Chapitre 14

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Trois semaines s'étaient écoulées depuis la venue de l'inspectrice de l'ASE. Ce matin-là, vers 9h, Matthieu et Valentine avaient rendez-vous avec cette dernière dans son bureau. Matthieu semblait stresser un peu. Il redoutait une mauvaise nouvelle. Une fois dans le bureau, l'inspectrice de l'ASE fit installer le père et la fille en face d'elle:

- Bonjour monsieur Hagron. Je vous ai fait venir pour vous donner la conclusion de mon rapport. Félicitations, votre situation est normale. Vous allez pouvoir souffler.

- Je vous remercie madame. C'est un soulagement. J'ai cru que j'allais être privé de Valentine.

- Il semblerai que le témoignage comme je le pensais était abusif et injustifié. Apparemment les personnes ayant dépassé la cinquantaine ont du mal avec le changement de mentalité dans la société. Pour eux, tout ce qui attraie à la modernité, la jeunesse, l'écologie, les méthodes douces, etc sont vu comme sacrilège au monde qui les entours. C'est sans doute pour cela. Expliqua l'inspectrice.

- Mais comment cela se fait que j'ai été signalé et que j'apprends cela que maintenant ? Demanda Matthieu.

- Étant donné que vous êtes Français, vous ne pouviez sans doute pas savoir cela. Je le reconnais, déjà dans l'égalité homme femme en Suisse le classement est plus bas que la France, alors imaginez tout le reste. Cela explique tout. Argumenta la femme.

- Du coup, tout est bon ? Demanda Matthieu pour en être sûr.

- Vous pouvez rentrer sans problème, le dossier est clos. Mais continuez à donner une bonne éducation à votre fille malgré tout. Je crois en vous monsieur Hagron. Termina l'inspectrice qui raccompagnait le jeune père et sa fille.

De toute sa vie, l'inspectrice de l'ASE de Lausanne, qui savons-nous bien que ce ne sont pas les personnes les plus compréhensives dans l'esprit collectif, a cru en Matthieu, un père asperger qui a subit de nombreuses remarques le concernant lui et sa fille que les gens trouvaient bizarre. L'inspectrice était une des rares personnes à l'accepter tel qu'il était. Une fois dans la voiture, Matthieu reçu un appel de sa belle-mère. Il répondit donc au téléphone:

- Oui allô, Édith ? Demanda Matthieu.

- Bonjour Matthieu. J'ai appris ce qu'il s'était passé pour Valentine et toi. Je suis désolé que cela t'es tombé dessus. Répondit Édith.

- Ne vous inquiétez pas. Je vous remercie de m'avoir soutenu jusqu'au bout. Et encore désolé que la mère de Valentine ne puisse pas être là à nos côtés aujourd'hui. S'émerveillait Matthieu.

- J'ai tourné la page avec ma fille. J'ai appris à vivre sans elle. Valentine et toi sont tout ce qui me reste d'elle. Je ne veux pas être privée de ma petite fille. C'est décidé je vous invite à mon restaurant préféré. Termina Édith.

- Très bien, on se retrouva là-bas. A tout à l'heure Édith. Raccrocha Matthieu.

Ayant entendu la conversation, Valentine était toute contente de revoir sa grand-mère dans le restaurant qu'elle aimait. C'était un vrai plaisir pour elle. Heureusement qu'elle était toujours présentable quelque soit le jour de l'année. Il en allait de même pour Matthieu toujours en costume trois pièces sur lui. Le trajet était un peu long, mais pas de quoi arrêter le jeune père qui était bien décidé à profiter de cette journée avec sa belle-mère et sa fille. Ils arrivèrent enfin devant le restaurant après presque une heure de route. La voiture d'Édith était déjà sur le parking. Qu'à cela ne tienne, Matthieu lui emboîta le pas, et gara sa voiture tout près avant de descendre de celle-ci. Puis, ils pénétrèrent dans le somptueux restaurant qui avait fière allure. C'était un restaurant semi-gastronomique où l'addition pouvait coûter presque 80 francs suisses par personne, autant dire que l'addition pouvait grimper très vite. Matthieu s'enregistra à la réception:

- Bonjour, nous venons pour déjeuner à la table réservée au nom d'Édith.

- Bien sûr. Je vais vous y conduire. Fit le maître d'hôtel.

Il ne fallu qu'une seule petite minute pour se rendre à la table en question. Le maître d'hôtel les installa et les laissa choisir leur repas à la carte en compagnie de la belle-mère ravie de retrouver sa plus proche famille.

- Bonjour Valentine. Salua Édith.

- Bonjour grand-mère. Salua Valentine à son tour.

- Merci de nous avoir invité. Remercia Matthieu.

- C'est tout naturel. Prenez ce que vous voulez, c'est moi qui vous invite. Insista Édith.

- Je vous remercie. Sourit Matthieu.

Environ trente minutes plus tard, deux serveurs arrivèrent avec les plats commandés à la table de la famille Hagron. Valentine avait prit du romsteack avec un écrasé de pomme de terre et une sauce au vin. Matthieu avait prit quant à lui un suprême de Pintade avec un gratin de patates douces et une sauce morilles. Et pour Édith, c'était un Onglet de Boeuf à la sauce Béarnaise accompagné de Polenta, le tout dressé dans des assiettes aussi blanches que des rosiers blancs en porcelaine, et avec tout cela une carafe d'eau pure des montagnes bien fraîche, du pain et des cornichons. Il y avait de quoi bien se faire plaisir. Mais Edith comme Matthieu avait fait un choix lors de ce repas: pas d'alcool à table à l'extérieur. Aucun des deux adultes ne voulaient mourir dans un accident de la route impliquant l'alcool et laisser Valentine à son sort. Après avoir dévoré tout cela suivi des desserts et des cafés à la fin, le repas se termina et il était enfin l'heure de rentrer.

- A bientôt, Valentine. Salua Édith.

- A bientôt grand-mère. Répondit Valentine.

- Rentrez-bien. Termina Matthieu.

Puis chacun reparti de son côté en direction de leur domicile respectif. Durant le trajet en voiture, concentré sur la route, Matthieu se retrouva quelque peu pensif mais rassuré que cela se termine bien, sa fille et lui pouvaient enfin vivre en paix dans leur lieu de vie, un lieu où chaque jour ne ressemble à aucun autre, rythmé par les habitudes, les petits défauts parfois mais où la vérité est de mise. Jamais leur bonheur ne leur sera enlevé, ainsi fut gagné le combat d'un père sur la vie pour prouver une bonne fois pour toute que son enfant, sa fille était sa bataille, une guerre de toute une vie. On se souviendra toujours de Matthieu Hagron, le mythe, la légende, le spécialiste en informatique, celui qui a rendu possible l'impossible.



                                                                                                     FIN


Remerciements à Vincent, mon père (Auteur Wattpad également), à Guillaume un ami asperger lui-même parent d'un petit garçon, à ma grand-mère maternelle Maryvonne avec qui j'aimerais qu'elle connaisse ses petits enfants si j'en ai un jour.


Arthur Desaix.

Le Combat d'un PèreNơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ