9

1.9K 119 0
                                    

- T'as pas à t'en faire ma belle, j'le garde quand tu veux ton petit monstre moi, souriais-je largement.

Barbara me rend mon sourire et attrape Souheil par la main, son sac de l'autre et nous salue une dernière fois avant de quitter mon appartement. Lorsque je me retourne, Mekra me regarde fixement ce qui me met mal à l'aise, puis se décide finalement à parler.

- Bon, j'vais y'aller aussi du coup, Idriss m'attends, m'explique-t-il. En fait il m'attend pas mais t'as capté, j'te laisse avec Kennou, rit-il avant de m'adresser un clin d'œil.
- T'es irrécupérable, allez file, marmonnais-je en soupirant.

Il me sourit et s'en va à son tour, me laissant planter dans l'entrée comme une conne. Je referme la porte d'entrée et rejoins le salon, où Ken se trouve, affalé sur le canapé et encore devant DBZ. Je m'installe à ses côtés et pose mes pieds sur la table basse, avant de tourner ma tête vers lui en fronçant les sourcils.

- Pourquoi t'es venu ici avec Souheil au fait? T'as pas d'appart toi ou quoi?
- J'ai prêté mon appart' à Fram pour qu'il puisse tirer son coup parce qu'il pensait que Mekra était déjà rentré chez eux.
- Mais c'est Fram qui avait les clés, puis il a couché avec une inconnue ton pote? C'est deg un peu.
- Bah techniquement il a baisé ta pote ton c'est plus trop une inconnue.
- Pardon? M'écriais-je, les yeux écarquillés.
- Ça va j'rigole, détresse, ta Eva lui a mit un stop salement, rit-il. C'était mémorable.
- J'me disais aussi, tu m'as fais peur salopard.
- Plus personne n'utilise cette insulte Anthéa wsh, se moque le brun en me regardant.
- Je t'ai pas demandé ton avis.

Il hausse ses sourcils et je me lève d'un bon en le voyant se rapprocher de moi.

- Ton intention de me faire des chatouilles tu peux te la mettre où je pense Ken, marmonnais-je, un léger sourire trônant sur mes lèvres malgré moi.
- Démasqué, grimace-t-il.

Je secoue ma tête en prenant un air exaspéré puis me dirige vers ma chambre, où je m'allonge sur mon lit en soupirant de satisfaction. Le grec ne tarde pas à me rejoindre et s'affale à mes côtés, les bras derrière la tête tout en se mettant à regarder le plafond. J'imite sa position et laisse le silence prendre place tout autour de nous, n'ayant pas le moins du monde envie de le rompre. Évidemment, le garçon à mes côtés n'est pas du même avis puisqu'il se met à parler.

- Tu te rappelles de nos vacances au lac, l'année où t'es rentré en 3e au collège?
- Oui Ken, c'était l'année de mes quatorze ans et de tes seize ans. C'était la première fois qu'on repartait en vacances ensemble depuis que t'avais déménagé.
- Ouais c'était chaud financièrement avant c't'année là. Tu sais ce dont j'me souviens moi?
- Non?
- C'est pendant ces vacances là qu'on s'est embrassés, dans la barque. Et après, tu m'as poussé dans le lac, marmonne-t-il en caressant son menton, l'air pensif.

Je soupire tout bas et humecte mes lèvres avant de pouvoir formuler une réponse, totalement assaillis par tous ces souvenirs.

- Je m'en rappelle. C'était mon premier baiser et puis c'est toi qui m'as embrassé, je t'avais rien demandé. Alors normal que j'te pousse dans l'eau, tu m'as volé mon premier baiser, dis-je, ne le pensant pas vraiment.
- Oh allez, arrête hein, ça s'voyait carrément que t'avais envie d'me pécho meuf. J'ai juste exaucé tes prières, se vente-t-il, ce qui me fait rire.
- Oh ferme là un peu Ken, j'sais même pas pourquoi on s'est embrassés ce jour là. On n'en avait jamais reparlé d'ailleurs.
- On s'est embrassés parce que c'est c'qu'on voulait.

Je ne réponds pas et me contente de sourire doucement, me rappelant à quel point j'avais rougis ce jour-là. J'avais eu terriblement honte. Pas du fait qu'il m'ait embrassé, mais plutôt du fait que j'avais aimé alors que je considérais Ken comme mon frère à l'époque. Enfin je le pensais.

- Rendors-toi t'as l'air crevé, m'ordonne finalement le grec.

Je me contente de humer une réponse avant de m'installer correctement sous les couvertures. Je ferme mes yeux et tente de trouver le sommeil, ce que ne j'arrive pas à faire.

- Ça me manque, comment on était avant, je laisse échapper tout bas d'une voix ensommeillée.
- Je sais, si tu savais à quel point ça me manque aussi, m'avoue-t-il sincèrement.
- Pourquoi t'as arrêté de me parler Ken? J'veux la vraie raison cette fois.
- Je.. J'te l'ai déjà dis, j'étais occupée et t'avais Naïm.
- Okay, répondis-je froidement. Sors de ma chambre j'aimerai dormir maintenant.
- Anthéa.. Tente-t-il.
- Non, si t'es pas capable de me dire la vérité j'ai aucune envie de faire des efforts. Bouge.

Je l'entends soupirer, puis finalement sortir du lit et de ma chambre. La porte de la pièce claque et, quelques secondes plus tard, c'est celle de mon appartement qui se referme bruyamment, m'indiquant son départ.

Amitié Destructrice. ksWo Geschichten leben. Entdecke jetzt