Captive

Chapitre 21

Elle ne savait pas si elle avait fait le bon choix mais gardait en mémoire la principale raison qui l'avait poussé à accepter l'impensable.

Avec une démarche hésitante et assez pénible elle s'avança en direction de la fenêtre et tira le rideau. Elle posa ses mains sur ce bloc qui ressemblait à une épaisse couche de glace puis ferma les yeux. Silas Balthazar Azarov autrefois connu sous le de nom de Derek William Spencer était doté d'une intelligence inquiétante. C'était comme s'il avait toujours une longueur d'avance sur le temps qui pourtant semblait passer lentement. Une part d'elle était terrifiée mais une autre réclamait sans cesse ce que personne ne lui avait donné et ce que cet homme lui avait offert.

La sécurité.

Le monde extérieur était terrifiant et incertain, Abby le savait, mais cette fois-ci cela apparaissait comme un sentier ensanglanté.

Elle ouvrit les yeux et se recula de la fenêtre tout en envisageant la possibilité de quitter la chambre sans craindre d'avoir des ennuis. Si le monde était incertain, l'homme également.

Prudemment, Abby tourna la poignée de porte pour se glisser à l'extérieur. Pour commencer elle tendit l'oreille pour détecter le moindre bruit. Le silence l'accueillit d'abord puis ensuite à mesure qu'elle avançait un bruit assez difficile à déterminer monta crescendo. Bien que la peur demeurait sans cesse logé dans le creux de son ventre Abby marcha en direction de ce bruit et atteignit une porte entrouverte.

Elle leva sa main et la poussa légèrement en espérant que celle-ci ne la trahisse pas.

Les battements de son cœur se mirent à tambouriner dans sa poitrine alors qu'elle vit sa silhouette massive passer devant la porte.

Elle déglutit, les mains moites.

Torse nu, l'homme portait un pantalon noir décontracté et retirait de ses mains des bandages noirs laissant supposer qu'il sortait d'une intense séance sportive.

Abby déglutit péniblement tandis que son regard ne pouvait s'empêcher de détailler sa physionomie intimidante.

Il n'avait pas besoin de porter une arme pour montrer qu'il était dangereux, car c'est son corps bardé de muscles qui exposait cette forte puissance dominante. Ses biceps suintaient d'une sueur très suave et qui mettaient en évidence ces innombrables veines bleues qui sillonnaient ses avant-bras. Il pivota légèrement sur la gauche lui exposant son torse viril et frappé d'abdominaux dangereusement recouvert d'une toison virile. Sa peau hâlé contrastait avec la froideur de l'hiver tandis son visage était muré dans un masque de fer impénétrable.

Abby exhala un soupir tremblant et silencieux en regardant sa silhouette s'effacer pour mieux disparaître. C'est à ce moment-là qu'elle réalisa qu'elle respirait très vite et qu'une émotion assez étrange couvrait son visage d'un feu qu'elle cherchait à faire disparaître.

Hélas, la porte s'ouvrit brusquement et elle sursauta en faisant un pas en arrière. Un mélange de peur et d'incertitude couvrit son regard tandis que le sien laissait supposer qu'il savait depuis le début qu'elle l'observait. L'embarras s'empara d'elle et le mieux à faire c'était de baisser les yeux. Fallait-il déjà pouvoir le faire, songea-t-elle en laissant son regard errer sur son corps pourvu de muscles.

- Est-ce que je peux t'aider ? Demanda-t-il avec sa voix grave et intimidante.

Elle secoua imperceptiblement de la tête en attendant de trouver la bonne réponse.

- Non...je...marche...

Il avisa sa jambe puis remonta lentement son regard dans le sien.

- Tu as mal ?