CHAPITRE 35

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Harry

Le jour est déjà bien présent lorsque je me réveille, et les rayons du soleil transperce les rideaux pour s'abattre sur mon lit. Les souvenirs de la veille me revienne, et je ne peux m'empêcher de sentir mes joues s'échauffer à tout ce que cela évoque. Les yeux encore clos, je tapote la place à côté de moi dans l'espoir de le trouver là. Pourtant, la place est encore un peu tiède mais vide. Je sens un papier se froisser sous ma main et l'ouvre en même temps que mes yeux.

« Ce n'était peut-être pas une bonne idée, nous deux, désolé Harry ».

Je m'attendais à un meilleur réveil que celui-là. D'un coup, les souvenirs me paraissent beaucoup moins romantiques, et je me sens plus idiot et honteux. Un peu utilisé, et jeté comme une vieille chaussette.

Je me redresse et j'enfile des vêtements rapidement. Il est aux alentours de 10 heures, je ne me réveille pourtant rarement aussi tard, comme quoi, dormir avec Louis avait sûrement eu du bon.

Quand j'arrive en bas, la table du petit-déjeuner est vide de monde et seule mon assiette se trouve d'un côté, prête à me recevoir. Niels qui traîne dans le coin s'approche de moi.

- Puis-je vous aider monsieur Styles ?, Niels me fit un petit sourire chaleureux.

- Où sont-ils tous passés ?, demandais-je, inquiet.

- Les enfants ainsi que Madame Styles et Tomlinson sont en ballade en ville, il me semble que monsieur Tomlinson est ici, je crois l'avoir aperçu près du lac.

Je remerciais Niels d'un geste, avant de sortir dans le jardin. L'automne était bien là, et les feuilles aux tons orangés commençaient à recouvrir le sol, et les arbres à se déplumer. En approchant un peu plus, je pouvais discerner la silhouette de Louis, assit sur le bord du lac.

Il lançait des cailloux pour faire des ricochets, s'acharnant d'une façon énergique qui ne le fit pas remarquer mon arrivée.

- Hey, lançais-je timidement le faisant sursauter. Je pris place à ses côtés, gardant une certaine distance pour ne pas le mettre mal à l'aise.

- Hey, Louis semblait froid, et les mots qu'ils avaient écrit résonnaient encore plus en moi à cet instant.

Louis

Je n'avais pas entendu Harry arriver. Il venait de s'asseoir à une distance un peu trop proche à mon goût.

- J'ai réussi à trouver un logement pour ma mère, mes sœurs et moi. C'est une association qui se charge de nous aider pour le loyer, le temps qu'une assistante sociale trouve une solution par rapport à mon père , je ne resterai donc plus chez toi, lachais-je.

Harry murmura un petit « oh », semblant partager. Je sais très bien ce qu'il pense, il est heureux que ma famille s'en sorte, mais probablement comme moi, il n'est pas indifférent au fait que je quitte son appartement dans lequel j'ai élu domicile plus d'un mois.

- C'est super, Louis. Avec le bordel que tu mettais, ça va être vide sans toi, Harry pouffa de rire avant de fouiller dans sa poche. Il en sortit le morceau de papier qu'il me lança, et sinon, tu comptes m'expliquer pour ça ?

De toute évidence, cela avait été bien plus facile et lâche de poser un morceau sur son oreiller, et maintenant qu'il était en face, je n'avais clairement plus de couilles.

- Et bien.., je me grattais la nuque, mal à l'aise, j'sais pas quoi te dire.

- Tu ne sais pas ?, Harry pouffa de rire sarcastiquement, tu t'fous de moi ? Tu me fais comprendre que tu m'as bien utilisé pour que je te suce la queue, et maintenant.. Maintenant tu me lâches ?

Non, Harry. J'ai passé la nuit à te regarder, à t'écouter pendant que tu rêvais, que tu cauchemardais. Tu semblais parfois si apeuré, si perdu, et pourtant lorsque tu finissais par agripper ma hanche ou mon bras, tu paraissais si apaisé. Et je me suis rendu compte que cet effet là, tu le produis sur moi en permanence, c'est toi qui m'apaise et c'est aussi toi qui risque de me détruire.

- Tu sais ce que c'est, quelque chose qui est pharmakon ?, questionnais-je.

- Tu te fous encore de ma gueule là Louis tu-, je coupais Harry de la main, posant un doigt sur ses lèvres.

- C'est un mot que j'ai étudié en cours de philo. Tu es pharmakon Harry. Tu es à la fois le poison et le remède. Tu me fais sentir comme je n'ai jamais été, tu me rends heureux, et tu es tout ce que j'attendais, tu es le remède. Mais quand tu retrouveras ton monde de luxe, de fêtes mondaines, d'argent et surtout quand tu te retrouveras au centre de l'attention de tout ces gens bourrés de fric, tu me lâcheras, Harry. Et tu seras devenu le poison.

Harry restait bouché-bée, avant que sa mâchoire ne se contracte pour se préparer à me hurler dessus.

- Mais merde Louis ! J'suis pas comme ça, j'suis pas comme les autres ! Tu l'as bien vu, tu le vois de tes propres yeux que l'argent j'en ai strictement rien à foutre. Alors peut-être que je vis dans ce monde là, que c'est peut-être pas le même que tien mais j'ai jamais remis en compte d'où tu viens. Parce que je t'aime Louis, Harry hurlait, les larmes aux yeux et la voix tiraillée.

Harry avait raison, sur toute la ligne. Ma confiance en moi était si basse qu'elle broyait tout mes espoirs, tout mes rêves, et tout ce que je souhaitais avec Harry. Mais là, maintenant je désirais plus que tout le remède à ça, Harry.

(Désolée si c'est un peu brouillon mais je voulais absolument sortir un chapitre ce soir, et j'ai utilisé un des mots que j'ai appris cette année et que j'adore parce qu'il résume parfaitement la vie : pharmakon )

LUXURE l.sWhere stories live. Discover now