Mardi 12 juillet 2022.

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Et voilà ! C'est parti ! Je ne sais pas trop ce que je dois écrire en fait. Il fait chaud, il y a du soleil. C'est l'été...

En fait, c'est ma psy qui m'a conseillé de mettre par écrit ce que j'avais en tête. Mes pensées, mes craintes, mes espérances, tout ce que j'ai vécu... En fait, tout ce que j'ai envie et qui est susceptible de me soulager. Mais je ne sais pas trop quoi dire.

Je pourrais déjà commencer par les présentations d'usage : Bonjour. Je m'appelle Emma Gunàrsson et j'ai 38 ans. Je suis, enfin, j'étais actrice. Je dis j'étais car, pour le moment, j'ai coupé tout lien avec mon ancienne vie. Certains événements ont fait que je ne me sentais plus bien dans mon quotidien. J'avais besoin de partir... Loin. De prendre de la distance pour me sentir mieux et surtout fuir la source de mon malheur. Je ne suis pas certaine d'y retourner pour le moment. C'est trop le bazard dans ma tête.

Je suis pathétique en disant ça, c'est horrible. Pauvre petite fille malheureuse. Quand j'y pense, est-ce vraiment le droit de déprimer et de pleurer sur mon sort. Je ne sais pas ! En fait, c'est vrai que je n'ai pas trop à me plaindre. Ma vie n'est pas si horrible. J'ai eu une enfance choyée au sein d'une famille aimante. D'origine islandaise, ma famille a immigré aux États-Unis grâce à mon grand-père. Je suis la deuxième génération née sur le territoire américain. Très tôt, j'ai ressenti le besoin de jouer la comédie. J'étais un vrai petit clown et j'adorais monter sur scène. C'est grâce à un casting organisé à Minneapolis que j'ai commencé à faire du cinéma lorsque j'avais une douzaine d'années. De la figuration d'abord, puis de petits rôles. C'était marrant. J'ai eu la chance de tomber à chaque fois sur des personnes bienveillantes qui n'ont fait qu'accentuer mon amour pour ce métier. Mes parents ont suivi et subis mes projets, m'encourageant coûte que coûte.

À 15 ans, j'ai déménagé loin de chez moi et j'ai intégré une série à succès pour adolescents. Je suis rapidement devenu un personnage régulier et c'est comme ça que s'est fait mon succès. J'ai côtoyé toutes les coqueluches de la TV et du cinéma de la fin des années 90. La presse m'avait surnommé "La petite fiancée de l'Amérique". C'était une période pleine d'insouciance. Malgré tout, mon père veillait au grain pour que je poursuive mes études en parallèle. Et j'ai fini par obtenir mon diplôme.

À la fin de la série, à la veille de mes 20 ans, je me suis attaché à prouver mon vrai talent de comédienne. J'étais une toute jeune adulte et pourtant, je foulais déjà les tapis rouges les plus prestigieux. En parallèle de mes tournages, j'approfondissais mes compétences et mes techniques d'actrice en suivant des cours de théâtre à New York... Et cela a fonctionné car ma prestation dans un drame romantique m'a valu mes premières nominations et la reconnaissance de mes pères. J'ai été prise au sérieux et je me suis vu offrir des opportunités très gratifiantes. J'ai alterné les grosses productions et les films indépendants. Au fil des années, j'ai travaillé auprès des plus grands : Spielberg, Tarantino, Burton, Nolan, Scorsese, ... Je suis devenue une valeur sûre dans le monde du cinéma. Et je m'éclatais dans ce que je faisais. Je vivais mon rêve.

En revanche, ce qui a toujours fait défaut dans ma vie, contrairement à mes expériences cinématographiques, ce sont les histoires d'amour. Non, j'exagère. J'ai vécu de jolies romances. Ma première avec un partenaire de la série qui m'a rendu célèbre. Quelques semaines avant notre union, il a rompu nos fiançailles... Notre différence d'âge avait fini par lui peser. Ce fut la douche froide. Je ne m'y attendais pas du tout et ma puérilité n'a pas aidé à prendre cette rupture avec légèreté. J'étais bien jeune et trop amoureuse pour comprendre. Mais quand j'y repense, avec le temps, je me dis que ce n'était finalement pas une mauvaise chose. Mariée à 21 ans, quelle idée !

Mon histoire suivante fut avec un ami d'enfance, joueur de hockey professionnel que j'ai retrouvé lors d'une visite chez mes parents, dans mon Minnesota natal. Puis quelques années plus tard, lors d'un festival, j'ai fait la connaissance d'un confrère acteur. Nous avons commencé à nous fréquenter. C'était une belle relation. Il était d'une tendresse avec moi. Nous avons vécu de très belles années ensemble. Mais notre surmédiatisation a eu raison de notre couple. Lorsqu'une personne imprudente à annoncé notre mariage, la presse s'est acharnée sur nous. La pression était telle que mon fiancé à mis fin à 6 années de relation en m'abandonnant devant l'autel le jour de notre mariage. Je ne me suis jamais sentie aussi humiliée de toute ma vie. Je me souviendrais toujours des unes du lendemain. "La petite fiancée abandonnée de l'Amérique". Il m'a fallu un peu de temps pour m'en remettre...

Lui ?Where stories live. Discover now