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- Doum's wsh j'te jure que si tu me rends pas mon dix balle j'te défonce putain, s'énerve la voix d'Idriss depuis la cuisine.
- C'est bon frère il est chez moi, casse pas les couilles.

Je grogne et m'étire finalement, enfouissant mon visage dans mon oreiller. Je ne sais pas vraiment quelle heure il est, mais il est certainement trop tôt pour que je me réveille, vu l'heure à laquelle je me suis couchée hier -même si c'était avant minuit, et même si je ne me souviens pas de l'heure exacte. Soupirant longuement, je me décide finalement à me lever, mais un bras entourant ma taille et me serrant contre un corps chaud m'en empêche. C'est le moment où vous commencez à sauter sur des conclusions hâtives en affirmant qu'il s'agit de Ken, qui m'a donc rejoint pendant la nuit. Et bien vous avez totalement raison et je pense que je vais totalement lui niquer sa petite face de grec à la con. Je le repousse fermement, ce qui le fait rouler sur le côté, avant qu'il n'atterrisse finalement sur le parquet de ma chambre. Le hic, c'est qu'il a prit la couverture avec lui, et vu que j'étais enroulée dedans, il m'a donc inconsciemment entraîné dans sa maudite chute. L'enfoiré.

- J'vais t'niquer, dit-il sans pour autant ouvrir ses yeux.

Je me retrouve donc au dessus de lui, affalée telle le cachalot que je suis. Je dois avouer d'ailleurs que le fennec se trouve être plutôt confortable.

- T'avais qu'à pas venir pioncer dans mon lit, tu t'es cru où sérieux? Tu pouvais pas aller dormir avec ta soeur?
- Bah non en fait, parce que c'est Deen qui a dormi avec, m'explique le brun en me serrant contre lui, enfouissant son visage dans ma nuque.

J'hausse mes sourcils et le repousse encore une fois, agacée par son comportement.

- Tu casses les couilles Samaras, marmonnais-je en me relevant difficilement, avant de sortir de ma chambre.
- C'est pas très féminin tout ça! L'entendis-je crier.

Je roule des yeux et mets en marche la machine à café. Une petite tête brune arrive dans la cuisine en sautillant et m'adresse un large sourire, que je lui rend.

- Bien dormi?
- Ton frère m'a rejoint, marmonnais-je en roulant des yeux. Et tu sais très bien qu'il est du genre à prendre toute la place.
- Et à ronfler, transpirer, coller, prendre toute la couette..
- Tu vas continuer à énumérer tous mes défauts pendant longtemps? L'interrompt le fennec en arrivant, frottant ses yeux avant de s'étirer en baillant.
- Oh non, ce serait trop long, pouffe sa soeur.

Je secoue ma tête alors qu'un léger sourire a réussit à tirer mes commissures vers le haut. Attrapant finalement ma tasse de café brûlant, j'éteins la machine Senseo et me dirige vers le salon. Mes pieds butèrent alors dans le sol et je manque de m'étouffer avec ma salive en constatant à quel point, en une nuit, ils ont réussi à retourner la pièce. On aurait dit qu'une tornade y était passée, ce qui me fit souffler fortement.

-  Je vous laisse une demi-heure pour ranger, pas une minute de plus. Je veux que tout soit nickel quand je serai revenu. C'est clair? Demandais-je calmement.
- Oui chef, sourit niaisement Benjamin.
- Il est à peine neuf heures du mat' et t'es déjà rabat', tu m'exaspère mon pote.
- Mon pote à la compote, reprend-t-il avant de se mettre à chantonner.

Je me contente de secouer la tête face à tant que stupidité et bois rapidement ma tasse avant de filer dans la salle de bain. J'ai rendez-vous à la fac dans un peu plus d'une heure afin de régler quelques derniers détails pour mon inscription, et je compte ensuite aller déposer mon CV dans les commerces et restaurants du coin. Je ne vais pas pouvoir compter sur le compte que mes parents ont alimenté mensuellement jusqu'à mes dix-huit ans toute ma vie, quand même. J'ai un loyer à payer maintenant, qui plus est.

Ressortant de la cabine de douche une quinzaine de minutes plus tard, je m'essuie rapidement avant d'enfiler mes sous vêtements, puis ma tenue du jour. Un simple débardeur gris accompagné d'un jean taille haute noir et d'un gilet blanc cassé que j'affectionne particulièrement.

Je me maquille simplement et brosse mes cheveux avant de sortir de la salle de bain pour de bon, ayant la flemme de chercher mon parfum pour m'en mettre

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Je me maquille simplement et brosse mes cheveux avant de sortir de la salle de bain pour de bon, ayant la flemme de chercher mon parfum pour m'en mettre.

- Je suis étonnée, avouais-je sincèrement en retrouvant ma pièce à vivre incroyablement bien rangée.
- C'est moi qui ai tout fait! Se vente Deen en bombant le torse, me faisant rire.
- Oh allez, la seule personne qui a l'air épuisée d'avoir rangé c'est Barb, riais-je en croisant mes bras sur ma poitrine. Bon, je dois y aller, j'ai rendez-vous à l'université. Je laisse Barb vous gérez, vu que c'est elle l'adulte responsable ici.
- Mais c'est la plus jeune d'entre nous! S'offusque Mohamed en écarquillant ses yeux.
- C'est bien pour ça que c'en est désolant pour vous les gars, pouffais-je. Bon, à toute. N'oubliez pas de fermer la porte à clé en partant, je viendrais chercher mes clés ce soir chez la personne qui les aura du coup.

Je salue la petite troupe et m'en vais finalement.

Épuisée, je me pose finalement à une table en terrasse du café auquel je viens de donner mon CV. La journée a été longue et je n'ai qu'une envie : rentrer chez moi. A cette pensée, je sors mon téléphone de ma poche et soupire en constatant qu'il est déjà dix-huit heures passé. Et je me décompose encore plus en regardant le message que j'ai reçu il y a trois bonnes heures. Le numéro n'est, certes, pas enregistré, mais je le connais par cœur alors c'est tout comme.

"+336" : J'ai tes clés, passe à la baraque quand tu voudras les récupérer. Ken.

Amitié Destructrice. ksWhere stories live. Discover now