20. Yeux

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War Of Hearts- Ruelle



Maria
Château, 20h47

J'avais définitivement passé la pire nuit de ma vie, j'étais restée dormir avec Adèle qui s'était blottie dans mes bras, je voulais m'assurer que personne ne puisse la toucher durant son sommeil.

On était donc restée dans la pièce réservée à ma prostitution, je n'avais fait que des cauchemars, me réveillant toutes les heures en transe. Le plus important n'était pas là, la petite avait fait une nuit complète elle devait sûrement être épuisée après cette soirée abominable.

La journée était passée assez vite, le problème était que pour moi elle était passée beaucoup trop vite. L'heure fatidique approchait et Adèle ne se doutait de rien, je devais la préparer psychologiquement mais je n'y arrivais pas. J'avais eu tant de mal à essayer de la faire sourire maintenant que j'étais arrivée jusqu'à la faire rire il m'était presque impossible de lui avouer ce qui se préparait derrière son dos.

Elle était trop jeune pour que je lui en parle.

Ma respiration se coupa lorsqu'on frappa à la porte, Adèle se cacha directement derrière moi mais normalement aucun danger ne se présentait. Il était trop tôt pour que l'enfer commence, en général c'était aux alentours de vingt-et-une trente heure que tout devenait catastrophique.

La servante qui s'occupait chaque jour de me ramener des sous-vêtements plus sexy l'un que l'autre entra avec une mine décomposée. Elle avait dû être mise au courant qu'elle ne les apportait pas pour moi mais bien pour une enfant.

Sans un mot elle déposa un amas de dentelle blanche sur le matelas, mes sourcils se froncèrent. Adèle n'allait pas porter ça parce qu'elle allait rester habillée comme une petite devrait l'être, c'est à dire le plus couverte possible.

-Elle n'en n'a pas besoin.

-Je suis désolée madame mais ce sont les ordres de monsieur Costello.

J'aurais pu lui dire d'aller se faire foutre, de part la même occasion l'obliger à aller dire à mon père d'aller se faire foutre mais je ne le fis pas, ce fut à contrecœur car j'en rêvais. Je devais être conciliante avec cette pauvre femme, à chaque fois elle paraissait plus détruite qu'au dernier aller-retour dans cet endroit.

-Vous avez une épingle ? Lui demandais-je.

-Oui madame, tenez.

Elle retira une épingle de ses cheveux parfaitement coiffés, je la saisi et me relevais, elle se figeait lorsque je me penchais vers la fenêtre et crochetais sa serrure. Je l'ouvrais et pris les sous-vêtements, je sortais de la poche de mon jeans mon briquet favori, celui qui m'avait servi à brûler mes sœurs. Je fis naître une flamme et sous les yeux ronds de la servante mit le feu à l'ensemble de dentelle prévu pour Adèle.

Je balançais le tissu enflammé par la fenêtre, il atterrit dans le jardin juste à côté de l'une des fontaines ce qui lui permit de brûler dans son entièreté.

-Vous avez ramené cette merde, vous avez fait votre boulot vous n'avez rien à vous reprocher.

La femme hocha la tête, rassurée. Ce que j'avais dit été vrai, tout ce qu'on lui demandait était de nous donner notre tenue pour les clients rien de plus. J'avais beau les avoir mit à chaque fois ce n'était pas son travail, elle n'avait aucune vérification à faire.

La servante partit en fermant la porte à clé derrière elle, en entendant le bruit du verrou qu'on tournait deux fois ma respiration se coupa. Je m'étais paralysée au milieu de la pièce, l'impression d'étouffer me reprit.

The Mafia's Doll / 1-2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant