Chapitre 17

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- Bordel mais qu'est-ce que j'ai fais. Jura le russe en se séparant de moi.

Aleksey se passa la main sur son visage avant de me tourner le dos et de s'en aller sans aucun mot, je restais figée, Aleksey venait de m'embrasser et il était parti. 

Comme tout le monde avant lui, il m'avait abandonné au moment ou j'avais besoin de lui, les larmes menaçaient de couler mais je refusais de les laisser aller contre mes joues. Je ne voulais pas souffrir une fois de plus. Le déni s'empara de moi et je fis comme si ce moment n'était jamais arrivé. 

Comme si ses lèvres n'avaient jamais goûtées les miennes. J'étais au milieu d'une piste de décollage, je m'empressais de sortir d'ici. Je ne retournerai pas chez Aleksey, je ne voulais plus le voir, plus jamais. 

Je sortis mon téléphone et commandais un taxi. Je ne réalisais toujours pas qu'il s'était lâchement enfuit après m'avoir faite espérer. J'avais espéré qu'il s'intéresse à moi, que je représente quelque chose à ses yeux. 

Une fois de plus je m'étais trompée, je ne représentais rien pour lui, je n'étais qu'une fille de plus qu'il embrassait quand l'envie lui prenait. J'entrepris de ressortir mon téléphone, je me dirigeai sur le contact de Narciso et je lui envoyai seulement trois mots. 

" Tu t'es trompé" 

C'était le cas, Narciso s'était trompé, Aleksey ne tenait pas à moi, il avait préféré fuir plutôt que de me donner des explications. Après tout le russe ne me devait rien, j'avais volé son argent, et je devais tout simplement le rembourser. 

Je m'étais attaché à Maxim et lui mais je n'aurai pas du, car toute bonne chose n'est jamais éternelle. Mes pensées s'entrechoquaient et je n'arrivai plus à voir clair. 

Je sortis de l'aéroport, le taxi m'attendait à l'extérieur, je lui donnai l'adresse de la fac. Le paysage défilait à travers la fenêtre, je regardais les gens travailler, les voitures sur l'autoroute. Les personnes se pressaient dans l'avenue commerçante. 

Je voyais les gens poursuivre une existence totalement banale tandis que dans la mienne régnait le chaos et la désolation. Alessandro avait raison, moi qui ne voulais pas baigner dans ce monde, j'y avais plongé depuis bien longtemps. 

Aleksey avait voulu me sauver au début en me demandant de rendre cet argent mais je m'étais faite couler et j'avais entrainé le mafieux avec moi. Nos destins étaient maintenant entremêlés et si je tombais il tomberait avec moi. 

Je ne sus pas quand mes paupières s'étaient fermées, mais mon chauffeur vint me secouer en me disant que j'étais arrivée à destination. Je m'attendais à voir mon ancienne fac où je n'étais qu'un fantôme parmi tant d'autre, où je ne représentais rien pour personne. Je m'attendais à prendre mon habituel bus ou mon vélo pour rentrer dans mon petit appartement miteux, mais non à la place se tenait l'université de Lomonossov. 

J'étudiais les langues étrangères et la Littérature, j'avais toujours aimé lire et écrire pourtant je ne savais pas pourquoi j'avais choisi ces spécialités, elles ne correspondaient pas à ce que j'aimais ni à me construire un avenir dans le domaine de l'écriture. 

Je me dirigeai vers le campus, je me souvenais encore parfaitement le numéro de ma chambre et heureusement pour moi Anna ne fermait jamais la porte. Je pénétrai dans la petite pièce, nos deux lits n'avaient pas changés de place, Anna avait collé plusieurs de nos photos à côté de son lit. 

Ça faisait tellement longtemps que je n'étais pas venue, j'avais l'impression que tout et rien à la fois avait changé. Je ne me reconnaissais plus, j'avais tué un homme et j'avais participé de mon plein gré à un meurtre. 

SokolovaWhere stories live. Discover now