, suivie par le reste du groupe. La pièce était une petite chambre des plus sobres. Un lit, une table de chevet, une armoire et une chaise, rien de plus.

Assise sur le lit, une femme regardait entrer ses visiteurs. Ses bras étaient bandés à des plaques en bois dans un arrangement qui devait sans doute servir à soigner des fractures.

— Alors ? Où est-il ? Questionna Enzo.

— Là, répondit la duchesse en montrant la seule personne présente dans la chambre.

— Donc le dragon est une dragonne ? Demanda Fréone.

— Visiblement. Lorsque j'ai passé les épreuves, le dragon d'argent est le seul à ne pas m'avoir montré sa forme humaine.

— Les épreuves ? Scyllia ! Je ne t'avais pas reconnue ! Comment vas-tu ?

— Bien, mais et toi ? Qu'est-ce qui t'es arrivée pour que tu te retrouves là ?

— Oh, tu sais, l'accident bête. J'ai glissé, je me suis mal réceptionnée et crack ! Tada ! s'exclama-t-elle en soulevant légèrement ses bras.

— Oui, c'est ça qui m'étonne justement. Une fracture, ça n'est pas grand-chose. Pourquoi tu ne te soignes pas ?

— Sous cette forme, j'ai l'habitude d'utiliser mes mains pour lancer mes sorts. J'ai eu beau essayer, je n'y arrive pas sans et repasser sous ma forme originelle me fait atrocement souffrir, je n'arrive pas à aller au bout. Bien sûr, soigner un dragon, même sous forme humaine, ça n'est pas une mince affaire pour les prêtres, alors je suis obligée de passer par des moyens plus conventionnels et attendre.

— Je peux te réparer ça en un instant si tu v...

— Non, non, non ! s'empressa-t-elle de refuser avec un air gêné. Ne t'en fais pas, ça va se soigner tout seul avec le temps.

Wendy tome 3 : le pilier des dragonsDonde viven las historias. Descúbrelo ahora