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- Salut, marmonnais-je.

J'entre dans l'appartement sans attendre de réponse de sa part et l'attends (im)patiemment près du canapé du salon, les bras croisés et le visage neutre. Il referme la porte d'entrée avant de revenir vers moi d'un pas nonchalant qui me rend totalement folle.

- Mes clés.

Il hausse ses sourcils avant de se mettre à sourire. Un sourire mesquin, carnassier, moqueur. Il se paie ma tête l'enculé.

- C'est pas toi qui a mes clés je suppose, soufflais-je en me massant les tempes. Qui les a?
- Toujours aussi impatiente, remarque le grec en s'esclaffant.
- Écoute, j'ai juste envie de rentrer chez moi alors dis moi qui a ces foutues clés, j'ai pas le num' de tous tes potes pour les appeler un par un alors montres toi un peu plus coopératif, tu seras cool.

Il passe une main dans ses cheveux, les plaquant en arrière avant de hausser ses épaules.

- J'ai tes clés, mais j'ai une condition pour te les rendre.
- Qui est? M'impatientais-je.
- Tu passes la soirée avec moi.
- En quelle honneur? Riais-je d'un rire jaune, sans humour.

Il soupire et se met à regarder ses pieds, car apparemment contempler ses Air Max 95 est devenu plus intéressant que de me regarder moi.

 
- J'ai envie qu'on.. Recommence.
- D'être amis?

Il hoche la tête sans pour autant la relever, ce qui m'agace fortement.

- J'espère que t'es pas sérieux là. Tu veux sincèrement qu'on redevienne amis? Et puis après? Tu me lâcheras encore une fois dès que l'occasion se présentera de nouveau? Et tu trouveras une excuse aussi bidon que la première pour te justifier? Très peu pour moi Ken. Maintenant passe moi mes clés, dis-je fermement, tendant ma paume de main ouverte en sa direction.

Le rappeur finit par relever son visage et encre son regard surpris dans le mien, mais je ne flanche pas. Je les veux, mes clés, bordel.

- Me fais pas répéter une deuxième fois Samaras.

Il semble sortir de sa sorte de transe et daigne enfin aller me chercher mon dû, qu'il a dissimulé derrière un vase, sur le comptoir de la cuisine ouverte qui donne sur le salon.

- Merci, lâchais-je simplement en lui arrachant presque des mains.
- On se voit bientôt, murmure-t-il alors que je passais le seuil de la porte d'entrée.
- C'est ça, oui.

Je roule des yeux et claque la porte derrière moi.

- Et n'oubliez pas de vous renseignez sur.. Pierre assieds-toi, s'énerve Madame Leroy en fusillant le blond du regard. On se croirait encore au lycée ou pire, au collège. Vous êtes exaspérants.
- Moi je n'ai rien fais, s'enquit Julie au premier rang en tortillant l'une de ses mèches de cheveux.
- Toi on t'as rien demandé, lui lance Thomas, mon voisin.

Je me retiens de rire en mordant légèrement ma langue, avant de secouer la tête. Madame Leroy a complètement raison : ça a beau être mon premier jour de cours ici, j'ai très bien compris que la mentalité et surtout la maturité n'est pas la même que dans mon ancienne université, ce qui a parfois le don de m'agacer. Lorsque la sonnerie retentit, je rassemble mes affaires et rejoins rapidement la sortie, Eva et Thomas sur les talons.

- Ce soir, on sort pour fêter ton arrivée et notre début d'amitié, s'enquit l'italienne en souriant largement.
- Ce n'est pas parce qu'on est vendredi que j'ai forcément envie de sortir, soupirais-je. J'suis crevée en plus, et demain je fête mon arrivée avec des amis alors..
- Alors à demain! On sortira avec vous, renchérit-elle sans demander l'avis de Thomas.
- Okay, okay, capitulais-je. À demain.

C'est en poussant la porte de mon appartement que je me rends compte que je n'ai pas forcément envie de faire la fête, demain. Surtout si c'est dans mon appartement, car j'ai vraiment la flemme de le ranger. Alors, pour ma crémaillère, on ira en boîte, même si ce n'est pas vraiment le principe d'une crémaillère. Peu m'importe, concrètement. Je me contente alors d'envoyer un message à Barbara pour la prévenir de ce détail, et indique à Eva et Thomas l'heure et le lieu où l'on devait se retrouver demain soir. Une fois ça fait, je vais prendre une douche et enfile ma brassière blanche CK avec un short en coton en guise de pyjama. La sonnette me coupe dans mon élan, alors que j'allais lancer une machine de blanc. Je soupire et vais ouvrir, mais j'eus une soudaine envie de refermer la porte en tombant sur Ken.

Amitié Destructrice. ksHikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin