Mehdi, Vol. 1 (Partie longue et intense, prépare-toi !)

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Ça va bien se passer entre elle et ses parents, j'en suis certain. Assia est une bavonne. Certes, très discrète et réservée de temps à autre et surtout dans les moments où il faut pas, mais c'est dans sa nature, faut l'accepter telle qu'elle est même si je m'attendais pas à ce qu'elle ait autant fauter vis-à- vis de ses vieux.

Fin bref, c'est son dos, j'ai mes problèmes aussi. 23H07, ça va, tout va bien. La nuit est douce.

La station de service n'est pas loin mais j'espère malgré tout ne pas croiser les favos qui tournent en général à ses heures alors qu'il y a rien à gratter pour eux, comme pour nous. Si il y a bien un truc qui m'amusent chez eux, ce sont leurs horaires de patrouilles. Ils passent toujours quand n'y a plus un chat dehors et que tout le monde est chez soi.

Ouais bon, d'accord, il y a nous, les « quelques-uns » mais on fait pas grand chose mise à part zoner. Pendant le confinement c'était un film, ils étaient pas du tout à l'affût alors que beaucoup des gens étaient dehors ! En tout cas à Goé', le confinement n'a pas trop existé.

On cramait déjà dans nos tours de base, on n'allait pas suffoquer davantage pour un vulgaire virus.
De toute façon, je pense que la situation était comme ça dans plusieurs autres quartiers. Et puis, bien qu'un monde fou était dehors, jeunes comme vieux, femmes comme hommes, les bleus chosissaient malgré tout bien leur cible pour les contrôles. Et ce tellement bien que c'est mon père le souffrant qui avait été contrôlé malhonêtement un jour alors qu'il avait attestation, carte d'identité et tous ses papiers sur lui prouvant bien qu'il n'était pas dehors pour rien.

Je m'en veux toujours autant même si car ce jour-là c'est moi qui devais médicaments à la pharmacie à sa m'étant couché tard la veille – le m'avait totalement décalé -, il avait vu s'était décidé à me laisser tranquile..

Il marcha alors jusqu'à la pharmacie
quand soudainement une patrouile l'arrêta. Toujours le même film dont ils ont l'habitude de faire avec leur « Bonjour » suivi « Carte d'identité ». Donc mon père s'exécuta et donna les trois avec l'attestation. Ils commencèrent à lui dire que l'attestation était fausse, que la date l'était aussi et que le motif aussi l'histoire date prendre les place. Mais con finement ma fatigue et du Terminus l'était de même.

Ils le mirent dans un coin et commencèrent à l'insulter de « sale clochard », « de mendiant » jusqu'à le pousser. C'est quand plusieurs anciens du quartier se mirent à filmer l'intervention qu'ils se stoppèrent, remontèrent dans leur kangoo et partirent. Mon père revint dans un calme déconcertant et ce fut uniquement le lendemain que j'eus vent de cette histoire. J'avais les nerfs, je voulais en découdre avec le moindre policier présent qui revenait patrouiller les jours suivaient. Je cherchais la moindre opportunité pour les insulter, les provoquer et les mépriser. C'était une sale période, une sale histoire.

J'ai rien contre la police en générale, ils font leur taffe. Mais comment est-ce qu'ils veulent qu'on leur fasse confiance quand ils s'emprennent à des vieux comme ça ? Puis « les bons flics » dans tout ça, vu qu'on entend toujours parler d'eux dans ce genre d'histoire afin d'adoucir les actes odieux, qu'est-ce qu'ils attendent pour dénoncer leurs collègues quand ils voient que ces derniers foutent la merde ? Et l'Etat aussi, pourquoi est-ce qu'il assume pas que les violences que subissent les citoyens sont de sa faute? Qu'ils ne prennent pas mal les murs vivement tagués « Nique les porcs ! » maintenant. Fin bref, c'est du passé tout ça.

ghettoyouth - graine dans la villeWhere stories live. Discover now