Chapitre 87 : L'origine de l'artefact

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(KEI)

Le quartier du Chevalier se déroula bientôt devant eux avec ses immeubles bourgeois aux couleurs clairs et raffinées de deux étages. Les lignes élégantes, ils étaient pourvus de grand balcons aux exquises ferronneries en rinceau. Sur les trottoirs pavés, des parterres de lavande sous une fine couche de neige bordaient les grandes rues proprettes du quartier chic. Quelques gamins emmitouflés dans de grosse écharpes en laines jouaient dans des espaces de jeu. Ils pointèrent le neshir de Van et le sien, les yeux émerveillés. Les mères prièrent leurs progénitures de pas embêter les alumni et leur firent des signes de tête respectueux qu'ils leur rendirent. Ils s'arrêtèrent devant le numéro cinq. Charlie monta les marches jusqu'à l'interphone holographique. Elle sonna à l'appartement du professeur. Il se situait au premier étage d'après l'interphone.

— Sha' Endo, Sheyen Kupenda, même mademoiselle Mitchell ! Que me vaut l'honneur de votre visite ?!

Van et lui se retournèrent. Charlie redescendit les marches. Dans un manteau sombre, un chapeau en feutre marron, des mocassin noirs, le professeur Delaruelle traversait la rue. Ses yeux bleus grossis par ses lunettes rondes paraissaient fatigués. Il arborait un élégant nœud-papillon fuchsia.

Que les Cendres de l'Immortel vous protègent. Ravi de vous voir en forme, professeur.

Que sa protection repose aussi sur vous. Merci, Sheyen Kupenda.. Je me suis pris un sacré coup sur la tête mais ça va, j'ai bien récupérer. Lundi prochain, je serais comme neuf. Je n'ai pas encore eu l'opportunité de vous adresser mes excuses pour ce qui s'est produit. Je comptais le faire à mon retour.

Il leur fit une révérence en disant :

— Je vous présente mes plus sincères excuses, et merci infiniment à vous, Sheyen Kupenda et Sha' Endo pour votre réactivité. Les magistri m'ont dit que sans vous, il y aurait eu des morts.

— C'est normal. Nous sommes juste content de voir que vous allez bien.

Nœud-Pap les observa tour à tour en souriant et il dit en regardant Charlie :

— Je sens que vous avez une question mademoiselle Mitchell.

Elle sourit en entortillant sa natte autour de son index, cherchant ses mots :

— Oui. Pourriez-vous m'éclairer sur l'origine de l'artefact ?

Le professeur Delaruelle ajusta ses lunettes en disant :

— Eh bien, c'est un peu embarrassant.

Ils attendirent en le dévisageant, le regard interrogateur.

Nœud-Pap déglutit, l'air gêné puis dit :

— Pour tout vous dire, je n'en sais rien.

— Vous n'en savez rien ? je croyais qu'il vous avait été prêté par un ami ?

— Eh bien. Mon ami collectionneur était bien censé me prêter une des pièces de sa collection mais lorsque je suis parti la récupérer au musée, ils se sont trompés d'article. Au final, j'ignore la provenance de l'artefact que je vous ai présenté en classe.

— Quel musée ? il y en a trois à Paris-la-Nouvelle.

— Le Muséum Perceval Lo. Cette histoire n'est finalement qu'un énorme malentendu. Le conservateur s'est excusé platement. Il ignorait qu'il possédait un objet aussi dangereux. Les autorités lui ont demandé de faire expertiser le reste des objets datant de l'Aube Grise afin de s'assurer qu'il n'y en ait pas un autre similaire.

— Très bien, merci professeur.

— De rien. Pourquoi vouliez-vous savoir ? Les autorités s'en occupent déjà après tout.

— Simple curiosité de scientis. Vous savez comme on aime tout comprendre et tout savoir.

— Je comprends.

Soyez sauf.

Vous de même

Ils s'éloignaient déjà quand le professeur les interpella.

— Ah, j'oubliais. Ce coup à la tête me fait oublier des choses. Hier, j'ai reçu un appel du conservateur. Après l'inventaire de la collection du musée, il s'est avéré qu'aucun objet ne manque à l'appel. On dirait que l'artefact est tombé du ciel. Etrange, hein ?

Ils échangèrent des regards lourds de sens. Les disrupteurs dimensionnels ne tombaient pas du ciel. Nœud-Pap avait été victime d'une substitution volontaire.

Le responsable avait soudoyé un employé du musée. Forcément.

— J'allais encore oublier. Décidément. Pourriez-vous attendre ici quelques instant ?

Ils hochèrent la tête. Nœud-Pap remonta dans son appartement et revint avec un livre à l'épaisse couverture qu'il tendit à Van. L'Aurore et la Flamme Immaculée. Intéressant. Les mémoires d'Edward Lukeni. C'était assez cocasse qu'il le donne à Van qui se fichait éperdument des convictions des Précurseurs.

— C'est un original de la première édition. Un recueil de grande valeur.

Van confus, lui demanda :

— Merci, mais pourquoi me le prêtez-vous ?

— Je ne vous le prête pas, je vous l'offre, Sheyen Kupenda. J'ai juste pensée que cela vous intéresserait. Soyez sauf.

Après un signe de la main, il disparut furtivement dans son immeuble. Comme pour l'empêcher de refuser. Van fixa perplexe le livre puis le rangea dans sa besace. Cela ne le surprendrait pas s'il le jetait dans une poubelle au détour d'une rue. C'était bien dommage, un exemplaire de cette œuvre existait dans la bibliothèque familiale et il l'avait déjà lu. Et cela avait changé la vision qu'il avait des Sangs d'Airain et des Sangs d'Acier. Avec les mémoires de son ancêtre, cet ouvrage était l'un de ceux qui l'avaient le plus marqué.

Edward Lukeni était réellement un être à part. Ayant refusé le titre de Roi de l'Aurore à l'issue des Dernière Batailles, il n'avait jamais été Aurarque. L'Immortel Originel avait choisi de fonder un ordre doté d'une certaine indépendance à l'intérieur du Noguem et qui aujourd'hui encore était synonyme d'intégrité absolue et de probité morale.

L'Ordre des Wazakumunua.

Nous servirons toutes les vies au prix des nôtres, allant même jusqu'à revenir d'entre les morts.

Telle était leur crédo.

Lorsque la justice n'avait pas été respecté, les Wazakumunua ne reculaient devant rien, n'hésitant pas à aller jusqu'à décapiter des Imperator au sein de leur propre Shédimat.

— Ce livre est vraiment pas mal Van. Tu devrais essayer.

Van le regarda sans rien dire, et se contenta de sourire.

Bon.. Au moins, il aurait essayé. Ce livre risquait vraiment de finir dans une poubelle...

Charlie lui fit un signe de tête en se remettant à marcher. Oui. Ce n'était pas fini. Ils avaient une piste et un mystère à élucider.

Direction le Muséum Perceval Lo.

Cette histoire de disrupteur devait être tiré au clair.

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Ignemshirs, La Saga des Sangs d'Airain, Tome 1 : Le Réveil du GémeauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant