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Les jambes flageolantes, je me rends me présenter au secrétariat.

Bam. Bam. Bam.

Mon cœur frappe violemment contre ma cage thoracique. Il bat si fort que le bruit de ses battements prédomine dans mes oreilles. C'est à peine si j'entends les indications de la secrétaire.

Lorsqu'elle m'invite à poursuivre mon chemin, j'acquiesce, sans vraiment connaître ce que je viens d'approuver.

J'avance le long d'un immense couloir, dont la fin me paraît presque inatteignable. L'angoisse agrippée à mes chevilles rend mes pas plus lourds et ralentit ma cadence.

Je passe devant quelques bureaux dont la porte est ouverte en grand. Le personnel me lance des regards intrigués du haut de leur ordinateur. Je tente de les ignorer, de marcher plus vite pour les semer,  en vain. Leur présence persiste et cogne dans ma tête de plus en plus fort. Je m'accroche à ma respiration pour me maintenir à la réalité.

Inspiration.

Expiration.

Inspiration.

Ce rendez-vous va tout arranger.

Le doyen se rangera de mon côté et celui de Liam pour nous protéger.

Pourquoi se fierait-il à de simples rumeurs par une bande d'étudiants ?

Je n'ai qu'à nier.

Oui, c'est ça nier.

C'est la seule option qui s'offre à moi.

Monsieur Moreau et moi n'avons jamais franchi la moindre limite.

Inspiration.

Expiration.

Rien à faire, ça semble horriblement faux.

Sans m'en être vraiment rendue compte, je bute devant la porte au bout du couloir. Je zieute la plaque métallique sur laquelle l'identité du doyen est gravée.

Je déglutis.

J'y suis. Et je ne peux pas y échapper.

Je toque nerveusement.

-Entrez, tonne une voix grave de l'autre côté de la pièce.

Je pénètre dans la pièce, mes poings agrippés à la anse de mon sac à main et en prenant soin de poser un pied devant l'autre.

J'ai déjà entrevu Monsieur Martinez lors de un ou deux événements comme la remise de diplôme de ma licence ou encore la rentrée de mon Master, il m'avait semblé sympathique avec son allure simple et son sourire contagieux mais l'air grave qui abrite les traits de son visage à cet instant m'indique qu'il peut également paraître d'une grande sévérité.

Le doyen me toise de son siège,  le visage froid, dénué de toutes émotions. J'aimerai  savoir ce qu'il pense. En fonction, je pourrais adapter mon discours.

S'est-il déjà fait son propre avis sur la situation ? Probablement.

A-t-il déjà posé une étiquette sur mon cas? Pas certain et je dois être la plus convaincante possible pour ranger le doyen de mon côté.

Je m'installe timidement sur le fauteuil en face de lui après qu'il m'y est invité d'un signe de main.

-Mademoiselle Martin, je vous attendais.

Je m'éclaircis la gorge afin de manifester la plus grande aisance possible.

-Et bien, je suis venue le plus tôt possible. J'ai étais surprise d'être convoquée par vos bureaux.

Le ProfesseurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant