𝐃𝐔 𝐁𝐋𝐄𝐔 𝐀𝐔 𝐂𝐎𝐄𝐔𝐑.[Eren x OC]

ᴄʜᴀᴘɪᴛʀᴇ xxɪ.

↫ 𝓓𝓾 𝓑𝓵𝓮𝓾 𝓪𝓾 𝓒𝓸𝓮𝓾𝓻       ↬

« Depuis que vous vous êtes rapprochés, tu perds le contrôle. »

↬↫

               NEUF heures sonnait, mais elle n'y prêta guère attention. Son regard clair était projeté sur le plafond blanc, qu'elle n'observait que derrière le voile de son indifférence. A l'intérieur, elle n'éprouvait plus rien. Au contraire de la veille, la tempête s'était apaisée, laissant un goût amer d'incapacité à ressentir quoi que ce soit. Son cœur s'était anesthésié, et ses pensées ne tournaient qu'autour d'une seule et même boucle. Le vide.

Maev souffrait. Muettement, sans jamais que personne ne l'entende hurler, elle criait à s'en époumoner derrière le sourire factice qu'elle abordait chaque jour. Elle en était épuisée.

Ses paupières se refermèrent sur ses grands yeux vairons. Son mental était saturé par ses crises répétées et ce sentiment de folie qui la rongeait de plus en plus à mesure que le temps défilait sans elle. Tout s'était stoppé, lorsqu'elle avait à nouveau ressenti ce mal-être qui l'avait poussée à se punir de toute sa haine d'elle-même.

Déglutissant, elle réouvrit ses prunelles bleues et vertes et sourcilla quelque peu. Les cicatrices demeuraient collées à son âme et ornaient encore l'intérieur de ses cuisses. Là où, dans quelques picotements, elle éprouvait encore les brûlures qu'elle s'était infligées.

Maev n'était pas capable de gérer ses émotions. Elle souffrait d'un syndrome perpétuel, elle était toujours cette enfant angoissée, préoccupée et paniquée. Elle ne savait pas contenir sa tristesse qui se déployait dans un flot de larmes prononcées. Elle était incapable de maîtriser sa joie, qui la poussait à la limite d'une euphorie presque aliénée. Et lorsqu'elle souffrait, tout son monde chavirait. Et puis, elle était apeurée, terrifiée à l'idée d'être seule. D'être abandonnée. Dans sa tête, un millier d'interrogations, des milliers de voix lui susurraient qu'elle n'était tout bonnement pas normale. Et elle en avait parfois l'envie de tout arrêter.

Dans un long souffle, elle appuya ses paumes contre ses prunelles larmoyantes. En elle, le chaos avait fait son territoire.

— Maev ? entendit-elle la voix de sa mère, qui frappa ensuite à sa porte.

Elle pénétra à l'intérieur de sa chambre, et sourit à peine en remarquant sa fille éveillée.

— Eh... émit-elle en s'avançant vers le lit.

La petite brune tourna la tête dans sa direction, sourcillant à peine.

— J'ai préparé le petit-déjeuner, tu veux venir manger quelque chose ?