Chapitre 116 : Le Verger Céleste

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   (VAN)

Un ciel bleu. Sans nuage. L'air était riche de senteurs fortes et sucrées. L'odeur de l'herbe verte. Riche de sève. Inspiration. Expiration. Son corps n'avait jamais été aussi détendu. Ses doigt glissèrent sur l'herbe douce qui chatouilla agréablement sa peau.

Où était-il ?

Un arbre se dressait tout près. Son ombre le recouvrait. Son tronc était... Ses coudes s'enfoncèrent dans l'herbe. Jamais ses yeux n'avaient vu de tronc si épais. Ses branches étaient si nombreuse et son feuillage d'un vert irréel.

Son corps était léger. Ses jambes vibrantes d'énergie. Ses pieds nus glissèrent sur l'herbe. Comment s'était-il retrouvé ici ?

Au milieu d'un champs de fleurs bleues aux multiples nuances, une femme se tenait de dos. Sa chevelure était noir jais, coiffé en de magnifiques et complexes rangées de tresses. Une chaine dorée ornait sa chevelure déjà agrémentée d'anneaux dorés et argentés. Une tunique de soie dorée imprimées de signe soloménique.

Les Cendres. Le Vide. Le Crépuscule. Le Brasier.

Elle se retourna. Son corps se figea. Ces yeux marron clair aux lueurs immortelles.

Ce visage doux et accueillant.

— Maman ?

Elle se leva du milieu des fleurs et vint vers lui. Sa démarche était si fluide qu'elle semblait flotter. Elle s'arrêta devant lui. C'était bien sa mère. La gorge serrée. Son nez lui piqua. Ses yeux s'humectèrent. Cela faisait si longtemps. Elle tendit une main et toucha sa joue. Sa main était si douce. Ses doigts étaient ornés d'anneaux d'or et d'argent. Sur sa poitrine, un collier avec treize pierres précieuses.

Elle lui dit :

— C'est à cela que je ressemble. Ta mère ?

Sa voix était la plus douce et la plus belle qu'il eut entendit de sa vie. Elle était trop parfaite. Si parfaite qu'elle ne semblât pas pouvoir être exprimée par un être humain.

Non. Ce n'était pas sa mère.

Mais alors pourquoi lui ressemblait-elle ?

— Qui êtes-vous ?

— Je me demandais où était passé mon fils. Le plus impétueux d'entre ses frères. Le plus capricieux de tous.

— Je ne comprends pas.

— C'est normal. Tu n'as rien à faire ici, Azekel.

— Comment connaissez-vous...

— Je sais tout sur toi. Je me demande si ce choix... Si j'ai bien fait de le laisser faire. L'avenir nous le dira.

— Qui êtes-vous ?

— Je pensais être immortel, mais l'Almanach de Jushen me rappelle constamment que je connaîtrais bientôt ma fin. Mais il y a une chose que je veux. Je l'aurais. Et je pense que c'est toi qui va me l'offrir. Tu as une part à joué dans la Danse des Monarques qui changera même la nature de l'Ark.

Une chose qu'elle voulait ? La Danse des Monarques ? Il n'en avait jamais entendu parlé.

— Qu'est-ce que c'est ? Cette chose que vous voulez. Et cette danse...

— La vengeance. Je veux que tu venges la mort de mes fils. Treize de mes enfants ont été sauvagement assassinés pour nourrir la cupidité d'êtres abominables qui n'ont pas hésité à briser un Tabou. Se soustraire au Cycle de la Vie et de la Mort, pour s'inscrire dans le Cycle de l'Eternité. Ces abominations se sont emparé de treize de mes plus formidables héritiers. Je veux la mort des Assassins et la destruction de leur répugnantes âmes ignescentes. Je veux la justice. Je veux la vengeance.

Ignemshirs, La Saga des Sangs d'Airain, Tome 1 : Le Réveil du GémeauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant