Thérapie. (Camren Fiction)

Chapitre 21 - Courant électrique

Il faisait vraiment froid maintenant... Il devait faire nuit depuis un bon moment. Je sentais le sang continuer de couler le long de ma tempe droite. Je cherchais dans la pénombre un bout de tissu pour recouvrir la blessure mais il m'avait enlevé presque tous mes vêtements, il ne m'avait laisser qu'un teeshirt noir un peu trop grand, probablement un des siens. Et bien sur, il avait eu la décence de me laisser ma culotte, quel homme.

Je le détestais tant que ma haine pour lui était tout ce qui me restait. J'étais plongée dans la pénombre nuit et jour, m'empêchant de me repérer dans le temps, ce qui était frustrant. Je perdais toute notion, j'avais l'impression de mourir a petit feu. Et c'était ce qu'il voulait bien sur.

Je faisais donc la seule chose qui me restait à faire, je me récitais la liste des choses auxquelles je pouvais me raccrocher. Normani. Mon travail. Mes amis. Mon envie de le tuer. Et par dessus tout Camila... Elle me manquait tant. L'avoir entendu ne serait ce que 1 minutes m'avait fait tant de bien et tant de mal a la fois. Elle allait venir et il allait la blesser. Ou bien pire. Il était plus instable que jamais.

Si mon calcul est juste, ça fait maintenant 5 jours et 5 nuits que je suis enfermée dans cette cave humide et sale. 5 jours qu'il est passé devant moi, je marchais tranquillement pour aller chercher des croissants pour ma belle brune et qu'il m'a supplié de monter dans sa voiture pour discuter et que comme une abrutie, je l'ai fais. Et qu'ensuite, il m'a mis le coup de boule le plus spectaculaire de l'année qui a eu le don de me mettre KO jusqu'a ce que je me réveille dans ce lieux miteux, presque nue et particulièrement seule. Etonnement, je n'étais pas effrayé. Je crois que j'avais eu le temps de me calmer en autant d'heures seule avec moi même, c'était un des avantages d'être thérapeute. Je ne pensais qu'à cette liste. Normani. Amis. Travail. Shawn. Camila. Encore et encore.

Depuis qu'il m'avait enfermé, j'avais a peine manger et je commencais a etre vraiment affamé, il ne me donnait que de l'eau pour me tenir en vie ce salaud. Il avait enchainé questions et coups le premier jour, souhaitant savoir si je m'etais fais Camila. Il etait persuadé que depuis le jour où ils etaient venus en therapie, j'avais voulu lui piquer sa meuf pour me la faire et la degager apres. Et meme si tout cela etait tres exagéré, il n'avait pas tord sur tout. Camila m'avait fais de l'effet des notre premiere entretien. Mais jamais je n'aurais brisé un couple de cette facon. Et aujourd'hui, je voulais vraiment construire quelque chose avec Camila. Comme elle me manque...

Je fus réveillée en sursaut par la porte s'ouvrant dans un fracas pas possible. La lumière m'éblouit suffisamment pour que je ne le vois pas s'approcher de moi et m'attraper par les cheveux pour me traîner hors de la cave. En lui décochant un bon coup de coude dans la cuisse, manquant de peu ses couilles, il finit par me lâcher. Il me força a me lever et me poussa dehors pour la première fois depuis mon arrivée. Comme je l'avais pensé plus tôt, il faisait nuit noire et en cet fin d'été, il faisait très froid.

J'observais le visage de Shawn me demandant comment il en était arrivé là. Je ne cessais de me demander si je n'aurais pas pu prévoir un tel revirement de situation, un tel pétage de cable de sa part. Il m'avait paru fébrile lors de nos dernières sessions mais pas à ce point là. Comment allais-je me sortir de ce merdier?

Moi : Qu'est que tu vas lui faire?

Shawn : Je veux que tu souffres autant que je souffre. Je te l'ai deja dis. C'est tout ce qui m'importe.

Il passa derrière moi, m'attrapa par les épaules et me mit je ne sais quoi sur la tête brouillant la vue, puis il m'attacha les mains dans le dos. L'adrénaline commença a monter et j'avais les nerfs a vif, essayant de me repérer grâce a mon ouie. Une deuxieme voix, beaucoup plus lointaine me surpris. Il n'était pas seul finalement... Je tentais de mieux entendre pour peut etre identifier l'allié de mon kidnappeur. Un moteur démarra et j'entendis une voiture se garer juste à coté de moi puis différents bruits mécaniques et des étincelles. Qu'est qu'il foutait bordel?

A nouveau, j'entendis une voix différente de celle de Shawn, une voix féminine qui me paraissait vaguement familière... Je n'arrivais pas a remettre un visage sur cette voix. Je cherchais dans ma mémoire quelqu'un qui aurait pu suivre Shawn dans toute cette folie. Mais qu'est qu'il m'arrivait bordel? J'allais me faire buter par un connard complètement tordu pour une fille. Comme c'était drôle comme fin pour moi finalement? Mourir pour une fille avec qui je m'envoie en l'air. C'était presque ironique... Mes nerfs étaient en train de lâcher, j'avais froid, faim et finalement, j'avais peur. Pour Camila et pour moi.

Soudain, Shawn eut un petite rire nerveux et des pas se rapprochèrent de moi. Il était juste derriere moi. J'entendis a nouveau une voiture s'approcher, mais elle venait de beaucoup plus loin cette fois-ci. La voiture se freina devant nous et quelqu'un en descendit rapidement, claquant bien la porte.

Shawn : Te voila enfin...

Camila : Je t'avais dis que je viendrais.

Camila ! Elle était là ! A quelques metres de moi ! J'etais partagée entre la joie et l'horreur de la savoir dans ce merdier.

Shawn : Et tu as tenu parole, tu es seule...

Camila : Je tiens toujours parole.

Je reconnaissais bien mon adorable petit bout de femme dans ce ton si sérieux.

Camila : Qu'on en finisse, qu'est que tu veux?

Shawn : Comme tu le vois, ton amante est en vie, comme promis. Mais je ne promet pas qu'elle le restera pour longtemps.

Il s'éloigna légèrement de moi pour prendre quelque chose qui eut un bruit métallique. Camila cria, horrifié et tenta de se rapprocher, mais elle se stoppa brutalement.

Je voulais voir ce qu'il se passe. J'avais besoin de voir. Je tentais tant bien que mal de bouger pour faire tomber la cagoule sur ma tete, mais rien n'y faisait. Puis d'un coup, Shawn retira le tissu de mon visage et je me retrouvais face à la scène la plus folle, jamais imaginée.

Camila était juste devant moi, à quelques mètres, le visage tiré et dur, immobilisé par le flingue posé contre sa tempe. Mon ventre se retourna devant cette vision et je me tournais aussitôt vers la personne à ces cotés, mais son visage était caché par la penombre. L'individu etait une femme, perchée sur des talons incroyablement hauts, plutot petite, aux cheveux longs. La seule lumiere emanant des feux de voiture de Shawn ne me permettait pas de voir son visage. Shawn quant à lui était a coté de moi, deux pinces electriques dans les mains, branchées aux batteries de la voiture.

Mon cerveau n'eut pas le temps de réfléchir que Shawn posa ses pinces de chaque coté de mes bras. Le courant electrique passa en moi et je fus projetée par terre, tordue de douleur.