Captive

Chapitre 12

Alors qu'elle enfilait ses bottes Abby gardait une oreille tendue sur les bruits qui provenaient des couloirs du manoir. Avec empressement elle saisit son manteau et quitta la chambre en vitesse. Avant d'atteindre la fin de l'escalier Abby aperçut la silhouette massive de l'homme qui passait l'encadrement de la porte d'entrée.

Elle se dépêcha pour le rattraper et ouvrit la porte qu'il venait de refermer sur elle.

- Monsieur Azarov attendez !

Il se retourna vivement pour darder un étrange regard sur elle. Abby descendit l'escalier rapidement et marcha jusqu'à lui en ignorant les battements de son cœur.

- Que se passe-t-il Abby ?

- Vous allez en ville ?

- Oui en effet je dois me rendre en ville.

- Est-ce que vous pouvez m'y emmener ? Je dois passer chez-moi pour prendre des affaires.

Il ne répondit pas, et laissa un grand silence s'installer dans l'allée figée dans un paysage brumeux.

- Je risque d'être long, la prévint-il d'une voix posée. Vous êtes certaine de ne pas vouloir y aller avec votre voiture pour renter plus tôt ?

- J'aurai bien voulu mais ma voiture a eu beaucoup de mal à m'amener jusqu'à votre manoir et je crains qu'elle ne puisse pas supporter un tel trajet une deuxième fois. Je préfère la préserver quand je devrais définitivement partir d'ici.

- Alors montez, je vais vous emmener.

- Merci, dit-elle en esquissant un mince sourire.

Il lui ouvrit la portière puis la referma délicatement ce qui la surprit car son expression fermée lui donnait l'impression qu'elle n'était pas la bienvenue.

Abby préféra ignorer ces interrogations répétées pour se concentrer sur l'essentiel.

- Un ami a vous est passé hier, commença-t-elle alors qu'il sortait de l'allée. Un certain Massimo. J'ai oublié de vous le dire hier soir pendant le dîner.

- Et qu'est-ce qu'il voulait ? S'enquit-il l'air agacé.

- Que je vous donne ceci.

Abby sortit de son sac une enveloppe marron et la lui tendit. Il s'en saisit en effleurant ses doigts au passage et elle ne put réprimer la vague de frissons qui se mit à courir dans ses doigts.

- Merci Abby.

Elle voulut reporter son attention sur la route, mais elle n'arrivait pas à détacher ses yeux de son profil autoritaire.

Il le remarqua et tourna la tête vers elle l'obligeant à baisser la tête précipitamment.

- Tout va bien ?

- Ou...oui...j'étais en train de réfléchir.

Son odeur virile enveloppait l'habitacle avec une telle intensité qu'elle descendit la fenêtre pour avait de l'air.

Le trajet se fit en silence et encore une fois Abby se demandait ce qu'elle avait bien pu faire pour recevoir un tel silence voire de la méprise.

- Je devrais en avoir pour une bonne heure, déclara-t-il lorsqu'ils arrivèrent en ville. Ça ira pour vous ?

- Oui, affirma-t-elle avec un sourire.

Silas ne la quitta pas des yeux jusqu'à ce qu'elle contourne l'angle de la rue et disparaisse de son champ de vision. Conscient qu'elle sentait que quelque chose n'allait pas, Silas fonça en direction de la maison de santé pour rejoindre Margaret Stones qui l'attendait. Cette situation ne pouvait plus durer et il devait avoir ses réponses maintenant !