Chapitre Quarante-Cinq

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     Alyssa

Un, deux, trois... Un, deux, trois...

Ces mots ne cessent de tourner dans mon esprit. A l'heure actuelle, mon corps n'est plus qu'une simple marionnette obéissant aux ordres que l'on me donne. Je peine de plus en plus à respirer et mes muscles ne vont certainement pas tarder à me lâcher. Ma gorge me démange et je me retiens de ne pas déglutir mon petit déjeuner à tout moment. Et malgré cet état misérable qui m'assaille, je persiste. Encore et encore sans jamais me relâcher. Tout. Tout était prévu depuis le début. Je savais très bien que les choses se passeraient ainsi. Pourtant, la réalité me revient en pleine face à chaque fois que je recommence. Triste réalité. Je n'en peux plus.

Alors que mon corps commence à être pris de vertige, je suis rapidement soulagée en entendant ces simples mots :

«Stop ! Tu peux t'arrêter Alyssa !»

Sans me faire prier, je me stoppe immédiatement et me plie sur moi-même. Les mains contre mes genoux, j'inspire et j'expire fortement en fermant fortement mes yeux. Je ne me sens pas bien. Pas du tout d'ailleurs. Le monde tourne autour de moi.

La main qui se dépose contre mon dos me fait rouvrir les yeux. Immédiatement, je croise le regard inquiet de la rouquine.

«Tu es sûre que tout va bien aujourd'hui ? J'ai l'impression que l'entraînement est encore plus compliqué pour toi que d'habitude. Tu es pâle depuis ce matin. Tu veux que j'appelle Lindsay au cas où ?» Me lance Anna d'un air troublé.

La bouche pâteuse, je saisis premièrement la bouteille qu'elle tend en ma direction. Je me redresse, l'ouvre, puis en bois trois grandes gorgées. Cela me fait directement un bien fou ! Ceci fait, je reporte mon attention sur mon entraîneuse et secoue négativement mon visage. Je peine encore un peu à respirer malgré moi.

«Je vais bien... Je suis juste un peu fatiguée ces derniers temps. C'est le temps de pouvoir m'habituer à cet entraînement comme on dit.»

Un sourire force son apparition sur mes lèvres tandis que j'essaye tant bien que mal de maîtriser les tremblements de mon corps. Peu convaincue par mon argument, Anna n'en dit rien et me fait signe de m'asseoir quelques temps pendant qu'elle prépare la suite des événements. J'acquiesce d'un hochement de tête et m'assoie sur le banc le plus proche.

A vrai dire, tout est faux. On ne peut pas dire que je sois au top de ma forme ces derniers temps. Et une chose est principalement mise en cause : mes nuits. Étrangement, mes sommeils sont assaillis par d'innombrables cauchemars ces derniers temps. Tous plus terrifiants les uns que les autres. Nelly le sait. Après tout, il serait difficile de lui assurer le contraire sachant que je ne cesse de me réveiller en pleine nuit en sanglots ou bien en sueurs. Toutefois, sous mes demandes, je lui ai fais promettre de ne parler de ce détail à personne.

Je ne veux pas que quelqu'un le sache.

Seul problème à tout cela. Je ne suis pas du tout en état de travailler convenablement. Une semaine que j'ai commencé mon entraînement. Et comme on me l'avait assuré au début, c'est un véritable enfer. Pour le moment, je résiste tant bien que mal mais je sens que tôt ou tard, mon corps ne pourra plus suivre le rythme. Tout comme esprit d'ailleurs. Ce n'est qu'une question de temps.

L'esprit complètement ailleurs, je relève les yeux en apercevant des pieds dans mon champs de vision. Je suis quelque peu surprise de constater que Lindsay est présente aux côtés d'Éloïse. La Naïade me détaille longuement avant de déposer une main contre mon front. Immédiatement, je détourne le regard en direction d'Anna tenue à côté d'elles.

«Je t'avais dis que j'allais bien Anna...» Soufflais-je en grommelant un peu.

«N'essayes pas de me mentir. Je ne vais pas te laisser continuer l'entraînement comme ça. Pas pour le moment. Lindsay se charge juste d'observer ton état et on t'emmènera à l'infirmerie si besoin.»

Ne te brûle pas les ailesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant