Chapitre Soixante-Seize

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     Alyssa

Plusieurs minutes se sont désormais écoulées et j'ignore réellement où mon cousin compte m'emmener à ce train là. Tout ce que je peux constater pour le moment, c'est que nous nous enfonçons progressivement dans la forêt. Étrangement, le Démon demeure particulièrement silencieux tout en menant la marche. Un grognement sourd m'échappe tandis que je manque de trébucher à cause d'une racine.

«C'est bon. Je pense qu'on est assez loin comme ça.»

«Tu trouves ? Aurais-tu peur de moi maintenant ?» Lâche-t-il en se stoppant dans sa marche.

«Je n'ai pas peur. Disons plutôt que je méfie de toi. Tu serais tout à fait le genre à amener sa victime dans un coin reculé avant de l'attaquer par surprise. Histoire de ne pas avoir de témoins sur le dos. Très peu pour moi. Je tiens à pouvoir m'échapper si jamais.»

Un rire rauque s'échappe de la gorge du garçon avant qu'il ne se mette à me détailler longuement. Ce rire n'avait rien de sympathique à mon sens. Disons plutôt que j'avais comme l'impression qu'il se moquait ouvertement de ma personne. Dans le fond, ce ne serait pas si étonnant venant de lui. Je décide de n'y faire aucune remarque désobligeante puis croise mes bras sous ma poitrine.

«Si tu m'as suivi jusqu'ici c'est que tu avais un minimum de confiance en moi. Je ne pense pas que tu sois aussi inconsciente que ça. A moins que tu n'ai fais tout cela que pour rendre fou de rage ton cher et tendre. Vu son expression, je suppose que tu as tout gagné. Je t'en remercie d'ailleurs.»

«Arrêtes avec ça. Cela n'a rien à voir avec lui. Je me suis simplement souvenu que tu avais des informations à me rapporter. Je suppose que c'est bien pour cela que tu m'as appelé je me trompe ?»

«Tu réfléchis vite dis donc. Je suis de plus en plus impressionné par tes prouesses.»

«Cesses un peu tes sarcasmes veux-tu ? Je vais écouter ce que tu as à me dire et après je m'en vais. Je n'ai nullement l'envie de rester ici plus longtemps. D'autant plus en ta compagnie.»

Pendant un court instant, j'aurais presque l'impression de voir une ombre passée dans le regard de mon interlocuteur. Visiblement, mes paroles n'ont pas su lui plaire. Tant pis. Je décide de faire mine de rien et attend qu'il se prononce. Le Démon jette un bref regard aux alentours avant de me tendre une photo sortie de sa poche. Intriguée, je saisis celle-ci avant de la détailler longuement. Bien évidemment, je ne tarde pas à reconnaître ma mère ainsi que mon frère devant ma maison sûrement entrain de rentrer.

«Mes troupes sont allées leur rendre une petite visite. Comme tu peux le constater sur ce cliché, ta mère et ton frère semblent aller bien. Crois-moi, je suis bien ravie de ne pas y être allé e moi-même. Sans te vexer, quoi que, voir la femme qui a transformé mon oncle en une espèce de bisounours m'est assez désagréable.»

«Je croyais que tu t'étais fait à cette idée depuis le temps pourtant.»

«Ne joues pas à la maligne avec moi. Ma haine envers les Anges restera toujours la même. Elle ne cessera jamais aussi longtemps que je serais en vie. D'autant plus depuis que vous avez osé vous en prendre à l'un des nôtres.»

«C'est étrange, j'ai pourtant l'impression que tu m'apprécies plus que les autres.»

Une expression sévère prend place sur son visage à mes paroles. Sans prévenir, il se saisit durement de mon bras avant de m'attirer avec lui. Crispée, je décide de ne pas bouger d'un poil tandis que ses deux billes noires m'observent agressivement. Super, le voilà maintenant en colère. Bravo Alyssa. Sa voix menaçante se creuse jusque dans mon oreille et je retiens mon souffle.

Ne te brûle pas les ailesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant