ALANA ET LE SORTILÈGE DES DIEUX VOLUME 2

CHAPITRE 10 LE LIEN D'ATTACHEMENT (1ʳᵉ partie)

Je me réveille seule et fonce me doucher avant de soupirer devant ma nouvelle tenue, une tunique de Freya ! Je me précipite à la salle du trône et ils se trouvent déjà tous là comme il fallait s'en douter à observer la carte, qui franchement, à moins de se révéler magique, ne nous fournira pas de solution miracle ! Je les salue quand la déesse se tourne vers moi et me déclare :

— Il est temps pour toi de regagner le Valhalla afin de récupérer ton armure et tes stylets, alors je t'ai apporté ceci !

J'en suis heureuse jusqu'à ce qu'elle brandisse tel un trophée la cape de faucon !

— Je ne crois pas avoir l'aptitude de...

— Il te faudra bien l'apprendre, me coupe-t-elle, allez, file ! Et je ne veux rien entendre !

— Aldaron pourrait...

— Il n'a pas l'autorisation de s'y rendre, m'objecte-t-elle de nouveau, uniquement les Valkyries.

— Mais je suis l'une des leurs et je détiens le pouvoir de l'inviter.

— Non, pas de mais ! me réplique-t-elle d'un geste de la main.

J'adresse un regard suppliant à Aldaron, il hausse toutefois les épaules et secoue la tête, magnifique ! J'attrape le manteau à contrecœur, puis me dirige vers le jardin et le toise furieuse lorsqu'il me rejoint.

— Je te remercie de ton soutien !

Il me lâche après m'avoir observée un moment :

— Il y a des impératifs qu'il t'est nécessaire de résoudre par toi-même et tu es en mesure d'y arriver. N'oublie pas ton don qui te permet de parler aux animaux, ils t'aideront.

J'inspire profondément en acquiesçant et revêts les plumes. Je me transforme aussitôt en rapace, pousse sur mes pattes et bats des ailes pour m'élever progressivement. 

Cet irrésistible goût de liberté m'envahit à nouveau et cette sensation m'apparaît extraordinaire ! Cette légèreté m'enivre et je dépasse avec mon engouement le lieu de ma destination. 

Je me retrouve à la plage où Aldaron m'a emmenée lors du contrôle de ma magie et me tiens en vol stationnaire en regardant autour de moi. 

Je l'admets, sous cette forme, il me semble ne pas avoir à envier à Anna sa capacité de voir à plusieurs kilomètres à la ronde. 

Deux tourterelles jouent à cet instant dans les airs et je ne l'avais pas prévu, l'esprit du faucon a toutefois la volonté de chasser ! 

Il me faut accomplir un effort colossal afin de ne pas céder à la tentation, de plus, je n'ai rien avalé depuis hier et ça ne me facilite pas la tâche ! 

Je réussis à m'en détourner non sans mal et pique une pointe me sentant encore grisée par la vitesse ! Je survole à présent le terrain de mes nombreux entraînements auprès de mes sœurs d'armes et recherche désespérément un oiseau pour lui demander de l'aide à atterrir. 

Je suis hélas un rapace et à part représenter une menace à leurs yeux, aucun d'entre eux ne désire ne serait-ce que croiser ma route ! 

Je repère un petit moineau et lui annonce ne pas vouloir l'attaquer, seulement apprendre à me poser en évitant de m'écraser comme une vulgaire crêpe au sol, mais il me répond :

« Le loup avant de dévorer la brebis lui avait également garanti un pacte de paix ! »

Et voilà ! Comment vais-je regagner la terre ferme maintenant ? Il me reste un aigle qui plane au-dessus, mais quelque chose en moi me crie de fuir. Je descends légèrement afin de ne pas attirer son attention lorsqu'une voix grave me tire de mes réflexions :