Chapitre 17 LE CALME AVANT LA TEMPÊTE (1ʳᵉ partie)

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Mes paupières s'ouvrent en me découvrant lovée entre les bras d'Aldaron, je ne me réveille pas seule pour une fois et me surprends à l'apprécier. J'aperçois de nouveau le lac et me rappelle où nous nous situons. 

Je n'ai pas fait de cauchemar cette nuit et ça m'étonne, après mes durs moments vécus auprès de la mère des monstres ayant enlevé mes parents, il m'aurait semblé qu'elle viendrait me hanter durant mon sommeil. 

Je me souviens lorsque nous nous trouvions à Nidavellir m'être posé la question si ce n'était pas la présence d'Aldaron qui me rassurait. 

Il remue légèrement, puis se lève en me tendant la main. Je lui confie la mienne et il m'aide à me relever avant de se revêtir.

— Ne bouge pas ! me lance-t-il. Je reviens le temps de te rhabiller.

Il file comme le vent en direction des fourrés et je ne peux m'empêcher de vociférer :

— Et où veux-tu que je parte ? !

Mais il s'est déjà éloigné, qu'est-ce qu'il m'agace franchement ! Je ne suis pas en mesure de quitter les lieux sans lui et il le sait pertinemment ! 

Je peste encore et soupire, bon, finalement autant en profiter pour me baigner, l'avantage d'être déshabillée me permet de plonger directement à l'intérieur des eaux claires. 

J'explore les fonds marins qui se révèlent magnifiques, tous ces poissons et algues de différentes couleurs m'apparaissent époustouflants ! 

J'en suis quelques-uns, puis remonte à la surface en manquant d'air et me frotte les yeux afin d'évaluer à quelle distance se trouve la rive.

Je me paralyse brusquement en découvrant sur la berge Âreryn, ses enfants et Aldaron accompagnés d'une demi-douzaine de Sylvains ! 

Je prends une profonde inspiration et me retrouver dans cette situation gênante me donne une soudaine envie de tuer celui à son origine ! 

Le pire de tout, il semble considérer la scène hilarante et ça accroît ma fureur ! Je m'en rends compte en observant Tawar et Selleryne, il n'est pas le seul à essayer de se contenir.

— Reine Alana, commence le monarque d'un ton presque ironique, je suis ravi de vous revoir en forme malgré les durs moments que vous venez de traverser. Je suis d'ailleurs enchanté de constater que vous jouissiez de notre lac.

Je deviens rouge-écarlate et le jure, à la minute où il m'en sera possible une certaine personne aura affaire à moi ! Seulement à l'heure actuelle un autre problème me préoccupe, je suis coincée complètement nue au milieu des eaux !

— Roi Âreryn, je suis également heureuse de vous revoir et je serai bien venue vous saluer, malheureusement la condition dans laquelle je me retrouve ne me le permet pas.

Il esquisse un léger sourire ce qui m'amène à songer qu'il juge, lui aussi, la circonstance amusante !

— En effet, nous allons nous retourner, vous pourrez ainsi nous rejoindre.

Ils s'exécutent tous en un éclair sauf Aldaron que je fusille du regard et il doit maintenant amèrement le regretter ! 

Je nage jusqu'à avoir pied et récupère mes habits qui se situent, pour ne rien arranger, non loin du souverain. Je revêts ma tenue le plus rapidement possible et lâche :

— Je vous remercie.

Le monarque pivote et me présente son bras, je comprends alors son souhait de faire quelques pas.

— Je suis navrée...

— Ne vous inquiétez pas pour si peu, me coupe-t-il.

Il s'arrête en me fixant et poursuit :

— Alana, je suis profondément attristé de ce que tu as subi au Jotunheim.

C'est fou comme les mondanités disparaissent lorsque nous ne nous retrouvons que tous les deux ! Je remarque cependant sa mine sérieuse quand il continue :

— Cela m'a bouleversé, j'ai laissé échapper par mégarde une étincelle de ton don et j'ai brisé mon serment. J'espère que notre roi ne m'en tiendra pas rigueur.

Il semble réellement anxieux, je le saisis soudain cette bribe de magie n'est pas passée au travers de l'Halskamagie autour de mon cou, non, il ne l'a simplement pas bloqué puisqu'elle m'a été transmise après ! C'est dans ce cas grâce à lui si je m'en suis sortie, mais comment l'a-t-il su ? Ma seule explication : Ygdrasil !

— Je vous en suis au contraire très reconnaissante et notre souverain aussi. Tout ceci m'intrigue pourtant, de quelle façon en avez-vous été informé ?

— Tu ne l'ignores pas, me confie-t-il en affichant un maigre sourire, nous, les Sylvains, entretenons une connexion assez... particulière auprès de la faune et la flore, nous avons donc une relation étroite à l'égard de l'Arbre-monde et lorsque j'ai fait de toi l'une des nôtres ton lien avec lui s'est renforcé.

Je reçois une décharge électrique ! Je me demande parfois si ma vie ne représente pas tout simplement un échiquier grandeur nature qui se trouve au milieu du panthéon des dieux où la figurine à mon effigie est déplacée à la guise d'Odin, Freya, Âreryn ou Ygdrasil. 

Est-ce qu'au cours de mon existence une seule de mes décisions ne m'a-t-elle pas été soufflée par l'un ou l'autre ? Je me sens impuissante à cet instant et surtout complètement frustrée ! Il me coupe dans mes réflexions quand il ajoute :

— Aldaron m'a également requis de te restituer ton don sylvain, ce que bien entendu, j'ai exécuté sur-le-champ.

— Je vous en remercie, Roi Âreryn.

— Bien, nous allons vous abandonner, m'annonce-t-il en baissant la tête. La déesse Freya m'a cependant envoyé un message dans lequel elle réclame votre présence dès que possible.

J'acquiesce et voilà mes propos me semblent fondés, non ? Comment a-t-elle appris où je me trouve et prévu ma rencontre avec le souverain ? Elle m'a foutu un putain de bracelet électronique ou quoi ? ! 

Les Sylvains repartent bientôt à la suite de leur monarque, sauf Tawar et Selleryne qui me saluent, puis se retirent à leur tour. 

Aldaron me rejoint à la vitesse de l'éclair et je mets l'un de mes poings sur la hanche avant d'agiter mon index sous son nez afin de lui montrer mon mécontentement.

— Je suis furieuse ! Je te remercie de m'avoir ridiculisée ! Tu n'aurais pas pu quand t'as filé m'informer de ton intention de passer voir le Roi Âreryn pour me rendre ma magie ? Au lieu de me dire de ne pas bouger puisque tu le sais pertinemment, il m'est impossible de quitter seule le lac !

— Je t'ai avisé partir le temps de te rhabiller, et puis n'est-ce pas toi qui affirmes souvent que le ridicule ne tue pas ? me rétorque-t-il en hissant un sourcil.

Non, mais je rêve où il se sert de mes pensées contre moi ? Je lui lance un regard noir et ajoute :

— Ouais, eh bah, apprends que de là d'où je viens on dit aussi que la vengeance est un plat qui se mange froid, alors tu ne perds rien pour attendre ! Bon, continué-je en inspirant profondément, apparemment la déesse Freya souhaite notre retour à Sessrymnir.

Il approuve, m'attrape par la taille et prend son envol en direction de Folkvang.

Qu'avez-vous pensé de la situation ? Et de l'échange entre le roi Âreryn et Alana ? 🤔

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ALANA ET LE SORTILÈGE DES DIEUX VOLUME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant