Sokolova

Chapitre 16

J'ouvris petit à petit les paupières, mes yeux me brulaient et mon corps me semblait si lourd. La colère ne tarda pas à survenir, ce bâtard de russe m'avait fait avaler des putain de somnifères. 

Je ne comprenais pas comment j'avais pu tomber aussi facilement dans le panneau, pourtant j'avais senti leur effets quelques minutes après les avoir ingurgité. J'avais une forte envie de frapper Aleksey. 

Je fis preuve d'un effort surhumain pour me relever, je haïssais prendre des somnifères, mon psychiatre m'en avait prescris pour mes cauchemars à répétition, mais j'avais bien vite compris que les petites gouttes que j'avalais pour mon sommeil, me faisaient plus de mal que de bien. 

J'étais totalement habillée, ce qui ne me rassurait qu'à moitié, quand j'analysais la pièce dans laquelle je me trouvais, mon cœur manqua un battement. 

Je n'avais pas la moindre idée d'où j'étais, la pièce était totalement blanche, du sol au plafond, j'avais la cruelle impression de me retrouver quelques années auparavant dans ma chambre d'hôpital après ma tentative de suicide.

La personne qui m'avait sauvé de ma mort imminente ne s'était jamais manifestée, je ne savais pas qui était mon sauveur ou ma sauveuse. Je me souvenais pourtant très bien de cette soirée, elle restait imprégnée dans mon esprit et n'était pas prête de partir. 

Shiara avait quitté l'établissement le lendemain, je n'avais plus jamais eu de ces nouvelles, mais je savais qu'elle était toujours là. On m'avait définit comme étant parano mais je savais que tôt ou tard elle reviendrait pour terminer ce qu'elle avait commencé.

La panique qui m'avait envahie était toujours présente, je n'étais pas chez Narciso et j'étais encore moins dans ma chambre d'hôtel. Je me relevai péniblement, ma tête tournait et mon corps était parcouru de nombreux spasmes. 

Une boule se forma dans ma gorge, j'avais envie de vomir, j'essayais tant bien que mal de calmer ma respiration, cette situation ne devait pas virer en crise d'angoisse, mon rythme cardiaque ralenti petit à petit. 

Je décidai de sortir de la chambre, je devais m'enfuir. Je marchais jusqu'au bout du couloir, et descendis les escaliers. De grandes baies vitrées recouvraient pratiquement tous les murs du salon. Je vis la porte d'entrée quelques mètres plus loin, je me précipitais vers celle-ci, j'abaissais la poignée mais la porte était verrouillée. 

Je donnai un coup de pied dans le bois massif de la porte, je regrettai immédiatement mon acte, je grognais de frustration, je continuai de faire le tour de la maison, il fallait que je trouve une sortie. 

L'hôte de la maison ne se manifestait toujours pas, j'arrivais à présent dans la cuisine, elle aussi était blanche, comme absolument chaque endroits de cette maison, ce qui ne me rassurait pas du tout. Quel genre de psychopathe avait bien pu me kidnapper ?

Je me rendais compte que depuis que je connaissais Aleksey, je m'étais faite kidnapper un nombre incalculable de fois, cette réflexion me fis grimacer. 

Je m'empressais de fouiller les tiroirs de la cuisine, j'espérais trouver quelque chose qui m'aiderait à m'échapper de cette baraque. 

Ma main tira sur une énième poignée, le tiroir s'ouvrit et laissa apparaitre plusieurs couteaux, j'en saisis un, je ne voulais pas être désarmée face à celui qui me retenait prisonnière. 

J'entendis soudain des pas résonner sur le sol, quelqu'un approchait, je reconnu immédiatement son odeur. Une autre odeur complétement différente me parvins, il sentait le sang, je me retournais vers lui et pointais mon couteau dans sa direction. 

- Toujours aussi fougueuse à ce que je vois. 

- Ferme-là Aleksey. Répondis-je hors de moi.