Chapitre 30 - Verdict

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Lauren's Part :

3 mois plus tard, le procès arrivait enfin à son terme. La vie avait repris petit à petit au sein de l'appartement. Normani avait ouvert sa propre agence de modeling "DINAH Modeling Agency", idée qui lui était apparu peu après l'enterrement de Dinah. La cérémonie avait finalement été très joyeuse, à la hauteur de la grande Dinah Jane. Ses parents souhaitant respecter les volontés de leur fille avaient créé un environnement coloré et chaleureux autour d'un évènement pourtant si dévastateur. Dinah aurait été ravie, Camila s'en était assuré. Autour des préparatifs de l'enterrement et de sa grossesse qui évoluait, la jolie brune avait retrouvé un semblant de vie. Bien loin du petit morceau de lumière qu'elle était avant toute cette histoire, mais elle bougeait, voulait aller de l'avant.

J'avais mis ma carrière en suspens. Avec le procès et les révélations sur ma relation avec Camila, ma carrière de thérapeute était probablement ruinée. Mais peu m'importait finalement. Je ne me voyais plus écouter le malheur des gens après tout ce que j'avais vécu. Toutes ces nuits dans une cave froide m'avait changé. Et je ne pouvais redevenir la personne que j'étais avant tout ça. Les nuits étaient toujours très dures, les cauchemars étaient récurrents, les insomnies aussi. Lors de ces moments plus durs, je m'étais mise à écrire. Je tapais inlassablement sur mon ordinateur, tentant de mettre des mots sur ce qui nous était arrivé, sur ce que je ressentais, sur ce que j'aurais voulu changer. Tous ces mots que j'aurais voulu dire au monde mais qui ne sortait pas de les bouches. C'était mon échappatoire. Camila s'était lentement remise au piano. La nuit nous étions productives, partageant la pièce entre écriture et mélodie. Nous ne parlions pas beaucoup. Le silence avait tellement plus de sens. Nous recommencions enfin a vivre.

Le matin du verdict, Camila se leva très tôt, n'ayant pas fermé l'oeil de la nuit. Ne bougeant pas du lit, je la vis se déshabiller lentement. Elle était si belle... Nous ne nous étions pas touchées depuis la veille de mon enlèvement. Aucune de nous deux n'avait essayé. Ça aurait été malvenu. Et pourtant mon désir pour elle n'avait jamais cessé.
Je détaillais son corps si incroyable, m'arrêtant sur le petit ventre qui commençait tout juste à se développer. Je remontais mon regard vers son visage. Elle fixait le miroir devant elle, avec une telle tristesse que je ne pus résister. Je me levais lentement, et pris place derrière elle. Avec la plus grande délicatesse, je passais mes mains le long de ses hanches, en posant doucement mes mains sur son ventre. Je posais ma tête sur son épaule, mélangeant nos regards. Sa respiration s'approfondit et elle s'appuya légèrement contre moi. Elle prit lentement mes mains et les fit courir le long de sa peau. Sur son ventre d'abord, sur ses hanches, sur son visage, son cou, puis doucement elle descendit le long de sa poitrine. Elle resserra son emprise autour de mes mains et prit une grande inspiration. Comprenant que je m'étais arrêter de respirer, je repris une inspiration rapide. Mon coeur battait la chamade et je savais qu'elle le sentait. Incapable de la bouger, je continuais de fixer ses yeux. Son corps se détendit enfin, me maintenant contre elle, mes mains toujours posées sur ses seins.

Camila : Je t'aime.

Elle l'avait dit dans un souffle, à peine audible. Mais c'était suffisant pour me regonfler le coeur.

Moi : Je t'aime encore plus.

Ma voix brisée par l'émotion fit écho à ce moment d'échange si important dans notre détresse. Elle lâcha mes mains et se retourna, pour me faire face. Toujours dans une lenteur mesurée, elle prit mon visage entre ses mais et m'embrassa, à la recherche d'une lueur d'espoir. Presque immédiatement mes mains se posèrent sur ses hanches pour la rapprocher de moi et le baiser s'approfondissa. Elle était là, nous nous aimions et c'était tout ce sur quoi nous pouvions nous appuyer. Après quelques minutes de rêve, elle s'éloigna à peine pour coller son front au mien.

Camila : Quoi qu'il arrive aujourd'hui, c'est toi et moi contre le reste du monde.

Quelques heures plus tard, nous étions dans la salle d'audience, Shawn assit de l'autre côté de la pièce, impassible, presque inhumain. L'attente des jurés me parut interminable. Etre face à lui était trop pour moi. Je voulais qu'il disparaisse, qu'il soit effacé de ce monde pour de bon. Qu'il ne puisse plus faire partie de nos vies. Plus jamais.
Quand le président du jury revint dans la pièce, j'étais en apnée, incapable de respirer. Camila attrapa ma main et la serra si fort. Le verdict était là. Au bout de la phrase de ce monsieur un peu enrobé. Il tenait dans sa main la réponse à mes attentes. Coupable. Il fallait qu'il soit reconnu coupable de meurtre prémédité. Pas de folie, pas d'hôpital psychiatrique. De la putain de prison. Voilà ce qu'il méritait.

Jury : Dans l'affaire Mendes contre Cabello, le jury a pris sa décision. L'accusé est reconnu... coupable de multiples meurtres prémédités, séquestration et violence conjugale. Il encoure donc une peine de prison à vie.

Un silence s'abattu sur l'audience. Puis un énorme soupir de soulagement passa et des cris de joie de nos parents et amis arrivèrent jusque mes oreilles. C'était fini. Fini. Il disparaissait. Camila se leva, les yeux remplis de larmes, fixés sur l'homme qui l'avait brisé. Un léger sourire se dessina sur le visage de la jolie brune et sa joie fit écho à mon soulagement. Je la pris dans mes bras et la serrait plus fort que ce que je ne m'en serais cru capable. Nous étions libérées de cette horreur! Quand Camila m'embrassa, un cri de rage s'échappa du fond de la salle. La salle se retourna pour assister à nouveau à une crise du fou furieux brun. Il sauta par dessus la table où il était assis, et dans un dernier moment de liberté, il traversa la salle pour atteindre Camila. La police l'attrapa à quelques mètres de nous, et je m'interposais entre lui et la brune qui s'était décomposée. Shawn hurla en essayant de se libérer et quand ils lui passèrent les menottes, il me fixa, fou.

Shawn : Cet enfant ne sera jamais le tien. Jamais.

Moi : On verra ça quand il m'appellera maman connard.

Thérapie. (Camren Fiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant