29 - Infiltration nocturne (2/4)

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Après quelques pas, Alessia réussi à discerner la silhouette d'un homme de dos, armé d'une masse et revêtu d'une cotte de mailles. Il était occupé à surveiller un grand chariot remplie de caisses et de coffres ainsi qu'une dizaine de personnes enchaînés à ce dernier et les uns aux autres par grappes de trois. Il ne s'agissait pas de Foudres de guerre, alors qui les séides des Castellans avaient pu mettre aux fers sous le nez et la barbe des Imperatiis ? Le groupe semblait en proie à une certaine agitation malgré l'heure tardive.

— Ne vous sentez pas pousser des ailes parce que je suis seul, bande de traître, vociféra le mercenarii d'une voix grasse en empoignant sa masse d'armes en acier. Eluel et Taric ne vont pas tarder à revenir. Le premier qui bouge, je lui fracasse le portrait !

Sans le moindre bruit, la lamenoire se glissa derrière lui et le poignarda sans hésitation. Le mercenarii s'écroula, la main d'Alessia sur sa bouche afin de l'empêcher d'alerter ses compagnons. Une vie de plus offert au grand abîme. Elle balaya du regard l'assemblée de prisonniers et compris de suite. Elle retira son capuchon.

— Est-ce que Tricia Carentis est parmi vous ? énonça-t-elle d'une voix claire.

La décurion émergea tout à coup de la masse de prisonniers, ses cheveux relâchés sales et délestée de son armure de légionnaire comme l'intégralité de ses camarades. Elle arborait la mine des mauvais jours, ses yeux pochés et son visage en partie tuméfié.

— Dame Cœurfroid, c'est bien vous par l'Empereur ? Ainsi tout espoir n'est pas encore perdu !

— Du calme, Décurion Carentis, fit la lamenoire d'une voix rassurante. Pourquoi vous et vos compagnons ont-ils été fait prisonnier par les hommes des Castellans ? Où se trouve le Præfector Lex ?

La légionnaire se reprit d'un hochement de tête et redressa son dos courbé. Elle énonça d'une voix claire digne d'un rapport d'equites.

— Il y a plusieurs jours, juste avant le début du siège. Notre escouade se préparait pour les pourparlers. Nous avons quitté le castrum sous la direction du Præfector Lex. Alors que nous nous apprêtions à emprunter le défilé, les Castellans nous ont tombés dessus en compagnie du magistère Anastérion. Ils étaient préparés et savaient exactement où nous attendre. Je soupçonne que l'un des membres de notre escouade nous a trahi. Nous sommes les seuls à avoir survécu à l'échauffourée...

— Je dois donc en déduire que Taren Lex n'est donc plus de ce monde ?

— Non, même si ce maudit sénateur ne manque pas d'audace, rétorqua Tricia, il n'oserait pas assassiner un officier supérieur de la Legio Imperatorii. Le Præfector Lex a été fait prisonnier comme nous, mais Varius de Castell a dû estimer qu'il était trop risqué de le retenir aussi près du castrum.

Ainsi Alessia et Vaiyn avaient eu raison de ne pas se précipiter dans le camp Imperati pour se jeter dans la gueule des Castellans et des officiers de Legio à leurs bottes. Elle transféra l'information au siphonneur d'une flexion de son Don. Comment devait-elle agir maintenant ? Elle balaya du regard les légionnaires enchaînés. La lamenoire pouvait rejoindre Vaiyn et attendre qu'une opportunité se présente, que la majeure partie du camp s'endort et capturer l'un d'entre eux pour extorquer la position de Taren Lex de son esprit. Cependant les mercenare risquaient de débouler d'un moment à un autre et Alessia avait un cadavre sur les bras.

Libère-les. Je vais faire diversion, on arrivera bien à en capturer un dans le tas, lui communiqua par télépathie le siphonneur après un bref contact. La lamenoire fouilla le mercenarii mort mais ne trouva aucun trace de la moindre clé. Prise par le temps, Alessia incanta le Don et ordonna aux légionnaires de présenter leurs mains afin qu'elle puisse briser leurs fers. En une poignée de minutes, Tricia Carentis et les hommes de Taren Lex étaient à nouveau libre.

La Larme SanguineWhere stories live. Discover now