CHAPITRE 9 : Comme une famille

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                                      Alors que la conscience s'éveillait doucement en lui, Ranpo s'éveilla à la caresse subtile de l'aube, tiré de l'étreinte du sommeil par la danse éthérée d'un rayon radieux s'infiltrant à travers la mince crevasse sous la porte. Les vrilles lumineuses, comme les murmures du matin, l'amadouaient. 

En se réveillant, il cligna des yeux pour s'habituer à la lumière entrant sous la porte. Ses yeux se sont adaptés progressivement, passant de la pénombre douillette du sommeil à la lumineuse réalité de la journée.

Embrassant le confort de son lit, il se retourna, permettant aux draps doux de le bercer dans leur douce étreinte.​

Soudain, une prise de conscience s'insinua en lui : il n'était pas seul dans la pièce. Poe était à ses côtés, recroquevillé dans un fauteuil blanc qui semblait plus inconfortable qu'accueillant, plongé paisiblement dans un sommeil profond.

Ses paupières frémissaient avec lenteur dans son sommeil, synchronisées avec sa poitrine qui montait et descendait en rythme, suivant le doux tempo de sa respiration.

Ranpo ne put s'empêcher de fixer son regard sur l'homme à ses côtés, captivé par la scène qui se déployait devant lui.

C'était un privilège de voir Poe dans cet état. Le Japonais mémorisa malgré lui chaque détail de Poe, n'oubliant aucune petite chose, de son apparence physique à son style vestimentaire en passant par sa position accroupie sur le fauteuil.

Ranpo déglutit, sentant le mouvement de sa propre salive dans sa gorge. Les lèvres de l'Américain étaient légèrement entrouvertes, juste assez pour permettre à Ranpo d'admirer ses dents naturellement blanches, mais sans risquer le moindre excès de salive.

Ses cheveux tombaient avec élégance devant ses yeux gris, dissimulant avec mystère la beauté cachée de ses pupilles sombres. Une mèche de cheveux lui chatouillait le nez, provoquant chez Poe un frémissement léger.

Enfin, ses vêtements étaient froissés à cause de sa position inconfortable. Sa main pendait doucement dans sa direction, affichant une décontraction naturelle.

La scène était empreinte d'une magie particulière, une rareté à laquelle peu de regards avaient été témoins, peut-être même aucun.

Ranpo aurait volontiers prolongé son admiration pendant de longues minutes, mais la patience ne faisait pas partie de ses qualités.

Il déglutit une nouvelle fois et détourna son regard de son rival.

Poe avait consacré la nuit à satisfaire son caprice dans sa chambre, sans jamais exprimer la moindre plainte. Il lui avait dévoilé les secrets de son histoire, tissant un récit continu qui s'étalait sur des heures, sans marquer le moindre répit dans sa narration.

Tout au long de cette période, il n'avait pas relâché sa main, maintenant une connexion constante pour l'empêcher de sombrer.

Ranpo regarda compara sa main à celle de Poe.

La sienne était fine, rose avec des phalanges lisses et propres, alors que celle de Poe était plus grande, avec de longs doigts fins, rugueuse et abîmée à cause des malheurs de la vie qui s'acharnaient sur lui.

Le Japonais résista de peu à la tentation de prendre de nouveau sa main dans la sienne, de sentir encore sa température tiède contre sa peau, d'être encore un peu en sécurité, mais il n'en eût pas le temps car Poe se réveilla.

Ranpoe  • Sweet DreamsWhere stories live. Discover now