Chapitre 6

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De retour à l'appartement, Matthieu se détacha, suivi de sa fille Valentine qui au passage s'était endormie profondément. Le jeune père prit alors dans ses bras cette dernière et ensemble, ils rentrèrent pour se reposer. Voyant que sa fille était partie pour la sieste, Matthieu décida de mettre en tenue sa fille pour bien dormir. Il lui enleva sa jupe, ses chaussettes, sa veste et sa chemise pour ne laisser que son t-shirt et sa couche.

Mais il vit que sa couche était toute trempée. Matthieu se demanda alors si sa fille n'avait pas fait pipi dans sa couche pendant qu'elle dormait durant le trajet. Mais cela, il ne le saura probablement pas. Il entreprit donc de changer la couche de sa fille pour que cette dernière puisse dormir dans de bonnes conditions. Une fois prête pour dormir, il la mit dans son lit, tira la couverture et dit après lui avoir fait un baiser sur le front:

- Fais de beaux rêves, Valentine. Papa reste là.

Puis, il ferma à moitié la porte de la chambre de sa fille et sortit de cette dernière avec soin pour enfin souffler. Car oui, dans sa micro entreprise, Matthieu avait décidé que le vendredi après-midi il ne travaillait pas. Cela lui permettait de se concentrer sur lui-même et de se reposer également. Dans son canapé, il s'installa confortablement et se mit à lire un livre passionnant qui dans la version récente parue quelques années plus tôt, avait été réécrite car plus d'actualité. L'histoire qu'il lisait était un roman policier à huit clos ayant dans son titre un terme péjoratif d'avant 1960 désignant des personnes de couleurs alors que l'histoire en question n'en parlait absolument pas.

Une aberration pour l'asperger qu'il était parce qu'il n'y voyait pas de problème particulier. Ayant été un dévoreur de bouquins à la fac, Matthieu ne trouvait pas cela normal d'effacer des termes qui ont existé un temps juste pour du politiquement correct. Il voyait en cela, une manière de réécrire l'histoire du monde pour la rendre plus rose à un public plus élargi mais c'était faux cul selon lui. A ses yeux, le simple fait de remplacer le terme salarié par collaborateur n'avait aucune incidence particulière sur la société.

Après avoir lu un chapitre entier qui semblait une éternité, posant alors le livre dans sa bibliothèque, un cri strident retenti dans la chambre de Valentine presque à en perdre la voix; Cela alerta le père de la petite fille qui accouru aussitôt pour calmer la torpeur de celle-ci qui s'était réveillée en sursaut, terrifiée parce qu'il lui était arrivée.

- Papa, papa. Reste avec moi. J'ai peur. Sanglota Valentine apeurée.

- Là, là, c'est fini, papa est là. Consola Matthieu en regardant sa fille dans les yeux.

Valentine se reprit progressivement. Elle sécha ses larmes, tout en recevant les caresses de son père dans le dos ou sur ses joues ou encore ses cheveux emmêlés durant son sommeil. Comprenant ce qu'il lui était arrivée, il expliqua:

- Ce n'est rien, Valentine. Tu as fait un mauvais rêve. Je ne vais pas partir. Tu es ce que j'ai de plus cher au monde. Rassura Matthieu.

Mais Valentine ne semblait pas convaincue. Elle faisait la moue et cacha sa tête contre le torse de son père très chaleureux pour son petit corps frêle de petite fille. Matthieu avait beau faire, les arguments qu'il avait énoncé à l'instant ne suffisait pas à calmer sa fille. Comprenant la situation, il finit par céder un peu.

- Bon, c'est décidé, ce soir tu dormiras dans mon lit. Cela te va, Valentine ? Demanda Matthieu.

- Merci beaucoup, papa. Sourit enfin Valentine.

- Mais avant, il faut changer la couche, tu es toute mouillée. Remarqua Matthieu.

Suite à cette intervention, Valentine constata effectivement qu'elle avait urinée dans sa couche. Son visage passa par diverse teinte de rouge pivoine. Cela faisait la sixième ou septième fois qu'elle utilisait une couche de la journée. Valentine se faisait une raison, jamais elle ne sera propre, du moins pour l'urine. Concernant les selles, Valentine arrivait à aller aux toilettes c'était sa seule réussite. Mais l'urine était encore un problème. En fait, ce n'était pas tant une incapacité à le faire, mais Valentine avait peur de faire pipi comme les grands. Cela s'expliquait aussi par le fait qu'elle avait le Kanner et donc, convaincu qu'elle était un bébé pas propre, elle s'était prise au jeu, et ne voulait pas faire d'effort pour aller faire pipi aux toilettes.

Mais son père n'avait aucun problème à lui changer ses couches. Au contraire même. Matthieu était d'accord pour qu'elle porte des couches parce qu'étant lui-même atteint de problèmes urinaires, cela ne le gênait pas outre mesure. D'ailleurs, Valentine était au courant que son père portait des couches. Cela lui donnait l'impression de ne pas être seule dans cette épreuve. Une fois changée, Matthieu dit à sa fille chérie:

- Puisque tu as fait un cauchemar, je pense que tu as besoin d'un peu de réconfort. Je vais te préparer un biberon de lait chocolaté et c'est moi qui te le donnerai.

- Merci beaucoup, papa. Remercia Valentine toute contente.

Il n'a suffit que de quelques minutes pour préparer le biberon. Quand tout fut fin prêt, Matthieu installa sa fille sur ses genoux, et lui enfonça le biberon dans la bouche. Valentine ne se privait pas à boire lentement tout en tenant des deux mains son biberon les paupières fermées, bref, Valentine se sentait détendue durant cet instant magique qu'elle passait en compagnie de son père. Elle espérait qu'elle aurait d'autres moment de complicité avec ce dernier. Matthieu le savait, sa fille était une enfant qui demandait plus d'attention qu'un enfant normal, et il se promis de toujours être là pour elle, quelque soit l'adversité. Et il en allait être ainsi pendant des années encore.

Le Combat d'un PèreWhere stories live. Discover now