Chapitre 9

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Sophie

Je me tenais dans l'entrée. L'entrée de la maison de Fitz. Mes yeux avaient tout de suite plongé dans les siens, comme aimantés par son regard bleu-vert. Puis, je remarquai Keefe, se tenant à ses côtés. Sa vue me relaxa. Ma mâchoire se décrispa. Mes poings se desserrèrent. Je ne savais pas comment il avait fait ça. Je lui adressai un sourire éclatant.

Perdues dans mes pensées, je ne vis pas tout de suite la jeune fille qui était apparue derrière Fitz. Elle était magnifique. Ses longs cheveux ondulés couvraient ses épaules. Ses yeux étaient aussi bleu-vert. Elle ressemblait aux poupées avec lesquelles je jouais plus jeune. Alors qu'elle me jugeait du regard, ses yeux se remplirent de haine. Je reculai immédiatement. J'avais eu mon lot de haine et de moquerie. Tout ça aurait dû se terminer aujourd'hui. Mais face à cette nouvelle arrivante... Je me sentis nauséeuse.

Je pris une profonde inspiration. Mais avant que je ne brode la moindre excuse pour prendre mes jambes à mon cou, Keefe me sauta dessus. Littéralement. Nous nous étalâmes tous les deux par terre. À l'entente du juron que cracha Fitz, j'eus presque envie de pouffer. Keefe souriait. Il se pencha et me souffla dans l'oreille :

Ne te retiens pas. Votre rire est sûrement magnifique, Mlle Foster.

Je levai les yeux au ciel et me relevai. En lui tendant la main pour l'aider, je remarquai l'air soucieux de mon nouvel ami. Une pensée me vint alors à l'esprit. Aurait-il senti mon malaise ? Mon ventre se noua de mille et une façons. Mes yeux s'embuèrent. Merci, avais-je envie de lui dire. Mais, pour une étrange raison, je ravalai le mot.

Troublée, je détournai le regard. Il se posa malencontreusement sur la jeune fille se tenant dans l'escalier. Elle m'accorda un dernier coup d'œil avant de s'éclipser.

Je sentis un souffle chaud contre ma nuque. Keefe. Je lui fis face à nouveau. Il paraissait sidéré.

Ce n'était pas ce à quoi je m'attendais, déclara-t-il.

Avant que je puisse lui demander ce à quoi il s'attendait exactement, une voix retentit.

– Veuillez excuser ma fille. Je lui parlerai plus tard.

La voix venait d'un bel homme dont les yeux bleu-vert n'étaient pas sans rappeler ceux de Fitz. Il passa une main dans ses cheveux châtains foncés. Il semblait clairement embarrassé. C'est alors que Fitz intervint.

– Biana est la seule responsable de ses actions, père. Tu ne dois sûrement pas t'excuser à sa place.

Soudain, je compris. Ma mâchoire se décrocha. La beauté était visiblement un attribut de famille ici. Le rire que Keefe lâcha m'était clairement destiné. Je lui jetai un regard noir. Le père de Fitz s'avança dans ma direction. Il posa une main sur mon épaule. Je me sentis tout de suite à l'aise.

– Je suis Alden Vacker, père de Fitz. Je présume que tu es Sophie. Enchanté de faire ta connaissance. À vrai dire, je suis même ravi que tu viennes ajouter une touche de féminité dans ce groupe de garçons mal lunés, dit-il en pointant mes deux nouveaux amis du doigt.

Cette fois, je ne pus m'empêcher de rire. Surtout lorsque Fitz se mit à protester. Keefe, quant à lui... Il semblait figé. Par quoi ? Je n'en avais pas la moindre idée. Tout ce que je sais, c'est qu'il m'adressa un sourire des plus sincères. Je le lui rendis. Sourire devient automatique. Et agréable.

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– Où allons-nous ? demandai-je, frissonnante. Tandis que nous nous frayions un chemin à travers les branches des arbres, de la boue éclaboussait mon pantalon. Effectivement, nous avions décidé de prendre un bol d'air. Je maudis intérieurement les garçons qui se tenaient à mes côtés et mon endurance pour le moins inexistante.

Keefe haussa un sourcil moqueur.

– Tu ne nous fait pas confiance, Foster ? me taquina-t-il.

Je ne répondis pas.

– À vrai dire, j'aurais bien aimé pouvoir te répondre que nous nous rendions à Foxfire... mais ce coince a refusé, déclara-t-il d'une voix faussement innocente en désignant Fitz.

Je ne veux pas entrer par effraction dans le bâtiment, grommela l'intéressé. Je ne m'amuse pas à collecter les heures de colle et les exclusions, moi.

Keefe posa une main sur son cœur et battit des cils d'une manière faussement dramatique. Pendant l'espace de quelques secondes, j'enviai leur complicité. Je n'avais jamais connu ça. Après tout, je n'avais jamais été à ma place. Ma seule alliée était la solitude... Une migraine me tétanisa.

Keefe sembla le remarquer puisqu'il plissa les sourcils, inquiet.

– Tout va bien, Foster ?

Je ne fis qu'hocher la tête et m'arracher un cil, ce qui ne sembla par rassurer mon ami aux yeux bleu glacier. Je me crispai. Nous continuâmes notre cheminement en silence. Silence qui fut brisé lorsque Fitz claqua des mains.

– Nous sommes arrivés ! s'exclama-t-il.

Je levai les yeux et fut éblouie par la vue. Un cours d'eau limpide se frayait un chemin entre des arbres aussi anciens que l'humanité. Leur feuillage ne semblait pas affecté par la saison, orné de magnifiques couleurs impossibles à décrire. Le soleil semblait caresser le moindre détail. Je ne pus m'empêcher de me dire que j'étais probablement au paradis. C'est alors que je les remarquai. Des yeux bruns comme les miens.

Sortie alors de l'ombre, une jument, à la robe si blanche qu'elle paraissait immaculée. Sans réfléchir, je m'approchai d'elle. Et je retins mon souffle.

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Bonsooooiiiir !

J'espère que vous allez bien. Oh, et j'aimerais vous remercier pour vos commentaires, vos votes, etc. Je crois qu'on ne se rend pas compte d'à quel point se sentir lu peut être agréable.

Encore merci !

Encore merci !

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Blue Eyes - Une Histoire SokeefeWhere stories live. Discover now