Jade. Tome 2.

Chapitre 2

Jade

J'ai bien cru me trouver dans un rêve quand Nino a débarqué pizza et excuses en main. Il me jette dehors, refuse de me faire entrer chez nous et puis le lendemain, il se pointe avec un sourire flamboyant et presque une rose en main. Je ne suis pas une garce et j'accepte ses excuses comme il se doit mais il n'a plutôt pas intérêt à recommencer. S'il croit que je suis une fille facile à convaincre ou faire changer d'avis, il se trompe et correctement.

J'enchaine mes journées de boulot difficilement. Je me lasse de ce travail rébarbatif et parfois ennuyeux. Lorsque les touristes montrent qu'ils ne sont pas intéressés, c'est dix fois pire. Tu as payé, pauvre gars, essaie au moins de faire semblant que tu aimes ! Je suis énervée et la fin de mon contrat qui approche me satisfait grandement.

Je profite de mon jour de congé pour aller dans plusieurs agences et maison d'édition. Même si le monde de la traduction littéraire est très fermé aujourd'hui, je veux tenter ma chance et peut-être réussir l'impossible. Je ne veux pas faire, toute ma vie, quelque chose qui ne me plait pas. Ce n'est pas le but et je ne parviendrai pas à mon bonheur ainsi. Le bonheur n'est-il pas le chose la plus importante ?

Les refus s'ajoutent les uns aux autres et certaines personnes jettent ma candidature sous mes yeux. Je contiens ma colère pour ne pas les attaquer mais il ne manque pas grand chose. L'envie, elle, n'en manque pas le moins du monde. Quelques personnes attentionnées me donnent des conseils et me dirigent vers d'autres endroits où je pourrais déposer ma candidature. Je suis sur les nerfs après une demi-journée à n'avoir fait que ça et je n'ai qu'une hâte, retrouver Raph.

Je rentre dans la dernière agence notée sur ma liste et affiche un sourire malgré la fatigue. La jeune femme en face de moi paraît des plus sympathiques et est très accueillante. Elle termine son appel et m'invite à m'asseoir.

-Bonjour, Jade De Montargie. Je viens déposer ma candidature pour être traductrice.

Elle lit mon CV en diagonale et fronce les sourcils.

-Vous n'avez qu'une licence ?

-J'ai arrêté le master suite à un stage qui n'a pas su satisfaire mes attentes pour continuer la formation.

-Très bien. Votre éventail de langues parlées est cependant très intéressants. Vous les parlez toute couramment ?

-Oui, sauf le chinois où je dois encore perfectionner mon oral et enrichir mon vocabulaire.

-C'est impressionnant pour votre jeune âge, s'étonne la jeune femme. C'est pour vous une passion ?

-Exactement. L'apprentissage des langues a toujours été pour moi un réel plaisir et j'ai sempiternellement cherché à en savoir plus. J'ai ainsi beaucoup appris grâce à la littérature.

-Impressionnant.

Nous continuons de discuter et elle garde précieusement ma candidature m'assurant qu'elle la fera passer au plus vite à son supérieur. J'espère qu'elle est honnête et que j'atteindrai au moins l'entretien d'embauche. Je file vers une petite maison d'édition et cherche désespérément l'immeuble arrivée dans la rue. Ce n'est pas si petit que ça tout de même ? Une jeune femme sort d'un bâtiment et je saute sur elle comme la misère sur le pauvre monde.

-C'est juste ici, m'indique-t-elle.

-Merci beaucoup.

J'entre dans ce lieu quelque peu atypique. La décoration est superbe et démontre bien qu'ils sont une maison d'édition. Des premières de couverture recouvrent les murs et l'ambiance chaleureuse d'une vieille bibliothèque du XIXème est la première impression que j'ai ressenti. J'adore et je me sens dans mon élément.