Chapitre 28 {Aby} It's over

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« We've run out of words we've run out of time. We've run out of reasons, really why we together ? We both know it's over baby bottom line. »

Jesse McCartney – It's over

P.O.V Abigail's


Il ne bouge plus. Je le secoue, je l'appelle sans m'arrêter alors que les larmes dévalent sur mon visage sans vanne d'arrêt. Non il ne peut pas être mort. Il n'a pas le droit. Comment ai-je pu me laisser aveugler par la vengeance de la sorte  ? Ce n'est pas moi. Je ne suis pas capable de jouer le rôle qu'on attend de moi car je ne sais pas être insensible. Je voulais qu'il paie pour tout le mal qu'il a fait mais maintenant que j'ai sous les yeux, le résultat de cette vengeance avec le corps en lambeaux de mon mari que je peine à reconnaître, j'ai juste envie qu'on me donne le pouvoir de faire marche arrière pour me permettre de prendre la bonne décision quand j'ai choisi de me venger. Andrea n'est pas une bonne personne mais le suis-je plus que lui quand je permets une telle chose  ?

Je hurle de douleur et de tristesse, comprenant que je ne suis pas prête à le perdre et que je préfère encore travailler sur nos erreurs pour lui pardonner, plutôt que de voir sa vie lui être arraché, même s'il l'a fait tant de fois. Je glisse ma main tremblante dans ma poche pour attraper mon téléphone qui tombe sur le sol vu mon état de panique, je la ramasse, l'écran est brisé mais il fonctionne encore. Il est temps que je prenne enfin les bonnes décisions, qu'importe les répercussions que ça aura. Peut-être ne reverrais-je jamais ma fille car le même sort m'attend mais je ne pourrais jamais me pardonner s'il venait à mourir ici, maintenant, à cause de moi car j'ai la sensation qu'on m'arrache sans anesthésie, le cœur et qu'on le serre si fort qu'il se réduit en cendres à mes pieds.

C'est en manquant de la perdre qu'on réalise à quel point on aime une personne.

Ça sonne, une fois, deux avant de décrocher mais j'interromps la voix dans le combiné.

— Ne pose pas de questions. Viens avec vos hommes à l'adresse que je t'envoie en coordonnées GPS et fais venir une ambulance, VITE  !!!

Ma voix tremble tellement qu'elle en devient impossible à maîtriser, j'espère qu'il aura compris mes mots avant que je ne raccroche pour taper de mes doigts pas franchement en meilleur état, sur mon téléphone pour lui communiquer nos coordonnées GPS. Après ça, je m'assois sur le sol en tirant son corps contre le mien pour le tenir dans mes bras en sachant que je suis illégitime de lui apporter ce soutien alors que tout est de ma faute, absolument tout. La souffrance de ce père. La mort de Jao. L'état d'Andrea. Si j'étais morte comme le destin l'a décidé, le jour de notre mariage, les choses n'auraient pas dégénéré à ce point aujourd'hui. Je ne voulais plus que personne meure mais si tout ceci me prouve bien une chose, c'est qu'on ne peut pas toujours décider de la tournure d'une situation. Je pleure à chaudes larmes en espérant de toutes mes forces qu'ils arrivent à temps. Son sang recouvre vite mes mains, mon visage et mes vêtements mais ça m'est égal.

Des coups de feu se font entendre. Je ferme les yeux en acceptant difficilement ma responsabilité là-dedans qui m'accable.

— Ici Giovanni  ! Ici  ! hurlé-je dans une respiration qui me laisse sans voix après.

L'instant suivant, la porte cède sous son pied, arme en main il fait signe aux hommes en blouse blanche de venir s'occuper d'Andrea mais je suis incapable de me détacher de son corps car j'ai la sensation que si je le laisse partir, ça sera de manière définitive.

— Aby  ? Aby on est là, tout est sous contrôle, vous n'avez plus rien à craindre mais il faut que tu le lâches pour que les médecins s'occupent de lui.

Seconde ChanceWhere stories live. Discover now