Chapitre 13

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Luke me passait la main dans mes cheveux. Je le laissais faire, j'aimais bien être avec lui. Qui pensait que je tomberais amoureux de Luke Hemmings, le beau garçon aux yeux bleus, dont toute les filles du lycée rêvent de lui jours et nuits ? Il y a une semaine de cela, je n'y aurais jamais cru, pas même une seconde. Quand j'étais avec lui, plus rien n'existait autour de moi. C'est comme si je rentrais dans un état second, comme si je m'enfermais dans une bulle avec lui. Je veux pouvoir le tenir par la main dans la rue sans que les passants nous dévisagent, je veux aller au restaurant et manger en tête sans que le serveur soit dégoûté, je veux vivre ma vie avec lui et que les gens s'occupent de leur vie maussade. Les hommes ne vont pas qu'avec les femmes, les femmes ne vont pas qu'avec les hommes. Ces personnes ne l'ont pas choisis, ce ne sont pas des erreurs de la nature. Car sachez le bien, on tombe amoureux d'un cœur, pas d'un corps.

Luke avait décidé de passer le reste de la semaine avec nous. Il disait que c'était pour voir comment je digérais la mort de ma mère. Je trouvais que je le prenais mieux que je ne l'aurais pensé. En tout cas, c'est ce que me disais Luke et Calum. Mais si il savait...Si ils savaient que chaque heures il y avait des traits en plus sur mon corps. Si ils savaient que chaque jours j'avait une boîte d'amphétamines dans le corps. Si ils savaient que je veux sauter, étendre mes bras, toucher le sol, et sourire enfin. Si il savait que la seule chose qui m'importais aujourd'hui c'était la mort. Si ils savaient tout ça, ils ne me parleraient plus. Cela fait beaucoup de "si" pour que tout ceci arrive. Alors je me contente de sourire, de manger un bout de pain de temps en temps, et au moins, je ne chamboulais pas leur petit train de vie, au moins, je les embêtais pas avec mes problèmes.

Luke et Calum était sorti faire des courses, me laissant seul dans l'appartement. Ils m'avaient fait promettre de ne pas faire de bêtises, qu'ils n'en avaient pas pour longtemps. Environ une heure ou deux. Mais si ils savaient que soixante minutes étaient assez long pour faire quelque chose. Je passais devant la chambre de ma mère, et me stoppait. Je ne l'avais jamais ouvert depuis qu'elle était parti. Je restais quelque secondes devant, avant de poser ma main sur la poignée froide. J'abaissais la poignet, et pénétrais dans sa chambre. Rien n'avait bougé. Son livre était délicatement posé sur sa table de chevet, son armoir était encore entrouverte, et ses pantoufles étaient rangés dans un coin de la pièce. Tout était comme elle l'avait laissé. En contemplant la pièce, un nœud c'était formé dans mon estomac, et mes yeux avaient laissés s'échapper quelques larmes. Quand on inspirait assez fort, on pouvait encore sentir son doux parfum. Celui qu'elle mettait tout le temps. Et avant que tout cela devienne trop difficile, j'avais refermé la porte de sa chambre, et était parti dans la mienne.

Je prenais soin d'ouvrir la boîte transparente, versais de l'eau dans un ver prévu à cet effet, et avalais des gelules. Je les sentais descendre dans ma gorge, puis ce perdre dans mon estomac. Je savais que je me détruisait. Que je m'éteignais à petit feu. Que chaque jours étaient un pas de plus vers la mort. Je souriais en pensant à ce que je venais de dire. Je rêvais de la mort depuis que je suis petit. C'était quelque chose qui m'avait toujours intrigué. Je m'étais toujours demandé quel effet cela faisait de mourir. Si il y a une vie après la mort. Je me souviens, je devais avoir huit ans à peine, on parlais de la mort à l'école. J'avais levé la main, et le professeur m'avait interogé. Je lui avait demandé si il y avait une vie après la mort. Et sa réponse m'avait particulièrement touché. Il m'avait dit mot pour mot "Tu sais Ashton, pour moi oui. Un être aussi fabuleux que toi ne peut pas se transformer en poussière. Personne ne mérite de mourir ici, personne. Je pense que quand tu es mort, tes rêves deviennet réalité. Que tout ce que tu rêvais de faire dans ta vie, et que tu n'as pas pu, tu le fais."
Et je pense qu'il avait raison. Je rêvais d'être heureux. Si je quittais ce monde, je le serait. Si je meurt, mon rêve ce serait exaucé.

Sans plus attendre, j'enfilais ma veste, et courais jusqu'à un endroit spécial. Un endroit assez haut. Assez haut pour que mon plan fonctionne. Je courais comme jamais je ne l'avait fait auparevant. Le vent fouettait mon visage, et je m'engageais dans un petit chemin de terre. Des oiseaux chantonnaient, des bourdons passaient devant mon nez. Mes jambes me faisaient mal, mais j'essayais de ne pas y penser. J'étais bientôt arrivé. Je courais encore et encore. Je ne m'étais pas arrêté. Je me stoppait quand j'arrivais devant un muret de pierres. Je soufflais quelques minutes, et m'avançait vers le muret. Je montais dessus, et fixait le paysage. Il y avait des arbres à perte de vue. Je baissais le regard. En dessous, je pouvais voir le chemin de terre sur lequel je m'étais engagé. Je devais être à trois ou quatre mètres de haut. Je souriais. Je savais que dans quelques minutes, je serais enfin heureux. Je rejoindrais ma mère, et peut être mon père qui sait ?

Mon regard était toujours posé en bas. Le chemin était engouffré dans la forêt. Mon corps ne serait pas retrouvé de si tôt. Alors sans réfléchir, je dépliais mes bras. Je prenais la plus grosse bouffée d'air, avançait à petit pas du bord, faisait mon plus beau sourire, et m'élançait dans le vide...
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C'est la fin de ce chapitre, j'espère qu'il vous a plu. Plus beaucoup de vues avant les 1K 😍 Merci infiniment, je vous aimes vraiment très fort 💘

Je pense que vous allez me tuer, mais pour vous rassurer, l'histoire n'est pas fini 😂 Il reste exactement dix-sept chapitres, plus un prologue de fin 💫

Merci d'avoir lu 😘

Psychose | lashton  [TERMINÉ] Where stories live. Discover now